Un vêtement pour deux - [Avec Chrissy Wheeler] TERMINE

Encore un jour à rôder sur Forks. Pendant plusieurs jours je suis restée au motel, ma soif était toujours aussi difficile à contrôler, alors j'avais décidé de me priver de sorties pendant quelques temps. La chambre dans laquelle je vivais pour le moment était banale, mon seul passe temps ? La télévision, même si c'était ennuyeux à mourir. J'avais hâte de pouvoir remettre les pieds dehors et de parcourir ville et forêt à la recherche de sang humain. 

Aujourd'hui, c'était le grand jour. Voici une semaine que j'attendais ce moment. Avant tout, je voulais faire aller faire un tour en ville, afin de pouvoir trouver un petit quelque chose pour me vêtir. 

En me rendant dans le couloir, un homme blond aux yeux bleus m'engagea la conversation. Il était très aimable et charmant, âgé d'une vingtaine d'années. Celui-ci me proposa de dîner avec lui ce soir. J'ai alors commencé à m'imaginer toute une scène, l'homme blond et moi en train de flirter en tête à tête. Nous irions nous retrouver dans sa chambre à la fin de la soirée, prêts à passer de nuit de folie. Mais pas la nuit qu'un humain pouvait s'imaginer. Après avoir goûter mon corps, je commettrais l'irréparable et goûterais son sang. C'était tellement excitant que je ne pu refuser. 

Déterminée à être coquette et bien préparée pour une nuit agitée, je me suis rendue dans une boutique de vêtements. Il y avait beaucoup de choix, mais mon coeur se dirigea vers cette robe turquoise en satin, elle était si simple et si belle à la fois. Il me la fallait absolument. 

D'un pas déterminé, je me suis dirigée jusqu'à cette robe accrochée sur un cintre parmi tant d'autres. Mais une personne m'a interrompue, cette fille aux cheveux blonds, pas besoin d'être expert pour sentir qu'il s'agissait d'un vampire. Celle-là aussi semblait avoir eu le coup de coeur pour cette robe qui n'était qu'en un seul exemplaire. Peu importe, je n'allais pas la laisser gagner. 

-Salut. Dis-moi, elle est jolie cette robe, et j'ai d'ailleurs été la première à l'apprécier. Donc, si tu pouvais me la donner pour que je puisse l'essayer, ça m'arrangerai.

Tout en restant plus ou moins aimable, j'ai gardé mon calme. Je m'attendais à ce qu'elle cède, mais j'étais loin de m'attendre à qui j'avais à faire.

Tu vois,
Tu vois un autre monstre.
Une vampire.
Châtain,
Fine.
Avec des airs,
De petites filles.
Elle te regarde,
C'est elle,
Qui tient aussi la robe.
Tu la dévisage.
La robe est seule.
Une seule.
La vampire,
Te dévisage aussi.
Elle a une expression,
Hostile mais calme.
Et elle te jette un

Salut. Dis-moi, elle est jolie cette robe, et j'ai d'ailleurs été la première à l'apprécier. Donc, si tu pouvais me la donner pour que je puisse l'essayer, ça m'arrangerai.

Tu souris,
Éclate presque de rire.
La façade tombe.
Tu deviens folle,
Depuis deux mois.
Pour une fois,
Pour une fois que,
Que tu fais du shopping.
Tu trouves enfin une robe.
Sympa,
Belle et
Simple.
Et voilà,
Qu'une congénère,
La désire aussi.
Visage dure qui s'affiche.
Tu t'entends gronder.
Grogner même.
Tu n'en a plus l'habitude.

Chloris !
Regarde toi !
Tu fais un caprice,
De...
De fillette !
Je sais, c'est LA robe.
Je sais que tu la veux.
Que c'est celle,
Qu'il te faut.
Que tu veux.
Que tu attendais.
Mais ce n'est qu'une robe...
Rire cristallin qui t’échappe.
Je sais aussi,
Que tu voudrais,
Une raison valable,
Pour lui donner.
Fais le,
Par gentillesse.
Comme avant.
Comme humaine.
Tu as juste,
À tendre le bras vers elle.
S'il te plaît.
Je sais qu'il te la faut.
Mais regarde autour.
Que vois-tu ?
Des robes,
Des jupes,
Des hauts,
Tout pour toi.
D'autres vêtement.
Ne fais pas un,
Un caca nerveux.
Surtout pour ça.
Ravises toi,
Ne l'attaque pas.
Reprends ta façade.
Reconstruis là.

