Promenons-nous dans les bois... {PV Diana de Wistan}

Une pensée, un objectif, une détermination... Tout se jouait dans ma tête. Les petites aventures à Volterra m'avaient lassées. Je voulais en voir plus. Torturer d'avantage des innocents, ressentir cette satisfaction de les faire souffrir. C'était certes, sadique, mais depuis ma transformation, j'aimais ce monde. J'éprouvais tant d'admiration pour ma créatrice, Eurydice. Elle était si forte et supérieure, elle aimait le pouvoir. Pour moi, c'était l'exemple à suivre, je la ressentais comme ma soeur, ma complice. Sans elle, je n'en serai pas ici. Et je lui avais pardonné la séance de torture qu'elle m'avait fait subir en tant qu'humaine. Peu importe, aujourd'hui j'étais là, bien vivante, avec une beauté éclatante et sans aucune marque de vieillesse. J'avais confiance en moi et mes actions. 

Cette fois, j'avais décidé de me détacher un peu de l'Italie et de faire régner la terreur seule. J'étais excitée à l'idée de pouvoir découvrir des endroits que je ne connaissais pas, et de tuer tout ce qui pouvait rôder sur mon passage. 

Après une nuit agitée à New York, où j'y ai torturé, puis tué deux hommes d'affaire, je me suis rendue à Forks, une petite ville banale, mais où je pouvais y trouver la discrétion. Je ne tenais pas à me faire beaucoup remarquer, car je me doutais bien qu'il existait des vampires raisonnables et de stupides loups-garous qui tenaient à protéger les humains. Je savais qu'une meute vivait dans le coin, et je comptais bien aller m'amuser avec eux. 

Tandis que les premiers rayons de soleil commençaient à faire leur apparition, je me suis rendue dans la forêt, je ne savais pas ce que je cherchais spécialement, mais j'espérais pouvoir trouver une bonne occupation, car l'ennui se faisait ressentir par ici. Habituellement, je me déplaçais toujours avec classe, je soignais mes tenues et mon visage joliment formé. Aujourd'hui, je portais simplement un slim noir qui s'adaptait parfaitement à ma silhouette, ainsi qu'un petit débardeur bleu ciel qui comportait des strasses autour du décolleté. Rien de bien impressionnant. 

Mes pas s’arrêtèrent face à cette petite biche étendue sur le sol. A l'observer, elle ne ressemblait plus à grand chose. Il ne lui restait pas une seule goûte de sang. Seulement quelques restes de son corps et sa tête avec ses petits yeux noirs. A priori, des végétariens rôdaient dans le coin. Une odeur attira soudainement mon attention, une odeur bien puante. 

-Bonjour, tu t'es perdue ?

En me retournant, j'ai aperçu cet homme à la musculation plutôt impressionnante, ses yeux bruns me fixaient avec une étrange curiosité. Mais je ne sentais pas pour autant de la confiance. Je savais qui il était. Et je n'allais pas le laisser me divertir plus longtemps. Il me fallait un plan. 

-Je suppose que tu connais la réponse.  

Un sourire sadique s'afficha sur mon visage, mes yeux devinrent encore plus rouges qu'ils ne l'étaient tout à l'heure. Je n'avais pas peur de lui, même si je savais qu'il pouvait se transformer à tout moment.

Bizarrement, je me demandais pourquoi cet homme à l'odeur de chien puant ne s'était toujours pas décidé à s'attaquer à moi. Avait-il peur ? Ou tout simplement respectait-il les vampires ? Des tas de questions trottaient dans ma tête. Quant à moi, je commençais à me faire tout un plan dans ma tête au cas où il fallait que je passe à l'attaque. Etrangement, le garçon ne réagissait même pas à mes paroles, aucune expression d'inquiétude s'affichait sur lui, on aurai même cru qu'il était à l'aise. 

Une meute de loups qui avait probablement sentit ma présence, avaient commencé à arriver sur le lieu de la rencontre. A priori, les vampires étaient une énorme menace pour eux. Et je me doutais bien qu'ils n'allaient pas apprécier bien longtemps ma présence sur ce genre de territoire. 

