Perdu dans les rêves, ou bien la réalité? [PV CHLORIS] [FINI]

Quel jour étions-nous? Jeudi je pense... Quelle heure était-il? Minuit ou bien 1 heure du matin je ne sais plus trop. J'étais perdu dans mes songes, de quoi étais-je entrain de rêver? D'un monde parfait où il n'y aurait pas de violence, pas de guerre, pas de conflits, où tout serait beau. Nous étions là, Chloris et moi, allongés au bord de la mer, observant les vagues qui s'approchaient de nous. Cette douce mélodie combinée à celle du chant des mouettes. Un soleil rouge/orange qui se couchait, se plongeant visuellement dans l'eau pour n'y revenir que 8 heures après. Un petit feu en guise d'éclairage, une tente, une lune qui nous tenait éveillés. On compte le nombre d'étoiles, les astres, on s'embrasse, on s'enlace. Vous allez me dire que c'est ridicule, pourtant j'y crois dur comme fer. J'ai beau l'aimer comme jamais, j'ai toujours cette horrible sensation que ce rêve en restera un. Irréalisable. Et pourtant je m'accroche à cette lueur d'espoir qui m'encourage à y croire de plus en plus. Pourquoi nous sommes nous rencontrés ce jour-là? Le destin? La chance? Aucune idée. J'adore penser qu'on ne mourra jamais, que quand nous sommes ensemble, tout s'arrête et rien ne peux nous arrêter. Qu'ensemble on peut vaincre tout et n'importe quoi. Vous me direz que l'amour est parfois éphémère, qu'il ne dure qu'un temps. Mais j'ai cette impression, l'impression que cet amour durera pour toujours. Comment est-ce que je peux ressentir ça? Je fais le même rêve depuis que je l'ai vue, depuis la première fois dans cette rue. Comme si ce rêve me hantait et devenait un cauchemar interminable. Vu comme je vous l'explique, c'est paradisiaque, rien ne peut chambouler ce monde là. Mais le vivre des dizaines de fois fait que ça devient une prison, comme si l'univers vous punissait et vous montrait que ce n'est qu'un songe impossible. Comment vous expliquer cette douleur que j'ai de savoir que je ne pourrai pas être tout le temps à ses côtés, je ne peux plus vivre sans elle. J'ai besoin d'elle, de son amour. Je déteste déprendre des autres, mais elle c'est différent. Elle est entrée dans mon univers, dans mon monde, elle a tout chamboulé et à présent, je ne veux pas qu'elle s'en aille. Est-ce que vous trouvez ça bizarre? C'est que vous n'avez jamais connu votre grand amour, le seul, le vrai. Je ne croyais plus en l'amour depuis deux ans, je me disais que c'était un poison. Comme une pomme empoisonnée, à première vue, c'est appétissant mais ensuite vous déchantez vite. Car si cela ne devient pas une potion magique, ça se transforme en une arme, ça vous tue de l'intérieur et vous ne croyez plus en rien. Vous pouvez avoir tout ce que vous voulez, si vous aimez et que tout est illusoire, vous en souffrirez.

Maintenant ce que je ressens? J'ai peur, peur qu'elle m'abandonne. J'ai peur d'être abandonné, peur de ne jamais m'en remettre. L'amour est parfois meurtrier. Plus aiguisé qu'un couteau. Je sais que sans elle, tout mon monde va s'effondrer, mon cœur va exploser comme de la dynamite, mon mental va s'envoler comme un oiseau. Et aussitôt cela produit, mon corps restera sans vie, sans sentiment, sans opinion car je serais mort dedans.

J'ai l'impression d'être observé, je n'ai jamais cette impression en dormant et pourtant... J'hésite à interrompre ce rêve que j'aime et déteste tant et d'être curieux, savoir qui m'observe. J'attends encore quelques instants au cas-ou cette impression disparaitrait mais elle s'intensifie. J'ouvre les yeux, je vois les siens. Suis-je encore entrain de rêver? Non c'est bien elle. Je mets du temps à m'en rendre compte, ça semble comme un rêve. Je me réveille, caressa sa joue pour être sûr que mon imagination ne me joue pas de tour. Elle est là, à côté de moi, dans mon lit. Elle m'observe, je lui rends son regard rempli de passion, la questionne une fois les idées claires.

- Tiens, que fais-tu ici petit cœur? Lui dis-je en lui caressant la joue.

