Rencontre sur la plage - Avec Jack Holloway [Fini]

Un lieu blanc, froid. Une sorte de chambre d'hôpital vide. Mais pourtant, nous ne sommes pas dans un hôpital. Où ? Il n'en sait rien. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il n'est pas seul. Mais il n'a pas peur, bien au contraire. Il est impatient de savoir quelle sera sa mission, qu'est-ce-qu'il va devoir accomplir pour la rendre heureuse. Si seulement elle pouvait le voir comme un possible amant, et non comme un pauvre adolescent en manque. Mais il sait qu'elle est bien plus âgée, même si son corps est resté figé dans son adolescence. La voix d'une femme s'élève dans le calme de la pièce. Elle lui parle, il l'écoute. Il est très attentif, une qualité qui lui plaît. Elle lui murmure de "Le" trouver. L'adolescent obéit et s'en va.
Pendant ce temps, dans la forêt de Forks, il traîne. Il ne chasse pas, il se contente de flâner, cherchant une occupation. Il ne sait pas quoi faire, il n'a pas soif. Alors il laisse ses pas le porter, regardant ce qui l'entoure, s'émerveillant de tout ce que sa vue lui permettait de voir. L'envol des oiseaux qui semblaient si haut pour un humain, le vent qui faisait voleter les branches fines au gré des ses envies. Et il écoutait aussi. Il entendait le clapotis de l'eau, pourtant assez éloignée, ainsi que les rires des enfants qui devaient jouer dans la rue. Un bruit de pas, accompagné d'un battement de coeur qui s'approche. UN BRUIT DE PAS ? UN BATTEMENT DE COEUR ? QUI APPROCHE ? Aussitôt, il grimpe à un arbre et observe.
Un gringalet, un adolescent d'à peine 16 ans est en train de déambuler. Ses yeux fouillent la forêt, il tourne sur lui-même. Ses boucles brunes lui couvrent le crâne, mais le vampire sent l'odeur attrayante de son sang. Pourtant, il reste immobile, sans lui sauter dessus. Peut-être qu'il attend le bon moment. Mais alors qu'il commençait à se décider, le jeune homme commence à parler. Sa voix tremble, il a peur, il sue et cela pique le nez du suceur de sang. Il balbutie des choses d'abord incompréhensibles, avant de prendre une grande inspiration et de répéter plus distinctement :

Monsieur Holloway ? Je sais que vous êtes là.

Il saute alors de son arbre, se plaçant derrière le jeune homme. Il n'a pas fait un bruit, il se contente de bouger assez vite pour que l'enfant ne le remarque pas. Cependant, il lui parle, maître de lui-même, sans peur. Son comportement contraste avec celui du jeune homme, qui continue :

C'est Abby qui m'envoie... Elle vous demande quand est-ce-que vous aurez une nouvelle mannequin à lui proposer, elle s'ennuie...

Alors l'homme se place face à lui. Il a un sourire presque carnassier, tout en scrutant le visage du jeune homme. Puis il lui murmure, comme s'il lisait dans ses pensées :

C'est parce qu'elle te plaît que tu lui obéis comme un petit caniche ? Eh bien tu lui diras que j'y travaille, mais que je ne choisis que les meilleures afin qu'elle puisse se régaler de leurs physiques. Maintenant, ouste !

Le gringalet se mit à courir, complètement flippé par "Monsieur Holloway". Et voilà, l'agréable promenade dans la forêt était gâchée. À cause de ce pauvre idiot. Bon, il se ressaisit et décida d'aller faire un tour sur la plage. Il savait que la Push n'était pas vraiment l'endroit parfait à cause des modificateurs, mais il allait quand même y aller. Il prit alors la direction de cet endroit, filant comme le vent à travers les arbres. Alors qu'il y arrivait, une odeur l'attira.
Une charmante demoiselle était elle aussi sur la plage. Seule sur le sable, les pieds dans l'eau, elle semblait perdue dans ses pensées. Mais le vampire s'approcha de sa - plus ou moins - congénère et commença à lui parler :

Bonjour. Vous êtes seule ?

Aussi blanche que l'écume des vagues qui vient doucement lui lécher les orteils, des cheveux blonds comme les blés lorsqu'en été le soleil resplendit sur leurs grains, ainsi que des prunelles dorées qui le scrutent. Il ne se gêne pas pour faire de même, donc c'est une sorte d'échange de bon procédé. Elle lui répond et il lui semble entendre le chant d'une sirène, doux comme la brise et caressant comme la plume :

Bonjour.

Puis sa voix se fait plus tentatrice, comme si elle essayait de le faire tomber sous son charme. Mais il n'est pas comme ça. Il ne succombera pas. Il en a vues, des jolies femmes. Mais aucune, non, absolument aucune n'a réussit à lui faire ressentir ce sentiment étrange, complexe, et pourtant magique qu'est l'amour. Il ne ressent rien de plus qu'un intérêt d'agent pour cette femme. Il l'écoute reprendre la parole :

Oui effectivement, je suis seule. Et vous ?

Il est logique que oui. Même si l'humain n'est pas loin, le vampire lui a fait assez peur pour qu'il ne revienne pas. Il le sait. Mais elle, elle doute probablement de lui. En même temps, comment faire confiance à une personne dont on ignore tout ? Il ne la juge pas, il comprend totalement sa question. Après tout, il a posé la même quelques minutes auparavant. Alors, avec un sourire bien loin d'être méchant, il répond :

Je suis aussi seul que vous, mais désormais je ne le suis plus.

Une remarque subtile, glissée avec un léger sourire, avant qu'il ne regarde la mer. Calme, elle est la représentation de leur rencontre. Ni violence, ni animosité, juste un calme entretenu par la splendeur des lieux. Le soleil, qui éclairait l'endroit, disparaît finalement, après avoir lancé un dernier rayon sur les deux protagonistes. Il cède sa place à Dame Lune.
C'est un accord entre eux. Râ veille sur les hommes et créatures la journée, et Thot prend la relève lorsque celui vient à se coucher. Un cercle vicieux qui ne les dérange pas, dont les deux se sont accommodés au fil des siècles. C'est une habitude, comme un enchantement, une féerie dont les hommes en ont oublié le sens. Peut-être que c'est l'évolution de la race humaine qui a fait qu'ils ont oublié le vrai sens de la vie.
Il revient à lui, quittant ses pensées quelque peu philosophiques, se concentrant de nouveau sur la jeune - ou pas - femme qui l'accompagne. Elle lui semble être quelqu'un d'intéressant. Abby pourrait peut-être aimer. Elle a un physique intéressant, des courbes sensuelles, elle pourrait se lancer dans du mannequinat. Alors, doucement, il lui tend la main, tout en se présentant :

Jack Holloway, enchanté.

C'est le début de quelque chose, même infime. Une simple connaissance ? De l'amitié ? Une relation de travail ? Il n'en sait rien. Il n'est pas devin. Mais ce qu'il sait, c'est qu'elle a du potentiel, et qu'il ne la laissera pas partir sans lui avoir proposé. Mais pour le moment, il écoute le bruit doux des vagues, du vent. Rien n'est plus reposant.

Je reprends une manière classique d'écrire. Parce que ce soir, j'ai une flemme-motive très pénible. Donc de la poésie sans forme. Oui un texte classique mais quand même.