Je fis un pas en arrière, prête à fuir s'ils comptaient s'en prendre à moi. Et pourtant, l'homme aux cheveux bruns avait quasiment prit ma défense en leur ordonnant de partir. Les yeux froncés, je suis restée muette. Je ne comprenais pas vraiment la situation, et mon grand calme était des plus étonnants. Avais-je peur ? Peut être. Mais jamais je ne voulais reconnaître ce genre de sentiment. 

Une louve au pelage gris, plutôt méfiante avait fait son apparition. Pas besoin de parler leur langage pour comprendre qu'elle n'avait pas confiance en moi. 

-Deux clébards contre un vampire, je trouve pas ça très loyal. Qu'est-ce qui pourrait me faire croire que je devrais vous faire confiance ?

Toujours sur mes gardes, j'ai fixé les deux individus sans exprimer un brun de générosité. Je n'aimais pas ces créatures et je ne m'attendais pas à devoir en affronter aujourd'hui.

Pensant que la louve qui venait de faire son arriver allait se jeter sur moi, je me préparais à fuir. Mais celle-ci s'en alla, sous les ordres de son ami dont la silhouette était encore humaine. Je fus alors étonnée du respect que cette meute avait envers cet homme. Les yeux écarquillés, je suis restée muette. Pourquoi ce modificateur tenait tant à ce que je sois hors de danger ? Comment pouvait-il réussir à garder autant son calme face à un être comme moi ? Des tas de questions défilaient dans ma tête. Mais en écoutant les paroles de celui-ci, je me rendis compte qu'il désirait seulement la paix et qu'il était juste intrigué par ma présence. J'haussais alors les épaules comme un "bon, s'il le faut vraiment..". Je m'élançais donc dans la discussion tout en gardant mon calme. J'étais en train de laisser la vie sauve à un être que je ne connaissais pas, et je me demandais qu'est-ce que ma créatrice dirait de moi si elle me voyait. 

-Je compte rester ici le temps qu'il faudra, je suis libre de faire ce que bon me semble, donc je n'ai pas à me justifier. Je cherche seulement à me nourrir, et je suppose que tu t'imagines bien que mes repas ne se résument pas à un mc.do. 

J'avais du mal à comprendre pourquoi il désirait tant m'aider. Je me voyais mal fréquenter des loups, tout en sachant que je pouvais me mettre à dos ma famille et les volturis. Étais-ce un piège ? Une diversion ? Ces questions résonnaient sans cesse dans ma tête

-Qu'entends-tu par assez de place pour m'accueillir ? 

J'avais du mal à croire que je m'adressais à une espèce qui était censée tuer les miens, je faisais partie de ses ennemis les plus sadiques, les plus dangereux. Je ne pouvais m'empêcher d'imaginer ce qu'Eurydice dirait si elle me voyait ici, face à un être pas si humain que ça. M'en voudrait-elle ? Certainement. Notre famille était réputée pour détruire tout ce qui se trouvait sur notre passage. Plus les minutes au milieu de la forêt passaient, et plus j'avais l'impression de trahir ma propre créatrice. Mais peu importe, j'attendais de voir jusqu'où cette histoire allait me mener, si elle allait bien se finir ou non. Ce que je savais, c'est que pour l'instant, elle débutait plutôt sur des ondes positives. 

L'homme aux yeux noisettes prit le temps de m'expliquer quel était son but avec moi. Je fus alors des plus étonnées. Pourquoi cherchait-il à m'aider comme ça ? Avait-il déjà eu à faire avec d'autres vampires ? Est-ce qu'il sympathisait souvent avec eux ? Sa question sur mon alimentation me fit sourire. 

-Oui, il est plus simple de trouver mes repas préférés dans la forêt. Non seulement l'endroit est discret, mais en plus de cela, il me permet de savourer plus longtemps le délice du sang humain. 

Je n'étais pas totalement certaine que ma réponse allait être des plus appréciables, mais au moins j'assumais ma nature. 

Mais notre solitude au milieu des bois finit par être comblée par la présence d'une petite humaine qui fit son apparition. Je me demandais si elle aussi était comme celui qui m'avait épargné un douloureux combat. J'avais du mal à la cerner. Je me contentais donc d'écouter les présentations. 