Je suis dans son lit. Il dort, je le regarde. J'ai finalement réalisé mon idée. Je suis venue le contempler pendant la nuit. Je suis venue l'observer. Voir ce que ça fait d'être humain. Je regarde son visage, j'examine chacune de ses réactions. Parfois, un petit sourire fend ses lèvres, son rêve doit être agréable. Je payerais tellement cher pour ne serait-ce rêver qu'une seule fois ! Je suis un peu mélancolique mais je pense que je peux m'accorder ça après toutes ces années. Je suis nostalgique aussi. Mais en même temps, c'est si difficile de ne pas l'être. J'ai vécu pendant des années, perdu, à chercher ma destiné. L'ai-je vraiment trouvé ? Je me perds. Je pensais savoir où j'allais mais non. Le temps me rattrape et je ne sais plus. Dois-je aller dans cette direction ou celle-ci ? Dois-je continuer de vivre innocemment alors que j'ai lâchement abandonné une enfant à laquelle je tenais ? Dois-je vivre en sachant le tord que j'ai causé ? J'ai causé tellement de choses mauvaises, comment s'en remettre ? Je ne suis qu'une créature de la nuit. Une vilaine chose. Une vilaine vampire. Je n'ai peut-être pas ma place ici. J'ai l'impression d'être une enfant qui passe dans le monde des adolescents. Ce moment où on ne sait plus où on va. Ce moment où nous sommes entre l'enfance et l'adulte. Ce moment où ce que vous étiez avant peut changer. Ce moment où vous vous remettez sans arrêt en question. Ce moment où l'on broie du noir alors qu'on ne pensait pas en être capable. Ce moment où nous sommes perdues sans aide. Ce moment où il faut retrouver la sortie seule. Oui. Je suis comme ça. C'est exactement l'état dans lequel je suis. Je n'arrive pas à faire abstractions de ses pensées. Je le regarde sans le regarder. Je réfléchis plus qu'autre chose. J'aimerais tant revenir en arrière et ne pas me faire transformer. Je n'aurais pas rencontré Vlad. Peut-être que ça m'aurait évité tout les soucis de l'Amour. Celui qui vous tue à petit feu au moindre égarement de votre part. L'Amour vous attaque sauvagement quand vos gardes sont baissées. Il s'infiltre et se colle à votre peau. Il ne part jamais. Il ne s'en va que quand il en décide. C'est parfois brutal. Beaucoup trop. Parfois l'Amour se colle petit à petit à vous et vous avez le choix de vous en débarrasser ou non et parfois, il se colle brutalement sans vous laisser le temps.

Mais revenons à nos poches de sang ! Je le sens bouger doucement. Je sens et j'entends, son cœur reprendre un rythme normal, celui de l'éveille. Quand vous dormez, votre cœur se concentre sur les poumons, le cerveau et c'est tout alors il se ralentit, pendant l'effort il s'accélère et pendant la journée, il garde un rythme stable. Et là, il reprend son tempo lent et régulier. Vlad est donc en train de se réveiller. Je me raidis un peu et me rend compte que je n'ai pas du tout le temps de bouger de là. Même avec ma vitesse, il se douterait de quelque chose et prendrait peur. Mais je ne veux pas que ça arrive. Alors je reste couchée dans son lit. J'attends qu'il papillonne des yeux. Je repense à lui et mes yeux changent de couleurs. Ils se teintent de la passion et de l'Amour que je lui porte. Il pose une main douce sur ma joue. Puis sa voix grave du réveil résonne comme une mélodie dans la pièce :

- Tiens, que fais-tu ici petit cœur?

Je lui souris et décide de lui dire la vérité. Ou du moins presque. Pourquoi ne pas lui faire croire à un rêve ? Il serait peut-être moins surpris et plus libre. Oui faisons ainsi. Je prends ma douce voix fluette et m'exclame doucement :

- Je te regarde. Tu es si beau. Mais, si tu ne me veux plus, il suffit d'y penser assez fort et je disparaîtrais de ton rêve. Le temps de fermer les yeux dans ton rêve pour que je sois effacé de tes songes. Alors où sommes nous ici ? Je découvre un peu ton imagination si tu me permets.

Je crois avoir été assez convaincante ! Plus qu'à jouer le jeu jusqu'au bout. Je rapproche délicatement mes lèvres des siennes et l'embrasse tendrement le temps de trois battements de cœur. Puis je me retire et reste un peu en retrait en attendant sa réaction.

- Je te regarde. Tu es si beau. Mais, si tu ne me veux plus, il suffit d'y penser assez fort et je disparaîtrais de ton rêve. Le temps de fermer les yeux dans ton rêve pour que je sois effacé de tes songes. Alors où sommes nous ici ? Je découvre un peu ton imagination si tu me permets.

Sa voix me subjugue, elle me passionne. Suis-je bien dans la réalité ou dans un dans mes songes? Je dors éveillé, je rêve encore d'elle. Un rêve dans un rêve? C'est très difficile à comprendre mais pourtant, je suis tellement perdu que j'y crois. Je quitte un monde que j'ai imaginé pour un songe proche de la réalité et je continue de la contempler. Elle est si belle, douce, si parfaite. J'hésite à lui partager ce rêve que je fais souvent, celui qui me berce et me terrifie. Que faire? Que dire? Pourquoi tout lui cacher? Après tout, elle y est, elle a le droit de savoir.

- Que serait un rêve sans toi dedans? Juste un cauchemar... Ici? Je nous vois, sur une plage à la belle étoile. Tu te colles contre moi, tu me berces de ta tendre voix, on admire les étoiles. Je te regarde, tu m'émerveilles, comme si rien d'autre n'existait à part toi. Je me plonge dans ton regard, n'arrive plus à en sortir tant il est plaisant et ensuite t'embrasse langoureusement comme la première fois. Parfois je me pose cette question : que serais-je sans toi?

