Encore une famille ou juste leurs esclaves ? ( Avec Edward)

La bibliothèque était plongée dans un silence qui s'accordait à merveille à la douleur. Alice était assise sur un large sofas, dans un coin paisible aménagé derrière des rangées de livre.
Mais la jeune vampire n'appréciait rien des lieux aussi raffinés soient-ils. En fait, elle se demandait régulièrement ce qui était le plus difficile : les moments où Heidi la torturait, ou les moments de solitude, comme celui-ci, propice à se souvenir de ce qu'elle avait perdu...

Certes, le temps était le pire des fardeaux dans ce lieu de perdition et l'ancienne végétarienne avait de ce fait trouver l'occasion de monter une liste mentale de ce qui lui était le plus insupportable.
Pendant des semaines, il est vrai qu'Heidi s'était trouvée en pole position. Alice avait tout oublié de sa vie d'humaine et parmi les Cullens, elle vivait dans un véritable cocon de douceur. D'autant qu'à la base, ses visions lui permettaient d'éviter le moindre coup.
En de nombreuses années de vampirisme, elle n'avait pratiquement jamais l'occasion d'avoir mal physiquement. Mais depuis qu'Heidi l'avait élue pour victime officielle, tout avait changé. Au départ, elle avait voulu serrer les dents et ne jamais rien montrer de la douleur. Elle avait aussi utilisé son pouvoir pour s'esquiver, mais cela enrageait davantage sa tortionnaire. Finalement, Alice avait opté pour des gémissements ou des cris, quand c'était trop insupportable, afin qu'Heidi se repaisse plus rapidement de leurs séances quotidiennes.
Avec le temps cependant, Alice ne pouvait pas le nier, la douleur était devenue plus supportable. Elle aurait pu penser qu'on ne peut guère s'habituer à l'insupportable, mais peu à peu, une autre douleur, plus profonde, plus déchirante et plus viscérale avait surpassé toutes les autres, même celles provoquées avec la plus grande subtilité. Cette douleur était celle de l'absence.
Ne plus voir les siens. Sentir son âme déchirée à chaque fois qu'un visage s'imposait dans son esprit. Être séparée de Jasper...
De ce fait, Alice avait parfois prit l'habitude, de presque sortir de son corps, mimant la douleur qu'elle ne sentait même plus, et se voyant dans les bras de son amant, mari, frère et âme sœur, car il était tout pour elle. Le plus dur était lorsque la séance de torture s'achevait et que, pour bouger, Alice devait réintégrer le présent. Là, elle prenait conscience d'à quel point elle était séparée de celui qu'elle aimait, et son visage trahissait une souffrance incommensurable, qui passait pour celle laissée par les membres brisées, les os fêlés et en court de régénération et satisfaisait grandement Heidi.

La séparation d'avec Jasper et sa famille, était donc devenue la principale ignominie de sa vie. Car elle ne trouvait plus de raison d'exister sans eux. Elle en prenait conscience, chaque seconde un peu plus.

La deuxième souffrance n'était toujours pas Heidi, non, il s'agissait de l'aveuglement que la vampire voyante s'imposait. En effet, depuis son arrivée, Alice se forçait à ne plus avoir de visions. Elle murait son esprit à celles qui déboulaient sans prévenir et ne cherchait, jamais, jamais, jamais, à voir quoi que ce soit concernant sa famille.
Cet entrainement inverse avait été difficile, et douloureux, peu à peu, elle avait réussi à écarter d'elle la plus grande partie de ce qu'elle voyait. Parfois, des visions déboulaient tout de même, mais c'était de plus en plus rare. Alice songeait même que son pouvoir allait peut-être finir par disparaitre, faute d'entrainement. C'était à la fois rassurant : Aro n'aurait jamais le pouvoir escompté sur le monde. Et à la fois désespérant : elle perdait peu à peu tout ce qui faisait son identité : ses raisons de vivre, son intégrité physique et maintenant son pouvoir...