-Alyss, je te présente une vampire sanguinaire dont j'ignore tout. Je m'appelle Jacob, et toi ?

Je levais les yeux au ciel, il se doutait bien que je n'allais pas lui révéler toute mon identité d'un coup. Mais puisqu'il semblait bien lancé pour en savoir plus à mon sujet, je pris l'initiative de répondre.

-Je m'appelle Diana, mais je suppose que cela ne t'avance guère. Ma famille vient d'Ecosse, ils séjournent en ce moment en Italie, chez les volturis. Mais cette fois-ci, j'ai choisi d'être un peu plus indépendante. 

Je savais que le mot "volturi" faisait trembler toutes les créatures connaissant ce monde. Pour tout avouer, nous étions quasiment comme eux, sans pitié, expérimentés et très fidèles aux règles. 

-Tu as de la chance de puer autant, ton odeur ne risque pas d'attirer les buveurs de sang.  

Suite à ma réponse, je tentais d'observer les moindres traits que pouvait exprimer Jacob. Et je ne fus pas si étonnée de voir ses poings se serrer quand le mot "volturi" fut prononcé, ce qui me fit sourire. Je supposais qu'il avait déjà eu l'occasion de les rencontrer. Je trouvais étrange qu'il s'en soit sortit vivant et je comptais bien découvrir ce qu'il cachait.

-On dirait pourtant que si. La preuve, il se trouve qu'une jeune femme, ou devrais-je dire une charmante vampire, se trouve actuellement en face de moi.

Je commençais vraiment à me demander s'il n'était pas tout simplement cinglé ou suicidaire. Non seulement il ne m'avait pas attaquée, mais en plus il flattait l'être censé être son pire cauchemar.

-Tu as déjà eu le droit à un face à face avec les volturis j'imagine ?

Pendant ce temps, l'enfant qui venait de faire son arrivée s'approcha de moi un peu plus près. Elle avait de longs cheveux bruns, de petits yeux marrons et une bouille plutôt sympathique. Touchée par ce geste et pour la mettre en confiance, je me suis baissée à sa hauteur pour la laisser me regarder d'un peu plus près.

-Il semble que tu n'aies pas peur de grand chose toi. 

Je pris alors une pomme de pin qui était au sol, puis la tendit à la jeune fille. Pendant un moment j'ai fermé les yeux, puis j'ai placé ma main au dessus de ce qu'elle tenait. Tout en gardant sa forme, la pomme fut transformée de glace. C'était un de mes puissants pouvoir et j'avais envie de lui faire partager.

Je restais plutôt curieuse de savoir pourquoi les volturis s'étaient mêlés d'une histoire sur le territoire de Forks. Il devait probablement s'agir de quelque chose de sérieux pour que le modificateur décide de rester silencieux. 
Ne voulant pas insister, je me suis focaliser sur la jeune fille qui elle, avait l'air de plutôt bien s'amuser en ma compagnie. Elle paraissait même assez émerveillée par le pouvoir dont j'avais hérité. 

Jacob n'avait pas l'air d'être contre cette sorte de magie et avait même commencé à parler d'instinct maternel. J'ai sourie sans répondre. Il est vrai qu'en était autrefois humaine, j'avais des projets pour l'avenir. En priorité d'avoir un ou deux enfants à chouchouter. Malheureusement, ces projets n'était plus réalisables à ce jour. Même si la vie de vampire était plutôt un avantage côté éternité, il est vrai qu'elle était parfois injuste. Je devais pourtant me concentrer sur ma nouvelle vie et apprendre à la gérer. 

-Tu dois probablement savoir que chez nous les enfants sont fortement déconseillés. Mais j'avoue qu'en approcher quelques uns de temps en temps me fait plaisir. Même si je peux paraître un peu diabolique avec mes yeux de diablesse, sache que j'apprécie la compagnie de ces petits êtres. En nombre léger bien sûr. 

Et cette fois-ci, cet être que l'on nommait Jacob me fit à nouveau cette proposition de m'héberger. J'étais plutôt hésitante. Je n'arrêtais pas de penser à ce que pouvais penser ma famille si jamais ils prenaient connaissance de mon sage comportement. Non, je ne pouvais pas faire ça. 