Façade refaite.
Un petit sourire.
Tu prends une,
Voix douce.
Qui se veut,
Apaisante et
Relaxante.

Tu étais censé,
Lui donner.
Pas lui laisser,
Le choix.
Ne la gardes pas.
Donne lui !
Non, c'est plus fort
Que toi.
Pourtant,
Je te pensais,
Forte.
Maintenant que,
Que tu es une,
Une vampire.
Je pensais,
Que t'avais changé.
Mais en fait,
Non.
Tu es toujours là même...
Les reproches,
Je sais que,
Que tu marches,
Comme ça.
Que tu acceptes,
Et fais ce qu'on te,
Dit de faire,
Seulement par..
Par les reproches.
C'est triste,
Pour toi.
Une vie de merde.
Si vraiment,
Tu vis comme ça,
Bas c'est vraiment triste...
Change !
Depuis que t'es ici,
J'arrête pas de te le dire !
Change Hareka !
Grandit bordel !
Fais quelque chose,
Arrête.
Je sais pas,
Bouge.
Devient quelqu'un.
Forks,
C'est une ville,
Une ville pour,
Te reconstruire.
Te recoudre,
Te réparer,
Petit à petit.
Émotionnellement et
Physiquement parlant.
Refais toi une vie.
Le passé est passé.
Pense à ton présent,
Ton avenir et
Tes rêves.

Bref,
Tu es là.
Dans ce magasin.
À flasher sur une robe,
Qu'une autre vampire tient.
Que tu veux absolument.
Mais que tu laisseras.
Dans tout les cas.
Tu le sais et moi aussi.
On ne change pas,
Qui on est.
Mais on peut changer,
Ce que l'on est.
Où du moins son caractère.
Pas sa nature,
À moins d'être humain.
Mais passons.
Cette période est,
Encore douloureuse.
Tu évites d'y penser.
Tu évites de trop,
Trop avoir de regrets.
Maintenant prends en conscience.
Et avance avec ça.
Ne t'arrête pas et
Bats toi.
Bats toi pour ta vie,
Pour toi,
Pour cette robe,
Même si tu cèdes.
Tu as besoin de,
Frapper.
Un besoin de tuer.
Instantané.
Qui s’immisce en toi.
Un magasin plein d'humain.
Tu ne peux pas.
Non.
Pas les humains.
Tue les monstres.
Les fautifs,
Les fauteurs,
Les coupables.
Tue les sans répits.
Mais pas les proies.
Pas les victimes.
Pas les innocents.
Tu as besoin,
Besoin de te défouler.
Vie.
Peut-être qu'un Amour,
Te guérirais.
Peut-être que faire,
Certaine chose,
Te défoulerais.
Peut-être que ça passerais.
Peut-être que tu vivrais mieux.
Ça t'aiderais.
Stop.
Stop.

Là n'est pas le sujet.
Regarde juste cette vampire.
Regarde là simplement.
Ne tentes rien.
Tu penses savoir de quoi,
De quoi elle est capable.
Mais ne regarde pas,
L'avenir.
Ne lis pas.
Attends.

HRPG : 

Spoiler:

Zyeutant la robe sur laquelle je venais de flasher, je laissais la blonde s'exprimer. A l'observer, elle n'avait pas l'air d'une sanguinaire, ses yeux n'étaient pas comme les miens, elle avait quelque chose de différent. Malgré ma bouille d'ange et ma patience, la demoiselle ne semblait pas avoir envie de me céder la robe. Mais je ne voulais pas en choisir une autre, c'était celle-là que je voulais pour ce rendez-vous, elle me convenait parfaitement. Pas question de laisser passer l'occasion. Je repris alors.

-Ecoute, j'ai un rendez-vous hyper important ce soir vois-tu... Et cette robe serai parfaite pour combler mes envies. Mes crocs n'ont pas l'intention de laisser passer une si belle occasion. 