Je reviens dans le rêve qui semble réel, me plonge dans ses yeux, caressa sa main. Comment une femme comme elle peut-elle bouleverser tout mon monde? Il suffirait d'un claquement de doigt et je ferais ce qu'elle veut, où elle veut et quand elle veut. Elle est maîtresse de mes pensées, de mes gestes, de ma vie. Quand je suis avec elle je m'évade, un autre lieu, une autre époque. Comme-ci le cadre spatio-temporel n'avait aucune importance, on voyage dans le temps, on part dans le passé, on avance pour voir le futur et on revient dans le présent sans qu'on ne change. Je nous vois tous les deux jeunes et pourtant j'ai traversé des siècles, rien n'a changé. Nous, l'amour que je lui porte. Rien. Comme si l'amour me rendait invulnérable à l'âge. Moi qui refuse d'y croire par moment, me voilà pris au piège dans mon propre rêve. Je veux vivre toute ma vie avec, 10 ans, 50 ans, 100 ans, 500 ans, 1000 ans. Pourvu que ça dure longtemps. Rien ne m'empêchera de l'aimer, tuez-moi si je mens. Rien ne pourra me la faire oublier. C'est comme si elle avait gravé sa marque sur moi, dans mon cœur. Une marque que j'aime et que je n'enlèverai pour rien au monde.

Elle me regarde, je la regarde. On se contemple mutuellement. Elle a de si beaux yeux, de si beaux traits. Mes yeux reflètent l'amour infini que j'ai pour elle. Mon sourire en dit de même. Ma main revient sur sa joue, je me penche pour l'embrasser comme dans mes rêves, langoureusement et longtemps.

Je le regarde. Je lui souris. Il me contemple. Nous nous contemplons. On s'observe. Chaque faits et gestes de l'autre. Il m'a l'air de croire à mon histoire. Je ne pensais pas qu'elle tenait debout mais visiblement si. Il pense donc à un rêve. Peut-être que ça vaut mieux pour lui. Quoique se serait bête qu'il  saute du premier étage en pensant à un rêve ! Puis comme moi, il réfléchis et me regarde. Il hésite. Pour faire quoi ? Aucune idée. Il semble troublé et un peu perdu. Comme moi. Puis il prend une décision, ses yeux en traduise quand même. Puis il me confie :

- Que serait un rêve sans toi dedans? Juste un cauchemar... Ici? Je nous vois, sur une plage à la belle étoile. Tu te colles contre moi, tu me berces de ta tendre voix, on admire les étoiles. Je te regarde, tu m'émerveilles, comme si rien d'autre n'existait à part toi. Je me plonge dans ton regard, n'arrive plus à en sortir tant il est plaisant et ensuite t'embrasse langoureusement comme la première fois. Parfois je me pose cette question : que serais-je sans toi?

D'après lui, sa vie est un est un cauchemar sans moi. Je ne peux pas l'abandonner. Ma vie sans lui serait comme avant, morne et sans saveur. Je n'aurais plus envie de la croquer à plein dent. C'en est certain. Et visiblement, lui aussi aurait une vie horrible sans moi. Et c'est ce qui me touche énormément ! Puis, le fait qu'il me raconte ses rêves sans crainte, il se confie tellement à moi. Il s'ouvre pour moi. J'aimerais tellement pouvoir rêver de lui. Mais c'est impossible et bien dommage ! Il rêve de moi et j'en suis réellement touchée ! Et quand il me dit "Que serais-je sans toi" je me sens obligée de lui répondre. Je peux pas le laisser se détruire lui même pour moi. Pas pour une fille, enfin pas pour une vampire ! Et encore moins pour moi, il ne mérite pas ça... Je prends la même voix qu'auparavant et je lui réponds à voix basse :

- Tu serais comme avant, avec tes habitudes et ton quotidien. Je pose délicatement une main sur sa joue. Si un jour je pars, il faudra reprendre ses habitudes. Ne t'attaches pas à moi, tu verras que ça te sauveras ! Repousse cet amour que tu me portes. En tout cas, ton rêve est merveilleux ! Pourquoi pas le réaliser un jour ?

J'enlève ma main, il la caresse, plonge dans mes yeux et je plonge volontiers dans les siens. On se regarde encore comme deux ados se découvrant. Il est un jeune adulte et je suis une senior. Mais je suis physiquement une jeune adulte aussi. Je suis pourtant bien plus mature et j'ai compris beaucoup plus de choses qu'il ne le pense. Sur la vie, sur les gens, sur leurs comportements et j'ai commencé à apprendre ce qu'il font avec de simple gestes, séduire, repousser, montrer une gêne etc etc... Je réfléchis encore tandis que je voie du coin de l’œil son sourire fendre ses lèvres. Ses yeux en disent long sur l'amour qu'il me porte. Toujours. Puis sa main retourne sur ma joue, chaude et rassurante. Il se penche vers moi et m'embrasse. Comme dans son rêve sur la plage. Langoureusement. Délicieusement. Longtemps. Amoureusement. Passionnément. Je savoure ce moment. Je le déguste sans en oublier une seconde. Je profite de ce moment. Je prolonge encore un peu. Après tout ce n'est qu'un rêve pour lui ? Peut-être que je pourrais le décoincer un peu comme ça. Pour que j'ai des informations sur lui et qu'il puisse être encore plus lui même en ma compagnie ? Je ferme les yeux et savoure encore. Je prolonge fougueusement encore quelques secondes. Puis je me retire. Pour qu'il respire.

Il est si séduisant. Je lui souris et en profite pour regarder sa chambre. Son décor. Son lieu de lieu quotidien.

- J'aime beaucoup ta chambre ! Dommage que je n'y sois pas encore allée en réalité... Tu es tellement beau quand tu dors. Je t'ai surveillé et tu es parfait.

Ce que je dis est vrai. Je ne lui mens pas sur ce coup là. Je suis sincère et c'est la meilleure chose à faire.