Il y avait une chose aussi qui l'inquiétait. Aro ne se souciait pas le moins du monde d'elle depuis son arrivée. C'était un soulagement, car ainsi elle avait pu s'entrainer à ne plus se servir de son don. Mais elle savait pertinemment qu'Aro la boudait parce qu'il était trop occupé à torturer Edward et/ou à espionner les pensées de tous ses sbires grâce à celui-ci.

De ce fait, elle ne pouvait s'empêcher de songer à son frère avec une grande angoisse. Quel cauchemar vivait Edward ? De quelles idées perverses faisait-il l'objet ? Dans quel état était-il ? Lui aussi lui manquait. Elle n'avait pas le droit de lui parler ou de l'approcher et n'avait pu que l'apercevoir au détour d'un couloir de temps à autre. C'était l'ombre de lui même bien entendu... Et elle ne pouvait lui glisser aucune phrase mentale, sous peine qu'Aro la lise aussitôt et les punissent en compensation. D'autant qu'elle préférait être oubliée d'Aro, elle ne voulait pas qu'il la force à avoir des visions de ce que projetait sa famille, et les mettre ainsi en danger.

En vérité, ce qu'Alice souhaitait intimement était précisément ce à quoi elle s'était juré de ne jamais penser en entrant ici. Pourtant, cette solution lui paraissait la plus évidente de toute. Mourir. Dès lors, plus de danger pour les siens, plus de pouvoir pour Aro, plus de jouer pour Heidi. Plus de lutte pour Jasper...

Elle ferma les yeux. Prononcer ce prénom, même mentalement, était insupportable.

Spoiler:

Tout était noir malgré la lumière qui passait au travers des paupières de la jeune vampire. Elle espérait que cette noirceur allait durer. Tant qu'elle avait le loisir de s'y abandonner, elle n'était pas entre les griffes de Heidi ou de qui que ce soit d'autre, et elle pouvait ainsi apprendre à s'éteindre. Ne plus rien ressentir, devenir insensible était sa seule issue, puisque la mort semblait difficile à convoquer.
Mais soudain, elle entendit un bruissement, léger. Sûrement un vampire qui ne cherchait pas à se faire remarquer. Elle ne savait pas quoi penser de ce genre de comportement. Les sombres besognes étaient souvent faites au grand jour à Volterra, puisque c'était la norme morale. Mais la discrétion était tout de même à craindre, car la trahison était aussi de mise. Qui déplaisait au trio royale, mourrait dans la discrétion ou pas.
Aussi Alice se redressa sur le qui-vive et se tourna immédiatement vers l'être qui se tenait là, immobile devant elle. Elle fut saisit, incapable de parler. Ce visage, ces traits là, elle les connaissait parfaitement. Mais à la fois, tout avait changé en lui. Comme si ce visage appartenait à un autre.
Une onde d'espoir, de chaleur, traversa Alice. Et Edward prononça son prénom. Cela faisait si longtemps qu'elle se retrouvait affublé d'un tas de surnoms ignobles par son bourreau personnel, qu'elle en avait oublié qui elle était.
À vitesse vampirique, elle se rua sur lui, et le serra puissamment entre ses bras.
Elle ferma les yeux. Alice avait le sentiment que quelque chose tombait à l'intérieur d'elle. Surement les remparts de ses émotions. Tout à coup la douleur d'avoir été séparée des siens devint plus réelle. Le manque atroce de la famille Cullen... Les Cullen ... la plaie béante ressurgissait.

Mais à la fois, l'espoir, la chaleur de leurs bon souvenirs, l'amour incommensurable qu'elle portait à sa famille. Tout cela revint et elle s'en laissa enivrer.
Edward puait le volturi comme elle, mais malgré tout, le visage posé sur son torse, parce qu'elle était toute petite bien sûr, elle pouvait encore deviner l'ancienne fragrance de son frère. Cela l'apaisait. Pendant un instant, elle s'imaginait à Forks. L'une des dernières fois où elle l'avait ainsi serré contre elle pour le féliciter de ses noces. Cette étreinte avait duré quelques secondes, un geste naturel, dont elle ignorait qu'il ferait parti des plus beaux souvenirs de sa vie comparé à ce qu'elle vivait ici.
Elle se douta qu'Edward ne devait pas perdre une miette des souvenirs qu'elle évoquait malgré elle, ni de ses sentiments. Elle aurait voulu pouvoir tout lui taire. L'épargner de sa propre douleur mais c'était impossible.