Je tendis mes mains vers la robe, sa texture était si douce, sa couleur si parfaite. Il me la fallait. Et puis, qu'allait-elle faire d'une si jolie robe ? Si cette vampire était vraiment végétarienne selon mes constatations, elle n'avait pas besoin d'une belle tenue vestimentaire pour chasser des animaux. 

Sans réfléchir, j'ai saisi la robe et je me suis à nouveau adressée à la vampire, le regard déterminé. 

-Désolée pour toi. Il va falloir t'en trouver une autre ma chère. 

HRPG:

Tu la regarde
Ses yeux.
Ils ne sont pas,
Ambrés.
Les tiens sont,
Dorées.
Alors que les siens sont,
Rouges,
Couleur Sang,
Couleur ce que tu voudras,
Mais pas comme toi.
Différent.
Elle n'est,
Probablement pas,
Végétarienne.
Toi tu l'as voulu,
Tu as lutté pour ne pas,
Tuer les Hommes.
Mais les gens,
Comme elle,
S'en fiche complètement.
Il tue,
Sans compter.
Ce sont,
Des gens horribles.
Sanguinaires.
Et égoïste.
Il ne pense même pas,
Aux familles.
Aux enfants,
Orphelin ou
Manquant un parent.
L'autre vampire te regarde.
Elle te supplie presque des yeux,
Enfin un semblant.
Elle ne le faisait pas vraiment.
C'était juste cette bouille angélique.
Elle te regarde donc et dit

Et voilà,
Le coup de,
"Qui aura la plus belle preuve qu'il en a vraiment besoin ?"
Un coup bas,
Que tu détestes.
Gna gna.
Deux enfants,
Qui font un caprice.
À leur parent.
Pff.
Tu arrives à,
Na pas lui sauter,
À la gorge.
Tu ne peux pas.
Enfin plus.
Ni ici, ni caché.
Non, tu t'es promis.
Tes remords t'emportent.
Les souvenirs,
De ces hommes et
Femmes.
Que tu as tué,
Sans compter.
Pour te nourrir,
Pour le plaisir,
Pour les faire souffrir,
Autant que toi.
Mais avec l'arrivée,
De cette gamine,
Dans ta vie.
Tu as arrêté.
Pour elle,
Pour les innocents,
Qui n'avaient,
Rien demandé.
Vampire ou non.
Tu aurais pu,
Tuer les tiens,
Enfin, ceux,
Qui sont comme toi.
Mais eux non plus,
N'ont peut-être rien demandé.
Comme toi ?
Peut-être n'ont-il,
Jamais rien voulu...

Un geste te réveille.
La vampire,
Prend la robe,
La saisit et lance
À ton intention

Désolée pour toi. Il va falloir t'en trouver une autre ma chère.

Tu te renfrognes,
Gamine !
Tu l'a voudrait,
Tu t'en fiche,
Des autres.
C'est celle-là.
Que tu veux.
Que tu désires.
Un grognement,
De mécontentement.
Tu la regarde.
Elle ne lâchera rien.
Ça se voit.
Mais toi,
Tu vas lâcher.
Lui laisser.
Comme toujours,
Parce que tu es,
Gentille ?
Ou que,
Tu as de la pitié.
Pour les autres ?
Tu ne sais pas trop.
C'est dans ta nature.
Céder et
Être bonne.
Une bonne vampire.
La robe,
T'as glissé des doigts.

Je vois. Tu n'es pas décidé à la céder... Alors je vais le faire à ta place. Mais j'espère au moins que la prochaine fois, qu'on se retrouve sur un vêtement, tu me le cédera. Après tout, œil pour œil, vêtement pour vêtement non ?

Tu n'es pas prête,
À partir.
C'est drôle,
Mais, tu sens,
Quelque chose.
Pas avec ton nez,
Avec ton cœur disons.
Une amitié ?
Pourquoi pas ?
Si elle n'est pas,
Prête à te céder la robe,
Un café devrait,
Vous faire vous entendre mieux ?
Non ?
Enfin un café...
Une tasse de sang quoi.
D'un coup,
Ta bonté te pousse,
À parler.

Une bonne idée,
Enfin pour toi.
Tu trouveras,
Toujours des animaux.
Rat, oiseau ou autre.
Certes c'est peu de sang,
Mais tu peux en attraper,
Beaucoup plus,
Qu'un lynx,
Remplis de sang.
Bref,
C'est une proposition,
Comme ça.
Tu verras bien,
Ce qu'elle te répond.
Tu souris,
La regarde
Et attends.