- Tu serais comme avant, avec tes habitudes et ton quotidien. Si un jour je pars, il faudra reprendre ses habitudes. Ne t'attaches pas à moi, tu verras que ça te sauveras ! Repousse cet amour que tu me portes. En tout cas, ton rêve est merveilleux ! Pourquoi pas le réaliser un jour?

Qu'essayait-elle de me dire? Me prévenait-elle de la suite? Je n'en sais rien. On dit souvent que toute bonne chose a un fin, y en aurait-il une ? J'aimerais tant me convaincre qu'on ne mourra pas et que si c'est le cas nous serions ensemble. Elle m'en dissuade mais c'est plus fort que moi. Je ne peux pas m'arrêter, de l'aimer. Mon amour est comme une machine destructrice, une fois lancée, elle détruit tout sur son passage et ses dégâts sont irréversibles. C'est plus ou moins la même chose dans ce cas-ci. Je ne peux pas m'empêcher de l'aimer tant mon amour pour elle grandit chaque instant. J'essaie de ne pas m'accrocher car je sais bien que la perdre n'est pas impossible mais mon cœur en a décidé autrement. Je ne suis plus maître de rien tant elle dirige tout. Chaque pensée, chaque phrase, chaque rêve. Elle est partout dans mon être, comme si elle devait en être l'auteur ou figurante.

- Si seulement tu savais tout ce qui se passe dans ma tête en ce moment, tu comprendrais pourquoi je ne peux pas t'oublier, pourquoi je suis incapable de ne pas t'aimer. Si un jour tu pars, tu emporteras sûrement mon esprit avec. Je ne sais pas ce que tes mots signifient exactement. Un jour, ce rêve se réalisera.

Comment lui faire comprendre? Je suis prisonnier. Un prisonnier, attaché à vie, attaché à elle. Je ne peux plus bouger, je suis immobilisé. Je ne peux plus faire marche arrière tant l'avancée est grande. Je ne serais pas, je ne veux pas m'arrêter de l'aimer. Elle qui est pourtant une fille comme une autre est devenue la seule. Je ne sais pas si c'est psychologique mais elle a quelque chose que les autres n'ont pas. Je ne parle pas physiquement mais elle est différente des autres. Et je pense que c'est ce que j'aime chez elle. Comment fait-elle pour me rendre fou, nerveux, distrait? Je ne pensais pas que je pouvais perdre la tête pour une fille, une femme comme elle.

J'ai besoin de savoir ce que ses mots signifient, parfois les mots laissent plus de cicatrices que des coups. J'aimerais tant savoir ce qu'elle cache et qui elle est vraiment. Elle reste mystérieuse, je suis ouvert. On se complète. Je veux tout savoir sur elle, j'ai parfois l'impression qu'elle me ment, mais pas pour me nuire mais pour ne pas me faire mal. Je ne sais pas... Je suis dos au mur.

Je lui dis de pas s'attacher. Pourtant c'est ce que je fais. Je sais que si un jour je pars, mon âme restera près de lui. Je sais que si je m'en vais, je déambulerais dans le monde et ensuite se serait pour aller chez les Volturi. Je sais que j'aurais du mal à me séparer de lui. Mais peut-être que si je le fais tout de suite ça nous éviteras des souffrances ? On s'est accroché si vite. Comment est-ce possible ? On se connait à peine depuis quoi, une semaine et demi ? Je sais même plus, j'ai l'impression que ça fait tellement plus longtemps. Mais comment le considérer ? Je ne dirais pas que c'est mon petit ami mais c'est tout comme. On partage des choses, on fait des choses de couple... Enfin je ne sais pas. Est-ce vraiment raisonnable de nous accrocher ? Et puis tout est allée si vite. Un simple coup d’œil vers lui et j'en suis tombée amoureuse. Mais est-ce réellement sincère ? Je ne sais pas. Je n'arrive pas à me décider. Je pense que le mieux c'est qu'on parle et que je parte. Mais je ne peux pas le faire ce soir. Pas pendant qu'il pense être dans un rêve. Il ne se doutera pas que c'est la réalité ou alors, quand il vérifiera, le choc sera beaucoup trop brutal. Je préfère ne pas le faire tout de suite. Mais il va falloir que je le fasse ce qui déplaît fortement à Vlad qui m'aime beaucoup plus que je ne l'aime. Enfin je pense.

- Si seulement tu savais tout ce qui se passe dans ma tête en ce moment, tu comprendrais pourquoi je ne peux pas t'oublier, pourquoi je suis incapable de ne pas t'aimer. Si un jour tu pars, tu emporteras sûrement mon esprit avec. Je ne sais pas ce que tes mots signifient exactement. Un jour, ce rêve se réalisera.

Si je pars, je le fais mourir. C'est ce qu'il vient de me dire. Il faut que je lui explique, que je lui dise que si je pars, je reviendrais. Je dois au moins lui faire croire ça. Ou du moins essayé. Il faut que je lui fasse comprendre que se foutre en l'air ne sera une bonne idée pour personne.

-Si je pars, je tâcherais de rester en vie à la seule condition que tu me promette la même chose en retour.

Je lui dis ça cash. Je ne cache rien et suis sincère. Peut-être trop. Mais tant pis. Je veux apaiser un peu l'ambiance que je viens de plomber. Mais peut-être le prendra-t-il mal si j'essai de l'embrasser ensuite. Ou alors il se dira que ce n'est qu'un rêve et que c'est pourquoi ça n'a pas de sens... Alors, je prends mon courage à deux mains et me rapproche de lui. Je me colle presque à lui dans le lit et l'embrasse langoureusement encore une fois. Puis j'attends un peu, voir s'il va prolonger ou non. Voir s'il va y mettre plus d'ardeur ou me repousser complètement.