-Je te remercie de ta proposition Jacob... Mais je ne peux l'accepter. Je pense qu'à la tombée de la nuit je vais commencer à regagner le sud, et peut être l'Italie dans quelques jours, histoire de montrer à mes semblables que j'existe encore. 

Pour le moment, la nuit n'était pas encore tombée. Je comptais donc profiter des quelques instants qui nous restait pour converser avec les deux individus. 

Je me penchais à nouveau vers l'enfant intriguée par mes dons.

-J'aurai bien aimé t'en montrer d'autres, mais ils sont plutôt dangereux. Je ne voudrais pas que quelqu'un soit blessé. 

J'ai levé les yeux vers Jacob, prête à le questionner à mon tour.

-Alors, à part vivre avec une odeur épouvantable à longueur de journée, que fais-tu dans la vie grand Jacob ? 

Je me doutais bien que mon odeur n'était pas plus attirante que la sienne. En tout cas, il ne risquait pas d'attirer le flaire des autres vampires. On pouvait à peine sentir l'odeur de son sang qui circulait sous cette peau quasiment métisse et ces muscles impressionnants. Pour tout avouer, Jacob était plutôt bien conçu, voir même impressionnant à regarder. 

-Premièrement, je n'ai rien de grand. Ensuite, je suis étudiant, et en même temps je gère ma meute. Et toi, belle Diana ?

Pourtant, il n'avait pas l'air si petit que ça, mais bon, s'il se voyait de cette façon, que pouvais-je dire de plus ? Il devait être encore jeune pour être encore étudiant. En fait, nous n'avions peut être pas tant d'écart au niveau de l'âge physique. Ma transformation avait été faite lors de mes dix neuf ans, depuis, j'avais cessé de vieillir. Cela faisait seulement neuf années que je vivais en tant que l'un des êtres des plus puissants au monde. J'avais encore du temps avant d'atteindre qu'un siècle passe. 

-Intéressant. Une bien aimée à tes côtés je suppose aussi, petit Jacob ? 

Même si je connaissais d'avance sa réponse, je voulais l'entendre de la bouche de ce jeune homme. Un physique et une générosité comme ça, il était évident que son coeur devait appartenir à quelqu'un. 

-Comme je te l'ai dit tout à l'heure, ma famille séjourne en ce moment chez les volturis. Il est vrai que là bas, il y a de quoi se sentir puissant et s'amuser. On m'a apprit à prouver au monde entier que ma famille est puissante, que nous n'avons peur de rien. Je suis peut être quelqu'un qui a l'air sage face à toi, mais j'ai déjà fait des choses cruelles. Mais que serai la vie si on ne la pimentait pas un peu ? 

J'observais à nouveau la jeune enfant aux cheveux bruns qui accompagnait Jacob. J'espérais au fond qu'elle ne garde pas une mauvaise image de moi. 

-Il y a des gens que j'autorise à me considérer comme une bonne personne, d'autres non. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que toi et Alyss vous pouvez entièrement me faire confiance. Vous avez l'air d'être des gens biens. 

L'idée de partager un repas avec modificateur me paraissait plutôt glauque. De toute mon existence, je n'avais jamais sympathisé avec "l'ennemi". J'ignorais si je devais accepter cette offre ou fuir en oubliant cette rencontre. Et là, j'imaginais ma créatrice furieuse de mes actes, prête à bondir sur moi pour m'infliger des souffrances méritées. Malgré mes dons, je ne pouvais m'opposer à Eurydice. Je lui devais tout. Mais est-ce que cette amitié allait durer pour toujours ? Est-ce qu'un jour je découvrirai en moi une envie de me débarrasser de cette femme pour tout simplement prendre mes propres décisions ? Je n'avais guère le droit de l'imaginer. Et puis, elle me laissait libre de faire ce que je désirais, à condition de rester fidèle à ma lignée considérée comme sadique. Je ne pouvais pas me permettre de jouer les sages face à deux inconnus, encore moins face à un être différent de moi. Je ressentais comme une impression d'afficher une sorte de faiblesse. 