Ignorant si la vampire allait se rebeller ou non, j'ai gardé la robe dans mes mains, espérant qu'elle allait céder. Après un petit moment d'attente, je compris que j'avais réussi et que la robe était enfin à moi. Moi qui croyait que j'allais devoir lui arracher les cheveux en plein milieu du magasin, et bien non. La blondine me proposa même une partie de chasse. Plutôt originale comme proposition. Et pourquoi pas ? Peut être que cette fille était une bonne personne. 

-Bonne idée. Mais je te laisses le repas par contre, les animaux ne sont pas mon truc. 

Sans avoir même eu la confirmation de la vampire sur son repas végétarien, je ne pouvais m'empêcher de montrer à quel point j'étais sûre de moi. Personne ne pouvait me tromper, j'avais tendance à cerner facilement les gens. Cette vampire semblait avoir un bon fond. 

Sur ces mots, je me suis dirigée à la caisse pour régler la robe que la vendeuse glissa dans un sac en plastique rose. 

En sortant de la boutique et après avoir glissé le petit sac contenant ma robe dans mon sac à dos, j'attendis ma coéquipière. 

-Au faite, moi c'est Chrissy. 

Désolée pour l'inconcevable retard que j'ai !

Tu souris toujours,
Presque sadique,
Mais tu ne,
L'es pas du tout.
Pas grave,
Bref.
Revenons,
À nos vampires.
Tu lui a,
Proposé,
Une partie de chasse,
Ce à quoi,
Elle te répond :

-Bonne idée. Mais je te laisses le repas par contre, les animaux ne sont pas mon truc.

Un petit sourire,
Carnassier.
Sans trop réfléchir,
Tu lui lance


Tu veux changer,
Oublier,
Commence par ça.
Mais c'es dur.
Alors juste un truc.
Faut que tu,
Précise quelque chose,
Juste une.
Une qui pourrait,
Lui éviter que,
Tu la démembre.
Parce que,
Pour le moment,
Tu te sens pas,
Encore,
Tout à fait prête.

-Juste, si jamais tu décide de tuer un humain pour te nourrir, je ne veux pas l'entendre et encore moins qu'il souffre. C'est la seul faveur que je te demande.

Après tout,
Il faut bien,
Manger.
Même si,
Ce sont des Hommes.
Tant pis.
Dommage mais,
Faut bien.
Alors au moins,
Elle est prévenue.
Tu ne voudrais pas,
Lui faire ce mal,
Surtout à cette,
Petite tête,
Angélique.
Tuer tes congénères ?
T'aime pas trop.
Tuer en général.
Alors bon.
Elle s'en va,
À la caisse,
Tu prends,
Une autre robe,
Beige,
Presque marron.
Entre caramel et
Beige.
Ça s'accorde parfaitement,
À tes yeux.
Merveilleux yeux.
La robe ressemble à
L'autre.
Fine,
Presque transparente,
Souple et légère.
Jolie en somme.
Elle t'ira à merveille.
Tu finis,
Par aussi,
Te diriger
Vers les caisses.
Tu payes,
T'en vas.
La vampire t'attends,
Dehors,
Sous ce ciel,
Quelque peu,
Nuageux.
Elle continue,
La conversation.


Jolie prénom.
Puis,
Machinalement,
Tu tends ta main,
Peu-être qu'ici,
On ne se serre pas,
La main.
Mais toi tu le fais.
Tu ne vas pas,
La laisser sans réponse,
Quoique se serait drôle...
Mais non.

Un nouveau petit sourire,
Plus timide,
Alors que tu,
Ne devrais pas.
Mais c'est fait.
Alors,
Attendons de voir !

La végétarienne me donnait quelques consignes concernant notre chasse, elle ne voulait pas entendre, ni voir la souffrance de l'être qui allait perdre la vie par ma faute. D'un côté, je la comprenais, d'un autre, cela m'arrangeais d'avoir pour une fois mon propre repas sans avoir à le partager. Au jour d'aujourd'hui, j'étais encore difficilement contrôlable car j'étais vampire depuis peu et le sang humain me faisait totalement rêver.