- Si je pars, je tâcherais de rester en vie à la seule condition que tu me promette la même chose en retour.

Promettre? Je ne peux pas. Surtout quand je sais que je n'en serai pas capable. Rien que savoir qu'elle va un jour partir me fend le cœur mais si je dois promettre d'aller bien le jour où elle partira, ça me tue. Ca signifiait qu'elle voulait me laisser? A peine était-elle arrivée dans ma vie qu'elle voulait déjà s'en aller... Une partie de mes rêves se sont effondrés en l'espace d'un instant. Je continuais à lui répondre en toute franchise comme je l'avais fait auparavant.

- Je ne peux pas te promettre quelque chose que je ne ferai pas. Qu'est ce que tout cela signifie? Tout est déjà fini avant que ça ait commencé?

Elle m'embrassa alors, je prolongea son baiser langoureusement aussi longtemps que ma respiration me le permettait. J'étais perdu, mais cette fois-ci plus dans mes rêves. Dans mes cauchemars. Le ciel, autrefois décoré d'étoiles, devint noir encombré de nuages gris qui ne pouvaient signifier que la pluie ou l'orage. Elle disparaît, je me retrouve seul sur un plage perdue. Il fait froid, d'un coup tout disparaît. Suis-je dans le vide? Tout devient noir, tout s'assombrit. L'espace d'un instant, je respire et l'instant après, je m'étouffe. Que ce passe-t-il? Je me touche le torse espérant retrouver de l'air. Contraint de me mettre à genoux tant l'air me manque. Un être s'approche de moi, il est blanc, les yeux rouges sang. Il s'approche dangereusement de moi. Je me rappelle ce que c'est, un vampire. Cette bête qui m'avait autrefois attaqué dans la forêt et dont j'avais été sauvé par une louve. Cette créature s'approche de moi, ouvre sa main qui saisit mon cou. Me plaque au sol et ne faisant qu'accélérer le processus d'étranglement. Il montre ses dents, me mord et puis d'un coup, je reviens dans le rêve proche de la réalité. Je respire que si je venais de courir un 100 mètres. Je la regarde, comme si je ne l'avais pas vue depuis longtemps mais le cauchemar avait duré une éternité. J'essaie de calmer mon rythme cardiaque sans succès, je la sers fort contre moi, aussi fort que je peux sans lui faire mal. Je cale ma tête sur son épaule et lui chuchote essoufflé.

- Petit cœur, ce qui s'est passé...

Je n'arrive pas à dire autre chose tant je suis rempli d'émotions d'un coup qui ne demandent qu'à toutes sortir.

Je dois le laisser. Je ne peux pas me permettre de disparaître de cette surface pour un humain. Je ne peux pas risquer ma vie pour un humain. Tout mes principes s'effondre si je le laisse. Je le regarde me dire :

- Je ne peux pas te promettre quelque chose que je ne ferai pas. Qu'est ce que tout cela signifie? Tout est déjà fini avant que ça ait commencé?

Je ne réponds rien et l'embrasse. J'ai peur de la confrontation. Peur d'une dispute. Peur de le décevoir. Peur de le blesser. Il prolonge mon baiser et si j'étais humaine, une larme coulerait. Je dois le laisser. Je suis obligée. J'essaie de me convaincre. Parce que la réalité c'est que je ne suis pas prête à m'engager. La réalité c'est que je ne suis pas convaincu de mon amour pour lui. La vérité c'est que je veux profiter des hommes et de leurs charmes. Je veux profiter des hommes, de leur bras, de leur désirs et fantasme. Je ne veux pas me caser tout de suite.

Mais j'ai peur. Je suis triste. J'en ai marre. Je recommence. L'histoire se répète. Je vais abandonner cet homme à qui je tiens comme l'enfant que j'aimais. Sous prétexte que j'ai besoin d'espace alors que je suis trop lâche pour lui avouer que j'ai peur et que j'ai besoin de temps. Je fais les mêmes erreurs. Je regretterais sûrement ma décision. Comme toujours. Il se rendort mais son cœur ne ralentit pas comme il devrait le faire. Il s'accélère. Je le regarde et je vois qu'il bouge un peu. Qu'il contracte certain muscle. Qu'il arrête sa respiration. Il commence à transpirer et je pense savoir qu'il est dans un cauchemar. Je pose une main sur son front et lui chuchote des mots doux. Je lui dis que je suis là. Qu'il ne crains rien. Qu'il doit se réveiller. Puis sa respiration reprends d'un coup. J'ai à peine le temps d'enlever ma main qu'il se relève brusquement, respire comme s'il venait de faire un immense effort et me prends dans ses bras.

Je voudrais le serrer aussi mais il serre si fort que je n'arrive pas à dégager mes bras pour l'enlacer. Il serre comme un vampire en effort moyen moins. Il me tiens et je me laisse faire en essayant de l'apaiser. Il vient poser sa tête sur mon épaule avant de me déclarer bouleversé et essoufflé :

- Petit cœur, ce qui s'est passé...

Je prends sa tête dans mes mains et joue mon jeu jusqu'au bout. Je le regarde dans les yeux et lui demande doucement.