-Tu m'as manqué, murmura-t-elle. J'étais sur le point de perdre espoir.
Elle releva les yeux vers lui, en le gardant toujours serrée contre elle.

-Je n'ai peut-être pas autant de talent que je le pensais finalement, déclara-t-elle avec un très pâle sourire.

Elle évoquait aussi facilement que sa mémoire de vampire le lui permettait, une vieille conversation qu'ils avaient eu, des années auparavant.
Et ce sourire, aussi léger fût-il, lui fit travailler  des muscles qui n'avaient plus l'habitude, ce qui était pourtant étonnement agréable. Rassurée par ce regain de vie, elle cacha à nouveau son visage sur le torse de son frère. L'impression de pouvoir y être en sécurité un vague instant, d'être protégée, était trop agréable pour en sortir. Pas tout de suite en tout cas.

Spoiler:

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C'était si bon de ne plus être seule en enfer ... meilleure encore d'oser espérer à nouveau. Alice fermait les yeux contre le torse de son frère en l'écoutant répondre qu'elle lui avait manqué aussi. Il la serrait contre elle davantage à ces mots et elle crut qu'elle allait s'effondrer. Tout à coup, elle avait le droit de ressentir des émotions et c'était cruellement fort et douloureux. Elle avait envie de lui dire qu'elle était sur le bord d'abandonner, qu'elle ne pouvait plus, que c'était trop... Mais avec quels mots ? N'avait-il pas besoin qu'elle soit sa force ? C'était pour cela après tout, avant toute chose, qu'elle s'était retrouvée prisonnière à ses côtés.

Mais elle n'avait guère pu le soutenir en grand chose, sinon en évinçant de son entourage l'horrible Heidi. C'était sûrement un beau cadeau. Mais trop lourd à porter. Elle fit disparaitre son visage davantage dans les vêtements de son frère.

Elle avait envie de le lui demander... lui demander une fin à ce cauchemar. Mais elle savait qu'il ne pourrait jamais. Il savait ce qu'était de souffrir plus que de raison. Elle savait qu'il comprendrait. Mais elle savait tout autant qu'il ne pourrait pas. Pourtant, s'il avait pu glisser ses doigts sous sa mâchoire et lui arracher la tête d'un coup bref, elle n'aurait pas pu souhaiter meilleure mort. Car c'était ainsi qu'elle finirait forcément. Des mains aimantes, celles d'un frère, d'un complice de l'âme, pour l'aider à partir, c'est tout ce dont elle avait besoin. Alice, le lutin rieur était mort avec son don qu'elle avait nié au point qu'il disparaisse. Il ne restait plus qu'une âme déchirée. Et il pouvait remédier à cette torture...

Elle s'apprêtait à le lui demander d'un regard sans vie, mais il parla à nouveau. Et dans sa douleur, elle sourit. Puis il prit son visage à deux mains pour la contempler. Elle regarda son frère, triste et figée. Elle sentait à peine sa main remettre en place ses cheveux et c'est en se concentrant sur le visage familier d'Edward qui lui réchauffait son cœur damné qu'elle s'efforçait de cristalliser ce sourire. Elle voulait qu'il ramène la vie qui manquait tant en elle.

C'est là qu'il décréta qu'elle avait l'air en forme. Non, décidément, elle ne pouvait pas le lui demander. Elle se sentait même vaguement mieux au contact de sa chaleur et de son humour. Peut-être que si elle parvenait à grappiller un peu de temps à ses côtés, elle redeviendrait, si ce n'est elle même au moins une ombre de son passé plus convaincante.

Edward parla ensuite de s'occuper du cas Heidi par l'intermédiaire d'Aro. Alice prit peur. Si Edward parlait, Aro saurait qu'ils s'étaient vus, en estimant qu'il n'était pas déjà au courant. Les murs avaient des oreilles à Volterra, et elle ne donnait pas cher de leur peau pour leur désobéissance.