Enfin, la vampire aux cheveux blonds sortie enfin de la boutique avec un sac contenant une autre robe, puis se présenta à son tour en sous entendant que nos prénoms se ressemblaient. Elle n'avait pas tout à fait tord, même si je préférais largement le mien.

-En effet.

Sans ajouter un mot de plus, j'invitais la vampire à me suivre dans la forêt pour une partie de chasse. Je ne pouvais m'empêcher de penser au mauvais coup que je préparais ce soir pour assassiner cet homme. Qu'est-ce que les humains pouvaient êtres naïfs parfois.

Tandis que nous nous rendions dans le bois, je lançais à nouveau un regard sur la vampire qui m'accompagnait.

-Qu'est-ce qui t'amènes dans cette ville paumée au faite ? Tu vies seule ?

Je regarde l'autre vampire pendant qu'elle me répond que nos prénoms se ressemblent effectivement. Rien de plus. Je suis un peu surprise, je m'attendais à une congénères plus bavarde. Mais finalement, c'est une bonne chose qu'elle ne piapiate pas trop. J'ai tendance à ne plus les écouter après. Bref. Heureusement elle n'est pas une pipelette.

Chrissy me fait signe de la suivre dans la forêt. C'est si bon de savoir qu'en deux minutes à peine, où que nous soyons, on peut se perdre dans une forêt verdoyante et pleine de nourriture ! J'aimais vraiment cette ville. Tout était plus simple pour moi. Je marche en vitesse humaine, cette fois nous sommes encore plus près, j'aimerais donc éviter de me fatiguer avant. Nous rentrons dans la forêt et une fois un peu à l'abri des regards, elle me demande :

-Qu'est-ce qui t'amènes dans cette ville paumée au faite ? Tu vies seule ?

Je lui jette un coup d’œil avant de trottiner vampiriquement vers un endroit encore un peu plus discret et reculé. Aussi par la même occasion, un endroit plus garnie en animaux. Je m'arrête à un moment. Nous sommes plutôt bien placé et j'ai l'habitude de cet endroit. Je la regarde en répondant :

- Plus de forêt, plus de nourriture, plus de discrétion, besoin d'une nouvelle identité pour m'effacer, besoin de calme... Je continue ?

Je souris en dévoilant mes crocs brillantes et aussi bien acérées que celle d'un sanguinaire. J'hume l'odeur quelques secondes sans rien sentir avant de reprendre :

- En effet je vis seule. Disons que je cherche le bon mais que j'en profite un peu. Pas énormément parce que je n'ai jamais vraiment aimé la débauche mais juste assez pour rattraper mes 991 ans de privation sur ce côté là. Oui, je n'ai encore jamais couché avec un hommes !

Je ris franchement et repense au fait que je ne la connais que depuis une demi heure à peine et que je lui confie déjà ça, tout naturellement. J'espère au moins m'en faire une amie... Parce que je n'ai pas l'habitude de me confier ainsi, alors j'espère pouvoir compter sur elle pour garder ça. Je reprends mes esprits avant de lui demander :

- Et toi alors ? Et vampire depuis combien de temps ?

J'étais assez curieuse maintenant d'en savoir plus sur elle. Je me stoppe net. Un cœur bat pas loin. Je l'écoute finalement, elle. Je sais qu'il va se rapprocher même si l'on parle. Nous sommes trop discrètes pour les oreilles animales et humaines.

Arrivées au fin fond de la forêt sombre, ma coéquipière et moi avons fait un stop. J'écoutais attentivement la demoiselle avec qui je venais de me chamailler pour une simple robe. Je fut étonnée d'apprendre que celle-ci était aussi âgée en tant que vampire. A côté de ça, mes quatre vingt cinq années d'existence ne valaient rien du tout. Je me demandais ce que cela faisait de vivre pendant autant de nouvelles générations. Mais je fut encore plus surprise d'apprendre que la blonde n'avait jamais eu de rapport sexuel avec ne serai-ce qu'un seul homme. Certes, beaucoup de filles se respectaient, mais j'ignorais comment elle avait réussi à tenir jusqu'à ce jour, même si je n'étais pas la mieux placée pour dire ça. Les hommes avec qui j'avais eu des aventures n'étaient que des pourritures. Et ce qui était le plus horrible, c'est que je ne me rappelais même pas de la première personne avec qui je l'avais fait. Douloureux souvenirs du passé... 