- Calme toi. Respire. Dis moi ce qu'il s'est passé. Ce que tu as vu. Doucement. Je suis là.

Je caresse ses joues avec mon pouce et attends calmement. Il m'a l'air beaucoup trop effrayé et je ne saurais pas dire... Il y a tellement d'émotion dans ses yeux, je n'arrive pas à toutes les analyser.

Que s'est-il passé? C'est comme si vous étiez au paradis et que vous tombiez dans l'enfer d'un coup. J'arrive à peine à me rendre compte de la réalité tant ce cauchemar était prenant. Il m'a fait vivre le pire. On m'a séparé d'elle sans prévenir et c'est comme si en partant, elle avait enlevé tout l'oxygène que je pouvais respirer. Je ne sais pas comment décrire ça au mieux. Elle prend ma tête dans ses mains, me parle de sa voix apaisante.

- Calme toi. Respire. Dis moi ce qu'il s'est passé. Ce que tu as vu. Doucement. Je suis là.

Je reprends peu à peu ma respiration, essayant de déjà former les phrases qui vont sortir de ma bouche. Un schéma se forme, mes théories aussi. Qu'est-ce que ça voulait signifier ce rêve? Je ne fais plus de cauchemar depuis mon enfance et c'est une des premières fois que je le vis si intensément.

- Je.. J'étais sur la plage, tu as disparue, le ciel s'est assombri. Je ne pouvais plus respirer, une créature s'est approchée de moi... Un vampire, ce qui m'avait déjà attaqué avant. Il s'est approché de moi, a continué de m'étrangler et il m'a... mordu.

J'avais tout ressenti, comment est-ce possible? Souffrir de la sorte... J'étais impuissant. Vulnérable. Je ne sais pas comment ça a pu se produire, tout était si paisible... Plus rien n'avait de sens, ce rêve ou plutôt ce cauchemar... On aurait dit l'avenir ou bien le passé je n'en sais rien. Je me contente de reprendre un rythme cardiaque régulier, la regarder, profiter d'elle avant qu'elle ne parte. D'après ce qu'elle dit elle veut partir. Etait-ce un aperçu de ce que je vais vivre sans elle? On le saura tôt ou tard. Je la sens troublée, perdue, triste, je ne sais pas comment vous la décrire. Résumons un peu, on se connaît depuis moins de deux semaines, tout est allé si vite. Je commence à douter de tout, m'aime-t-elle vraiment? Est-ce que je l'aime vraiment? Suis-je déjà mort pour ressentir tout ça? Serait-ce une leçon? Je n'en sais rien. Tout s'efface, pendant un moment ma tête est vide et après, tout revient et m'accable de questions. Je me sens enchaîné. Si elle part, est-ce vraiment ce qui va m'arriver? J'ai envie de tenter. De savoir ce que ça signifie. Rien n'arrive par hasard et ce rêve m'intrigue. Devrions-nous vraiment tout arrêter maintenant? Elle me le dira surement...

J'essaie de le calmer. Il essaie aussi. Son rythme reprend un peu de régularité. Il respire plus posément. Il déglutit et se concentre encore un peu sur sa respiration. Cette fois, je le prends dans mes bras. Le temps qu'il reprenne vraiment sa respiration. On dirait un enfant que je berce. Est-ce une raison de mon envie de fuir ? Parce que je ne le trouve pas assez mature ? Mais non. Je le sais déjà. J'ai peur. Je n'arrive pas à me convaincre que c'est allé à son rythme. Non. J'ai peur. Puis il me retire de là et me parle de son rêve transformé en cauchemar :

- Je.. J'étais sur la plage, tu as disparue, le ciel s'est assombri. Je ne pouvais plus respirer, une créature s'est approchée de moi... Un vampire, ce qui m'avait déjà attaqué avant. Il s'est approché de moi, a continué de m'étrangler et il m'a... mordu.

Devais-je aller jusqu'au bout de mon jeu jusqu'à cacher ma nature et faire comme s'il était fou ? Oui. C'est la meilleure chose à faire ! Je peux pas prendre le risque de lui avouer ce que je suis. Et surtout, il connaissait les vampires. C'était dangereux pour nous deux. Encore plus si je vais m'en séparer d'en peu de temps. En attendant, je lui caresse les cheveux et embrasse doucement son front.

- Un vampire ? Mais qu'est-ce que tu raconte mon ange ? Repose toi. Je crois que tu délire. Il faudra qu'on parle quand tu seras remis sur pied, j'ai des choses à te dire.

Elle n'avait du sens que pour moi. Je ne sais pas s'il la comprendrait. Juste ça ne prévoyait rien de bon... Pourquoi suis-je restée autant de temps à lui. Je me suis accroché et lui aussi. J'ai été idiote ! J'aurais dû quitter la ville après cette nuit. Mais je ne voulais pas. Sous prétexte que je fuyais trop le conflit. Mais là ce n'est pas un conflit, c'est ma vie qui est en jeu. Je risque de me suicider vers les Volturi pour régler mes problèmes. Ce sera propre, net et précis. Court, indolore pour le temps qu'il me resteras à vivre.

- Un vampire ? Mais qu'est-ce que tu raconte mon ange ? Repose toi. Je crois que tu délire. Il faudra qu'on parle quand tu seras remis sur pied, j'ai des choses à te dire.

