Quel salaud ce Aro !

Après avoir cherché Aro un peu partout dans le manoir on lui indiqua qu'il avait été aperçu dans le salon avec Edward. Il avait presque de la peine pour ce dernier, son frère passait son temps à le torturer de toutes les manières possibles et inimaginables. Sa dernière trouvaille et non des moindres et d'avoir fait appel à un espèce de sorcier gourou pour manipuler les Cullen. Aro n'avait pas plus détaillé ce qu'il comptait faire mais bon parfois il valait mieux ne pas savoir pour préserver sa santé mentale.

Il s'apprêtait à entrer quand il entendit quelques mots échangés entre les deux protagonistes. A priori Aro essayait de s'en prendre à Edward, de façon charnelle. Il ne manquait plus que ça, mais qu'avait donc son dégénéré de frère en tête ?

Soupirant devant tant de vilénie il pénétra sans cérémonie dans le salon qui restait un endroit public après tout et s'il ne voulait pas qu'on le dérange il aurait du faire ses petites affaires dans les catacombes avec sa cinglée de future femme.

- Messieurs navré d'interrompre votre petite conversation qui je n'en doute devait être passionnante mais je dois te parler mon frère, seul à seul dit-il en regardant de façon appuyé Edward, qui avait l'air complètement hagard soit dit en passant.

Le comportement d'Aro était plus que dérangeant, son attirance pour ce Cullen virait à l'obsession voire à la folie douce. Et quand il voyait la façon dont il regardait son captif on pouvait vraiment se poser des questions, il avait presque l'air amoureux ce qui pourrait expliquer bien des choses finalement mais bon il n'était pas là pour tergiverser sur les hypothétiques sentiments que son frère pourrait avoir envers son petit chien de compagnie.

Comme à son ordinaire Aro était agacé et prenait son air de maître tout puissant, si autrefois il n'en avait que faire maintenant les choses étaient différentes, il avait repris goût à la vie, il savait ce qu'il voulait et n'oubliait plus qu'il était tout autant puissant qu'Aro.

- Crois-tu vraiment que je t'aurais interrompu sinon ? dit-il avec un air lasse. Il poursuivit après cette question rhétorique, il voulait que cela se termine le plus rapidement possible pour pouvoir retourner auprès de sa Erika.

- Je ne vais sûrement rien t'apprendre en te disant que je fréquente quelqu'un, plus précisément il s'agit d'Erika.

Marcus savait pertinemment que les sbires d'Aro devaient l'informer des moindres faits et gestes des autres habitants du manoir, d'autant plus s'il s'agissait de son frère.

- Mais il s'agit bien plus que de simplement la côtoyer de façon frivole, j'en suis éperdument amoureux et je souhaite en faire ma femme.

Voilà c'était dit et rien sur le visage d'Aro ne laissait paraître ses pensées mais il allait bientôt être fixé sur son sort et celui de sa compagne mais quoiqu'il arrivait il était prêt à prendre les armes pour défendre son amour.

Qu'est-ce qui pouvait donc être si important pour tracasser son cher frère. Lui, qui était d'habitude si terne, morne et triste.

Erika. C'était donc ce vampire de seconde classe l'objet de ses tracas.

Bien évidemment que le chef tout puissant des Volturi avait eu connaissance des déviances sentimentales plus que douteuses de Marcus. Tout le royaume en parlait. Personne ne l'ignorait.
En revanche la phrase suivante le laissa perplexe. Avait-il bien entendu ? Se marier ? Marcus se marier avec Erika ?
Un lueur noire traversa ses pupilles rouges sangs.
Avait-il donc déjà oublié sa chère et tendre défunte soeur Didyme qui fut sienne ?
Avait-il réellement l'intention de se rabaisser avec celle qui fut l'une de ses courtisanes il y a encore si peu de temps ?
Des milliers de questions se bousculaient dans l'esprit pourtant si intelligent d'Aro.

- Mon cher frère, as-tu pensé à notre douce Didyme ? Que penses-tu qu'elle dirait de ce second mariage si elle se trouvait parmi nous aujourd'hui ?

Aro devait obtenir des réponses. Il le fallait.
Il s'approcha alors avec précipitation de Marcus et lui prit la main aussitôt, se laissant bercer par ses songes.

Une chambre. Celle du numéro 3 des Volturi. Un lit. Des draps. Erika.
Aro grinça des dents. Comment cette petite impertinente avait-elle pu oser profiter des plaisirs charnels avec un autre sans prendre le soin de le supplier préalablement ?
Aro allait leur donner une bonne leçon. Il allait simplement interdire ce mariage. La séparation ou l'exil tel serait leur choix.
Mais son agacement laissa aussitôt place à de la stupéfaction. Marcus disait donc vrai. Ses sentiments étaient profonds et sincères à l'égard d'Erika. Et pour la première fois depuis des années, l'un des trois piliers de la royauté avait retrouvé goût à la vie et était déterminé.

Aro comprit aussitôt qu'il serait dangereux d'user de son pouvoir absolu d'autorité sur son frère. Il était plus judicieux de le garder comme allié.
Il plongea ses yeux cramoisis dans ceux de Marcus et lui dit d'une voix bienveillante.

- Mon très cher frère. Je pense qu'un noble vampire comme toi mérite une femme de meilleur rang. Je suppose ne rien t'apprendre en te rappelant qu'Erika fut l'une de mes maîtresses au manoir. Très douée dans ce rôle d'ailleurs.
Cependant, je perçois la sincérité de tes sentiments à son égard. Et si tel est réellement ton souhait de t'unir à elle, qu'il en soit ainsi, tu as ma bénédiction.

C'est sur ces mots qu'Aro afficha son plus beau sourire.
Oh non ce mariage n'aura jamais lieu. Et Aro savait exactement quoi faire pour cela.