-Pourquoi attendre aussi longtemps ? Il ne t'arrive jamais d'être tentée de vivre une de petites aventures d'un soir ? 

Cette question paraissait plutôt indiscrète, mais j'étais tout de même surprise. Même s'il s'agissait de son choix personnel, cette femme m'intriguait. 

La vampire décida de se renseigner à son tour à mon sujet. Que dire... 

-Vampire depuis moins de cent ans. Je pense que pour le coup, tu m'as bien battue. Je vagabonde un peu partout. Depuis un certain temps, Forks est plus ou moins ma maison. J'aime bien cette ville. Mais je pense faire un petit tour dans le sud des Etats Unis dans les prochains jours. 

Le cœur qui bat se rapproche. Et puis, un deuxième s'ajoute à cette mélodie. Deux cœurs. Pas au même rythme. Niveau odeur, un animal et un humain. Chic. Le repas arrivait. Je réajustais ma tenue, si c'était un homme, je voulais quand même que Chrissy puissent en profiter et le charmer sans que nous paraissions trop bizarre et qu'il crie ou quoi. On allait pas non plus se compliquer la tâche. Bref. J'avais fini mon discours et j'étais curieuse d'en savoir plus sur elle. Mais finalement, elle reprit une de mes phrases et me demanda étonnée :

-Pourquoi attendre aussi longtemps ? Il ne t'arrive jamais d'être tentée de vivre une de petites aventures d'un soir ?

Je me grattais la gorge, comme si j'étais gênée avant de répondre :

- Disons que... Je n'ai jamais trouvé le bon. Tu sais, les hommes des siècles précédent était peu enclin au coup d'un soir et prenait leur temps. Et parfois, vraiment beaucoup de temps. Bref, moi j'avais besoin que ce soit rapide et un peu bestial. Aucun homme ne me satisfaisait, il ne m'existait pas avec leur parole et... Il n'y a que ce siècle qui me complaît au niveau des mots, des gestes et de la facilité à se taper un homme pour une nuit.

Je marquais une légère pause, en riant intérieurement, en affichant un immense sourire extérieurement et je continuais :

- Et disons que j'en ai jamais ressenti le désir. Je n'avais pas de désir pour aucun homme jusqu'à ce que la morphologie des hommes changent, que les pays Nordistes d'Europe aie de bombes sexuelles et que les autres pays accueillir de plus en plus de beaux hommes, qui me convenait vraiment, parce que j'aime les hommes avec une peau un peu mate et des yeux clairs mais vois-tu, ça n'existait pas vraiment, parce que ça voulait dire qu'un noir et un blanc s'était reproduit et dans la société, c'était pas la meilleure chose à faire...

Je souriais et parlais encore pour me justifier un peu du fait d'avoir attendu aussi longtemps.

- Non et puis, je n'en ressentais pas le besoin. Vraiment pas. Jusqu'à venir ici et tout reposer pour reprendre à zéro et devenir une étudiante en dernière année, être en contact avec des gens du siècle et les comprendre. Là j'ai commencé à être intéressé sérieusement. Parce que les gens m'ouvraient l'esprit et là, j'ai eu envie de débauche pure...

Puis après ça, la jeune femme recentra enfin la conversation sur elle en répondant à ma question initiale :

-Vampire depuis moins de cent ans. Je pense que pour le coup, tu m'as bien battue. Je vagabonde un peu partout. Depuis un certain temps, Forks est plus ou moins ma maison. J'aime bien cette ville. Mais je pense faire un petit tour dans le sud des Etats Unis dans les prochains jours.
Je l'écoute et hoche la tête en signe de compréhension et je ris franchement en sachant que je la "bats" alors que ce n'est pas vraiment une compétition... Je suis assez intriguée par ses dernières paroles et lui demande :

-Tu y vas pour quoi au juste ? Enfin, la vrai question là dedans c'est si ça t'intéresserait de m'avoir comme compagne de voyage ? J'aimerais bien visiter un peu le sud...

Je la regarde en attendant sa réponse. Les deux repas s'approchant dangereusement un peu plus. La soif montant un peu plus.