-Attends.. Tu es en train de me dire que tu me fais confiance ? Moi ? Une sanguinaire crée pour tuer ? 

Je lâchais un rire nerveux. Pourquoi m'accordait-il autant de confiance ? Lui qui semblait avoir une dent contre les volturis. 

-Qu'est-ce qui me dis que ta meute ne serai pas capable de se révolter contre moi ? 

Oui, car après tout, j'étais seule et une inconnue aux yeux des ces gens-là. Certes, j'étais puissantes, mais pas assez pour résister à une meute entière de loups garous. Je devais être sûre que je ne faisais pas erreur. Même si j'appréciais également l'enfant qui accompagnait Jacob, je ne pouvais m'empêcher de rester sur mes gardes. Me retrouver prisonnière d'une bande de chiens, ça serai déshonorer ma famille.

Mon instinct m'incitais à suivre mes deux rencontres. Je ne savais pas ce que j'allais gagner en laissant passer tout ça, peut être une petite amitié sanguinaire/modificateur ? Pourquoi pas. A condition que celle-ci reste invisible aux yeux de mon entourage. Jacob avait ce coté à la fois sage et protecteur, cela se lisait dans les traits de son visage et dans sa façon de s'adresser à moi. Il paraissait honnête et loyal envers ceux qui le méritait. J'ai donc décidé de lui laisser une chance de me connaître un peu plus. 

Mes yeux se posèrent sur la petite fille qui s'était adressée à moi. Elle avait l'air de bien apprécier ma compagnie. Il valait mieux pour elle qu'elle ne sache pas quel être sadique se cachait au fond de moi et tous les meurtres que j'avais commis sans rancune. J'ignorais pourquoi mais, j'aimais sympathiser avec cette petite. 

-Je veux bien essayer de me joindre à vous alors. Mais au moindre dérapage, il ne faudra pas m'en vouloir d'être prête à tout pour me défendre. 

Je fixais à nouveau le modificateur avec un petit air de confiance et un sourire amicale. Un moment très rare pour quelqu'un de mon genre. 

-C'est le chien qui guide, c'est ça ? 

Disais-je d'un humour noir. Eh oui, j'étais peut être quelqu'un de sage à cet instant, mais j'avais toujours ce côté moqueur. J'avais du mal à croire que j'allais suivre deux êtres totalement opposés à moi, et probablement en rencontrer d'autres. C'était quelque chose de nouveau et d'inconnu pour moi.

Nous avons parcouru ensemble quelques kilomètres avant d'arriver une petite maisonnette en bois. Mais je savais que l'accueil n'allait pas être des plus joyeux. En effet, une jeune femme, certainement elle aussi faisant partie de la meute, s'est soudainement braquée. Mon regard a fini par changer, afin de lui faire ressentir que si elle s'approchait trop, j'étais prête à me battre. Mes yeux devinrent un peu plus rouges qu'il y avait quelques instants, mes membres étaient contractés et prêts à bondir à la moindre représailles. Je sourie et levait les yeux au ciel en écoutant la demoiselle prétendre que je ne faisais pas partie des grands amis de la meute.  

Je m'approchais d'un pas lent pour pouvoir l'analyser de plus près. Je n'étais pas inquiète parce que je connaissais les risques et les batailles. Je n'avais pas peur d'affronter une nouvelle créature. Mes dons précieux et ma force pouvaient me sauver de n'importe quelle menace.

-Rassure-toi, si j'avais voulu détruire ta précieuse famille, elle ne ne serai plus de ce monde aujourd'hui. 

Tout en sachant que ma réponse risquerait de provoquer la colère de la modificatrice, j'ai fais un léger pas en arrière, mais sans dévoiler un moindre brin d'inquiétude. Elle devait comprendre que malgré qu'elle soit différente des vampires, elle n'était pas forcément la plus puissante. 

Je suivis Jacob tout en restant sur mes gardes. Celui-ci me proposa de boire quelque chose. Mais hormis du sang humain, mon corps ne pouvait rien supporter d'autre. 

-C'est gentil Jacob. Mais je ne peux rien boire d'autre que du sang. Mais ne t'en fais pas... Je me rattraperai quand je serai repartie. 