Je ne délirais pas, je ne délire jamais. Je savais que ça existait, cette chose avait déjà essayé de m'attaquer autrefois et maintenant, voilà qu'il m'attaque dans mes rêves. Pourquoi? On aurait pu croire qu'il voulait se nourrir de mon sang mais étrangement, on aurait dit une punition. Je reste perturbé par ce que je viens de vivre et me concentre sur toute sa réponse. Des choses à me dire? Ca ne signifie rien de bon, je n'ai pas envie de fuir une conversation.

- Dis-moi tout maintenant, je suis déjà sous le choc, fais-le maintenant il n'y aura pas de meilleur moment je pense...

J'ai l'impression de savoir ce qu'elle va me dire mais j'essaie de me convaincre le contraire. Les choses ont été trop vites pour nous, elles nous ont dépassées. Et je pense que c'en est la cause.

J'avais longuement méditer à ce sujet, douter et me suis souvent remis en question. Etait-ce trop rapide? Comment être sur que tout est vrai? Mon amour, le sien? J'étais perdu dans toutes ses réflexions et j'avais finalement décidé de vivre au jour le jour sans essayer de comprendre ou de savoir pourquoi, je m'étais fait une raison. Tout est allée si vite, trop vite. D'habitude, je ne grille pas des étapes, je parle avec cette personne, en tombe amoureux et ce qui s'en suit mais là tout s'est inversé... Je suis tombé amoureux d'elle et ensuite je l'ai connue. Je ne sais pas ce que c'est un coup de foudre, je tombe amoureux en connaissant la personne. Mais là tout s'est fait en un regard.

Bien sûr que j'avais peur d'en souffrir, tombé amoureux d'une inconnue c'est très dur. Non seulement car vous devez tout commencez de 0 mais ensuite vous n'êtes pas sûrs que cette personne vous aime. La coller ne ferait rien à part faire penser à l'autre que vous êtes fous ou psychologiquement instable. Alors vous y allez étape par étape. Savoir son prénom, discuter, demander son numéro et après vous devez gérer. Regardez moi, je ne sais même pas son nom de famille...

Revenons à ce qui semble la réalité, je ne veux pas tourner autour du pot, je viens déjà de souffrir à cause de je ne sais quoi, si elle me dit tout maintenant je ne souffrirais qu'une seule fois. C'est comme un pansement, il faut l'arracher d'un coup si on ne veut pas souffrir à plusieurs reprises. Ecoutons la s'exprimer. Je ne me hâte pas bien au contraire mais je sais surement ce qui va se passer...

Je ne savais plus où j'en étais. Je ne voulais pas le laisser, le faire souffrir. Mais je n'arrivais pas à comprendre comment j'étais tombée amoureuse si vite. J'avais peur de l'inconnu. Peur d'aimer. Mais c'était normal après tout non ? Enfin. Je ne sais plus. Je l'aime ? J'en sais rien. Je dois partir avant de finir folle. Je peux pas rester là où je finirais amoureuse de lui à mes dépens. Je veux pas être dépendante. Je ne veux pas qu'il devienne ma drogue. Je ne veux pas vivre par procuration. Je crois que j'ai envie de profiter encore de mon célibat. Je veux tester. J'ai besoin de me faire plaisir. Mais en même temps, je l'aime. Je ne veux pas qu'il souffre. Je ne veux pas en souffrir. C'est égoïste. Je suis égoïste. Je vais le tuer à petit feu. Et moi aussi. Une mort sans douleur aurait été préférable. Une mort rapide. Mais je suis immortelle. Ou presque. Mais ça il n'a pas besoin de le savoir. Je vais donc le plaquer. Ici. Après son cauchemar. Qui deviendra semi vérité. Je suis si cruelle. Comment aimer quelqu'un d'autre quand on ne s'aime pas soit même ? Je ne sais pas si c'est possible. J'ai besoin de sa présence. Mais j'ai besoin d'une distance. Tomber amoureux est humain pas vampire. Et puis nous avons tout fait de travers. Nous nous sommes vus, il m'a aidé, m'a raccompagné, nous avons couché ensemble puis je suis venu le chercher au lycée pour parler, regarder un film et s'arracher la gueule. Et là je viens le voir dormir dans son sommeil. N'aurais-je pas dû commencer par ça ? Le repousser et lui dire de rentrer chez lui pour ensuite s'aimer ? J'ai tout fait de traviole. Je veux rectifier. Je veux le quitter pour mieux recommencer. Ou pas. Peut-être que je veux juste être seule. Peut-être que je suis ermite au fond de moi ? Aucune idée. Mais bordel ce qu'il me rend folle. Enfin, ce que cet amour me rend folle !

Je suis perdu dans mes pensées et je m'y perd. J'ai l'impression de tomber dans un puits sans fin, un puits où l'on revient au début avant l'impact. L'impact c'est ma détresse et ma dépression. Avant de tomber dedans, je m'arrête et refais les mêmes erreurs. La dernière fois, je suis tombé sur un doux fauteuil. L'Amour. Puis il devient pierre. Comme mon cœur lors de ma transformation. Lorsque je ne sais plus. Lorsque je doute. Personne ne comprends que la distance puis le rapprochement le fait redevenir coton. J'ai besoin de le revoir. Je vais être horrible. Je vais le quitter pour mieux revenir. Il m'en voudra. Je me tuerais. Il s'en tuera. Un cercle vicieux sans fin. Comme mon puits. Un petit homme joue du tambour dans ma tête, un autre hurle, encore un qui pleure de colère et puis, moi. J'essaie de réfléchir. Je ne peux pas. J'ai la tête qui me martèle. J'ai l'impression d'exploser et j'ai besoin de dire "MERDE", de péter un câble et d'hurler dans mon puits à moi. J'ai besoin de me défouler. Mes voix me rendront folle, autant que cet amour. Je suis schizophrène. Mais un degré moins important que les malades. Enfin je crois... Internez moi ! Je finirais ma vie ainsi sans lui. Je dois le laisser. Il le faut pour tous. J'ai besoin de le mettre dans mon passé pour l'accrocher à mon futur, sinon nous périssons. Je veux partir d'ici sans lui dire.