Deux odeurs différentes venaient de chatouiller mes narines. L'une était très alléchante, tandis que l'autre était tout le contraire. Un vampire et un animal ? C'était plutôt une belle occasion à saisir, en sachant que ma coéquipière était végétarienne. Il n'y avait rien de plus merveilleux qu'un repas qui se déplaçait dans la forêt. C'était comme se jeter dans la gueule du loup. Pauvres innocents, ils allaient connaître un triste sort. 

Malgré cette odeur perturbante, mes yeux sont restés fixés sur la belle Chloris qui expliquait le pourquoi du comment elle ne désirait pas de courte aventure avec un homme. Plus elle développait, mieux je la comprenais. Peu importe les générations, les hommes étaient des imbéciles, et elle avait raison de s'en méfier. 

-Quelle sagesse ! J'espère qu'un jour tu connaîtra le vrai bonheur de recevoir l'amour d'un homme.

Bien que notre rencontre ai débutée sur de mauvais termes, je commençais à éprouver de la sympathie pour cette jeune femme. A mes yeux, les végétariens étaient des cinglés qui se nourrissaient du sang des animaux pour se donner bonne conscience, mais j'ignorais jusqu'à ce jour que la plupart pouvait être intéressants. 

Enfin, la demoiselle semblait confirmer son intérêt pour mon voyage au sud des Etats-Unis. A vrai dire, je n'étais pas contre pour un peu de compagnie pendant mon escapade. 

-Eh bien, je ne sais guère pourquoi, mais cela fait quelques temps que je pense à aller un peu plus au sud. Je serai ravie si tu venais avec moi, mais il va falloir se faire discrètes. Le soleil tape fort là bas, il ne faudrait pas que nous soyons repérées.

Je sentis la vampire un peu ailleurs. Sa soif commençait probablement à devenir plus forte. J'affichais un sourire amusé.

-Qu'attends-tu Chloris ? Dévore-le cet animal. 

Soif. Ce mot résonnait doucement dans ma tête. J'avais soif et l'animal était tout près. D'ailleurs, l'odeur d'un homme la suivait de non loin. Peut-être un malheureux chasseur qui finira comme sa proie. Je bloquai ma respiration pour ne plus sentir l'odeur et pourvoir me concentrer un tant soit peu sur ce que me disais Chrissy.

-Quelle sagesse ! J'espère qu'un jour tu connaîtra le vrai bonheur de recevoir l'amour d'un homme.

Je lui souris et ajouta simplement :

-Je l'espère aussi. C'est long 6 siècles sans personne. Je ne crois pas au prince charmant mais juste quelqu'un qui me comprenne... Vampire ou humain d'ailleurs.

Finalement cette vampirette sanguinaire n'était pas si horrible que ça. Je savais que les sanguinaires étaient bien souvent agressifs et ma foi pas très sympathique. Je ne saurais vous dire si c'est parce que je suis végétarienne ou si c'est le sang humain, la cruauté qui les rend ainsi... Mais quoiqu'il en soit, c'était la première fois qu'un sanguinaire me souhaitait du bien et ça cassait un peu les préjugé que j'avais d'eux. Le sujet dériva ensuite sur le voyage prévu dans le sud :

-Eh bien, je ne sais guère pourquoi, mais cela fait quelques temps que je pense à aller un peu plus au sud. Je serai ravie si tu venais avec moi, mais il va falloir se faire discrètes. Le soleil tape fort là bas, il ne faudrait pas que nous soyons repérées.

Je la regardais en acquiesçant. Il était évident que le soleil était un ennemi important pour notre nature mais il était simple de le déjouer.

- Merci de m'accepter ! Pour ce qui est du soleil, il suffit que je mette une longue robe avec de longues manches un peu évasé et sur la tête soit un chapeau filet blanc et le tour est joué...

Je lui souris jusqu'à ce que la proie soit tellement proche que ses battements me donnèrent soif. Je ne retenais plus ma respiration, respirant lentement cette exquise odeur

-Qu'attends-tu Chloris ? Dévore-le cet animal.