Elle regarda Edward, le cœur davantage pincé d'angoisse.

-Surtout pas Edward, déclara-t-elle la voix légèrement éraillée par une douleur qui était au-delà des mots, au-delà de simples sanglots humains.

Ses mains étaient posées sur les avants bras de son frère et elle les serra davantage sur le coup de la panique. Elle posa alors ses yeux sur ses propres doigts refermés comme des serres sur sa seule famille, la seule personne qui comptait. Est-ce qu'elle pourrait un jour se retrouver elle même ? Car elle n'existait plus ... Et c'était cela aussi qu'elle pleurait. Peut-être même ce qu'elle pleurait le plus. Mais elle avait enduré, et elle ne voulait pas avoir fait tout ce sacrifice pour voir son frère payer au prix fort une simple erreur.
Elle releva des yeux délavés vers lui.

-Edward, supplia-t-elle, tout ce que je veux c'est que tu te batte. Même si je semble avoir perdu mon combat, tu ne dois jamais abandonner le tien... Tout ce qui compte c'est que ces efforts ne furent pas vains... Tout ce qui compte c'est que tu sois toujours là.

Elle posa une main affectueuse sur la joue de son frère. Ses yeux brillaient de douleur. D'agonie même. Pas à l'idée des dangers qui les attendaient non, surtout à l'idée qu'ils seraient bientôt à nouveau séparés. Elle le regardait avec une profonde tendresse, comme si elle voulait figer dans ses prunelles l'image de son allié, complice des beaux jours comme des mauvais, elle voulait le garder comme le meilleur dans l'océan du pire... Mais peu à peu, elle sentit quelque chose en elle qu'elle ne sut pas nommer. Comme si la vie, de façon tellement puissante et rapide, qu'artificielle, reprenait le dessus. Comme si son corps se réveillait. Elle ne comprit pas d'abord d'où venait ce trouble, ni même de quelle nature il était. Cela faisait tellement longtemps qu'elle ne sentait plus que douleurs.

Mais peu à peu, la peau de son frère brûlait sous ses doigts et ses yeux de lave ocre l'hypnotisaient comme un bain de soleil dans lequel elle aurait voulu être nue. Prise au dépourvu par son corps qui agissait sans lui laisser voix au chapitre, elle s'approcha de lui subitement, le regarda avec appétit et écrasa ses lèvres charnues sur celle d'Edward. Elle l'embrassa alors avec une détresse terrible qui déliait dans son esprit toutes ses douleurs, ses rancœurs et ses frustrations. Elle passa les mains autour de la nuque de son frère et le serra avidement contre elle tout en dévorant ses lèvres, sa bouche, sa langue. Collée contre lui, elle avait l'impression que son esprit mort tourbillonnait désormais à cent kilomètre heure. Heidi qui l'a frappait, coup de fouet après coup de fouet puis la douleur jour après jour, la séparation d'avec les siens, la haine immense qu'elle vouait aux Volturis, son corps humilié, saccagé qui se défoulait comme une vengeance dans ce baiser... Désormais tout n'était que flamme et désir et Alice, les yeux fermés, descendait une main le long de la nuque solide et parfaite d'Edward, caressait son dos jusqu'au creux des reins traçant la forme parfaite du jeune homme, pour enfin le plaquer davantage contre elle et boire ses lèvres délicieuses avec déchirement.

Mais tandis que le désir semblait avoir enflammées toutes ses pensées, ne lui laissant plus rien de cette vie qu'elle était de toute façon prête à abandonner, elle sentait quelque chose d'anormal. C'était le mot. C'était anormal. Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond. Mais quoi ?
Ce corps parfait qu'elle étreignait et dont elle goûtait la sensualité ? Non, ce corps là était tout à fait normal et même bien davantage que cela... Son propre corps alanguis comme jamais... traversé d'un plaisir neuf qui était délicieux car tout disparaissait, passé, présent, futur, ne laissant juste qu'un plaisir imminent à l'état pur.