- Dis-moi tout maintenant, je suis déjà sous le choc, fais-le maintenant il n'y aura pas de meilleur moment je pense...

Je peux pas. Je peux pas. J'ai besoin d'extérioriser mais pas sur lui. Il faut que je lui dise. Je peux pas le laisser dans l'ignorance. Je peux pas lui dire. Je dois lui dire. Je peux paaaaaas ! Mais je dois le faire ! Je dois mourir. Ou je ne sais pas. Bouger d'ici. Partir loin. Vivre ailleurs. M'enfuir. Arracher le pansement d'un coup sec. Le retirer. Lui dire la vérité.

- C'est allée trop vite. Je sais plus où j'en suis. J'ai besoin de faire une pause, enfin on est même pas en couple. Je te considère comme l'homme de ma vie sans être mon petit ami. J'ai besoin d'une pause, expérimenter la vie sans toi, voir comment elle est une fois qu'on t'a rencontré. Et si tu veux de moi, je reviendrais. Je suis désolée. Je m'en veux. Si tu savais comment je me déteste ! Je voulais pas te faire souffrir. Je suis désolée. Ferme les yeux et je serais partit.

Oui. Envolée dans la douce nuit. Je lui laisse le temps de répondre. Je ne sais pas quoi en penser. Je suis trop bouleversée pour penser. Il cligne de yeux une nano seconde. Ce qui finalement, dans l'état où je suis, me suffit largement. Je sors du lit, j'ouvre la fenêtre, passe, la referme et descend. J'entends sa paupière se rouvrir. Je cours dans la nuit. Je ne sais pas où je vais. Je fuis mon chagrin. Je saute dans les arbres de la forêt. Je trace. Je hurle dans la nuit. Je suis trop loin pour qu'un humain m'entende. Je hurle ma douleur en courant et sautant. Je grimpe aux montagnes, puis redescend. j'extériorise ma terreur. Je voudrais pleurer. Je voudrais déchirer mon coeur. Me mordre. Ce que je m'empresse de faire en ayant l'idée. Je me mords. Je m'auto-mutile. Je pars. Je fuis. Je reviendrais dans ma maison mais j'éviterais nos endroits. Celui qui me faisais penser à nous. Nos ruelles, Nos loisirs... Pour le moment je cours. Mais je resterais dans la ville.

Etais-je vraiment prêt à la laisser partir? Je ne sais pas. Au fond de moi, je pense que je l'aurais surement retenue, égoïstement. Mais je sais que ça n'aurait servi à rien, retenir quelqu'un contre son gré c'est pire que mieux et en plus ça le fait souffrir. Comme on dit "Si tu aimes quelqu'un, laisse le partir, s'il t'aime, il reviendra." J'avais peur de tenter cet alternative mais c'était la seule. Je savais que ce qu'elle allait me dire allait me déchirer voire me tuer sur le moment. Mais je devais l'écouter même si ça ne m'enchantait pas. J'allais écouter sa voix que j'aime tant me dire des paroles que je déteste...

- C'est allé trop vite. Je sais plus où j'en suis. J'ai besoin de faire une pause, enfin on est même pas en couple. Je te considère comme l'homme de ma vie sans être mon petit ami. J'ai besoin d'une pause, expérimenter la vie sans toi, voir comment elle est une fois qu'on t'a rencontré. Et si tu veux de moi, je reviendrais. Je suis désolée. Je m'en veux. Si tu savais comment je me déteste ! Je voulais pas te faire souffrir. Je suis désolée. Ferme les yeux et je serai partie.

Retour à la réalité. Je pensais qu'entendre ses mots me feraient plus mal, mais à mon avis, je m'y étais déjà préparé quelques minutes avant. Comme si j'avais un peu amorti ma chute. Je savais que ça allait être dur, je pense que ça l'a été aussi pour elle mais peut être moins. Je respire toujours normalement c'est bon signe. Si j'avais pu gardé mes yeux ouverts, je l'aurais fait. J'aurais tant aimé qu'elle ne parte pas. Bien sûr, pour les humains c'est impossible. Elle n'était pas encore partie que je sentais un vide dans mon cœur ou du moins ce qu'il en restait. Ca m'apprendra à tomber amoureux trop vite, à m'attacher trop vite, à espérer. Il va me falloir du temps, le temps d'avaler tout ça et d'essayer d'oublier même si je sais que c'est peine perdu... Je cligne des yeux, l'instant d'après elle disparaît. Je ne peux pas l'en empêcher. Je sors de mon lit, j'ai besoin d'extérioriser ma tristesse qui s'est transformée en rage mais qui reste tristesse. Je mets un manteau, je prends la voiture, je me dirige vers une forêt lointaine, je me mets debout sur un banc. Je crie, je crie de douleur, de tristesse, de rage contre moi. Tout mon monde s'écroule.