Je ne me fis pas prier. De toute façon j'allais lui sauter dessus dans tous les cas. D'un mouvement vif je me déplaçais à ma droite attendant derrière un arbre que le cerf arrive. L'odeur était proche, suivit de près par l'humain. Je sifflai de tel sorte que seul Chrissy puisse m'entendre

- Ils sont là.

Je sortais de ma cachette et attrapais les bois du cerf pour l'arrêter. Me déplaçant aussi vite qu'une poussière je fondis sur sa jugulaire et plantais mes crocs acérées dedans en aspirant le liquide précieux. Je me délectai de ce goût sans faire attention à ce qu'il y avait autour de moi. Je savais que l'humain courait un peu après le cerf au début. Après je ne saurais dire si la jeune femme l'avait déjà dévoré ou non. Je prenais mon pieds. Ce cerf était divinement bon ! C'était l'extase. Je ne sais pas si c'est autant qu'une partie de jambe en l'air mais c'est tellement bon. Je le vide rapidement, fermant ses yeux au passage.

6 siècles ? Elle était bien âgée cette vampire ! Et surtout 6 siècles sans n'avoir jamais eu d'aventures avec un seul homme. J'espérais secrètement ne pas finir comme elle. 

J'affichais un grand sourire quand j'entendis la demoiselle suggérer nos tenues pour notre escape dans le sud. Elle était plutôt gentille finalement. J'en avais presque oublié qu'elle avait voulu me voler ma robe il y avait de cela une demie heure. En peu de temps j'avais réussi à me faire une nouvelle connaissance qui deviendra probablement une bonne amie. 

-Excellente idée. Même si nous ne serons pas très sexy. 

Je laissais la vampire courir pour savourer son repas, tandis que je traçais vers le mien. Il s'agissait d'un vieux chasseur sur le point de tuer ce cerfs qui avait fini sous les crocs de Chloris. J'eu un sursaut d'hésitation à peine perceptible avant de le tuer. Il m'arrivait de culpabiliser de temps à autres. Mais je n'avais pas le choix, j'avais besoin de sang pour survivre et je ne pouvais contrôler mes envies. 

Une fois mon repas terminé, je m'essuyais la bouche avec la manche de mon pull bleu ciel. Pas très glamour comme initiative, mais je savais que j'allais avoir l'occasion de faire une halte shooping pendant mon voyage. 

Je fis quelques pas jusqu'à la végétarienne qui semblait elle aussi avoir bien dégusté. 

-Prête ? 

Avant que je ne parte attraper cet animal, Chrissy me dit :

-Excellente idée. Même si nous ne serons pas très sexy.

Ce à quoi je lui répondis en rigolant :

-Parle pour toi ! Moi ça me va à ravir, tu verras !

Il était vrai que ce genre d'accoutrement m'allait plutôt bien. Voir même carrément bien. Puis sans réfléchir je fonçais sur le cerf. Je le mangeais . Il était si bon. Ceux-là était vraiment élevée dans de bonnes conditions dans cette forêt. Même en Amazonie, les animaux ne sont pas aussi bons. Il faut dire aussi que je n'ai pas mangé grand chose dans l'autre forêt, trop grande, avec trop d'animaux puissants qui vous mettent bien pour des jours. Sachant que ce n'était qu'une escale je n'eus l'occasion que de manger un boa constructor et un pécari qui n'avait pas un très bon goût d'ailleurs. Alors là forcément, ce cerf était l'animal au top du classement de ceux que j'avais mangé jusque là. Je finissais enfin mon cerf et le lâchais doucement en soupirant de bien être. Je léchais rapidement le tour de ma bouche et revenais vers Chrissy qui venait d'en finir avec son humain. Heureusement pour elle et moi, je n'avais pas entendu l'humain souffrir ou hurler. Il n'avait pas eu le temps. Tant mieux. Au moment où nous nous rejoignons toutes les deux, elle me dit :

-Prête ?

Quoi déjà ? Oh merde ! Je pensais qu'on ne partait que dans quelques jours... Mais ma foi, rien ne me retient vraiment dans cette ville pour le moment et puis je n'ai pas d'animaux, pas de plantes à entretenir donc en soit, je peux partir, je n'ai pas d'attache. Je suis libre. Je souris, hoche de la tête et lui réponds gaiement :

- Après vous très chère !

J'attends qu'elle parte, déjà sur mes appuies pour partir.