Mon regard se tournait vers la modificatrice tenant l'enfant de tout à l'heure. J'imaginais bien qu'elle ne comptera pas me lâcher une fois partie. Elle allait probablement me surveiller et peut être essayer de me tuer au moindre faux pas. 

-Vous êtes anti-vampires chez les modificateurs ? C'est quoi votre but ? Protéger les petits humains de notre immense soif de sang ? 

Nous protégeons ceux qui doivent être protégés. Pas que les humains, mais aussi d'autres races. Les sanguinaires ne sont pas vraiment nos amis, mais comme tu le vois, je met un point d'honneur à apprendre à connaître chacun.

J'approuvais d'un signe de tête. Je me doutais bien que nous les vampires étions leur ennemi des plus redoutable. Et ils n'avaient pas tords de nous craindre. Nous étions obligés de nous nourrir de sang d'innocents, ce qui ne pouvait pas forcément plaire à tout le monde. Mais quand on y pense, les humains aussi tuaient pour vivre. Les animaux étaient leur nourriture numéro une. Viande de porc, boeuf, chevaline, poulet... Alors à mes yeux, ils n'étaient pas si innocents que ça. Chacun avait juste sa propre chaîne alimentaire.

-Eh bien, la vie est pleine de surprises. Néanmoins, tes collègues ont l'air beaucoup plus méfiants des vampires que toi. Comment cela se fait-il ?

Il devait bien y avoir une raison de cette gentillesse et curiosité envers les vampires. Il devait probablement avoir quelques amis sanguinaires, sinon, il ne serait pas aussi confiant, ce qui n'était pas plus mal d'ailleurs. Ce qui m'étonnait c'était d'avoir réussi à être accueillie sur un territoire qui n'était pas du tout le mien. Et il fallait être totalement inconscient pour tenter de s'y rendre sans y avoir été invité.

En cette journée, j'ai pu non seulement découvrir une espèce inconnue à me yeux, mais aussi me faire un nouvel "ami", du moins, être en compagnie d'une personne de confiance. Peut être qu'il s'agissait d'une connaissance d'un jour et que nos chemins ne se recroiserons sûrement pas, ou alors le début d'une relation amicale et qui restera comme telle. Plus je gambadais seule et plus je m'ouvrais aux gens. Mais je devais retourner en Italie avant qu'Eurydice ne se questionne sur mon absence.

Je me suis levée en affichant un sourire reconnaissant.

-Je vais malgré tout de voir reprendre ma route et rentrer en Italie.

Je savais que je n'avais pas besoin d'en dire plus et qu'il avait deviné où j'allais. J'allais rejoindre le clan des "sadiques". Au fond, cela me manquait un peu. Mais mon côté gentil d'en ce moment ne me dérangeait pas non plus.

-Nous n'aimons pas les vampires en règle générale. Mais les Volturis encore moins, disons que nous avons eu affaire à eux plusieurs fois, c'est tout.

Une réponse à la fois intéressante et intrigante, je me demandais bien ce qui avait pu le mener à se retrouver face aux volturis. Je tenterai de me renseigner auprès d'eux une fois arrivée en Italie, sans forcément évoquer ma rencontre avec le modificateur.

Je réajustais mon débardeur qui avait laisser tomber une bretelle sur mon épaule en me levant. J'observais d'un oeil attentif la maison dans laquelle je me trouvais, la déco était assez sympa et très familiale, mais pas à mon goût. Les miens étaient beaucoup plus sombres et mystérieux.

Jacob avait reprit sa forme animale. Il faisait un assez beau loup finalement ! En regardant d'un peu plus près, on avait l'impression d'apercevoir une peluche. Celui-ci m'a raccompagnée jusqu'à l'autre partie de la forêt, probablement celle qui n'appartenait pas à son territoire.

-Merci pour ton accueil Jacob. Je tiens juste à ce que tu considères notre rencontre comme secrète. Je ne suis pas sûre que les volturis seraient ravis d'apprendre que je côtoient des loups-garous.



Nous avons conclu notre rencontre par un bref au revoir suivi d'un sourire amicale. Une chose était sûre, si je devais revenir à Forks, nos chemins se recroiserons très certainement.