Ce n'était pas ça le problème... ou peut-être que si... Il y avait eu d'autres moments comme celui-ci, peut-être différents, pas enchainés à la même passion, presque violente comme elle l'était en cet instant, mais des moments de tendresse infinie... Avec un autre. C'était donc ça le problème. Ce n'était pas la bonne personne. Et même si son corps n'y voyait que du feu, peu à peu, elle prenait conscience de l'erreur. Et même de l'horreur...
C'était Edward. Son frère. Elle voulût se débattre, mais les rafales de désir étaient si intenses et son plaisir si grandissant, que la petite voix en elle qui contestait l'horreur de la situation lui semblait infiniment trop faible.

Aussi intense était le plaisir qu'elle prenait à l'embrasser et à en désirer davantage, aussi terrible se superposait l'horreur de la réalité... Son frère... Noooon... Mais elle ignorait comment arrêter cela. Redevenir la vraie Alice, peut-être ? Mais comment ? Y'avait-il une porte dans l'esprit, quelque part, pour ce genre de choses ?

Ce mélange de désir, de volupté, de plaisir qui montait en elle et remplissait tout son corps, la submergeait. Alice n'avait pas connu de plaisirs depuis des mois. Seules la douleur et l’humiliation faisaient son quotidien. À aucun moment elle n'avait pu se laisser aller à la grâce du bonheur charnel.
Aussi, lorsqu'il la souleva, et que les jambes de la jeune femme entourèrent son buste mince et musclé, pressant davantage son corps enflammé contre lui, elle sentit la vague de désir la remplir de façon presque bestiale. C'était comme un geyser en elle qui n'attendait que d'exploser. Elle buvait ses lèvres avec acharnement. Passait ses mains dans les cheveux châtains cuivre du jeune homme, respirait son odeur d'ange. Edward la posa sur une table. Le tenant toujours prisonnier entre ses jambes et se laissant couvrir des baisers du jeune éphèbe jusque dans sa gorge déployée, elle chercha alors à délivrer ce torse parfait de sa chemise. Elle la déchira d'un coup sec et caressa sa peau marmoréenne tout en reprenant les lèvres sensuelles et gourmandes de son partenaire.
Ensuite, elle s'arracha au baiser d'Edward pour embrasser, lécher son torse soyeux, tandis que sans s'en rendre compte, elle commençait à défaire lentement la ceinture qui retenait l'objet de tous ses désirs.
Les mains d'Edward caressaient son corps, ses cheveux, la parcouraient comme dans un voyage des sens auquel elle prenait un plaisir indescriptible. Elle aurait aimé que jamais cette sensation d'abandon ne s'arrête, bien qu'elle voulait plus ... elle le voulait lui ... complètement. Mais soudain, son geste se paralysa.

Elle était seule, dans la villa à Forks. Enfermée à double tour. Habillée par les mêmes vêtements depuis des jours. Une haine tenace contre elle même depuis des mois lui pourrissait l'âme. Jasper frappait à la porte, mais elle était indigne de lui. Elle se dégoutait. Elle l'avait trompé avec son frère... Ou du moins, celui qu'elle considérait comme tel depuis tant d'année. Et elle ne se le pardonnerait jamais.

Aussitôt, Alice réintégra le présent. Elle venait d'avoir une vision, une conséquence de ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Même si elle avait su contrôler son pouvoir pour l'empêcher d'émerger ces derniers jours, il venait de la sauver. Elle prit les mains d'Edward et les immobilisa, espérant qu'il soit assez conscient pour voir la même chose qu'elle. Quelqu'un les manipulaient. Elle se rendit compte alors de toute l'horreur de la situation. Elle tenant Edward pressé entre ses jambes. Lui la chemise gisant sur le sol parce que sa sœur de cœur venait de la lui arracher... Sa ceinture pendant de part et d'autre de son pantalon.

-Edward, non, murmura-t-elle ébahie de ce qu'ils venaient de faire.

Elle aurait voulu rêver. Juste rêver. Cela ne pouvait pas être réel.

-Qu'est ce qu'on a fait ? sa voix n'était plus qu'un gémissement d'agonie.