J'ai soif ! [ft. Kelsey April]

J'ai enfin réussi à sortir de cet endroit. Un peu de détresse en moi. Samuel ne me laisse sortir que pour me nourrir et encore. Quand je peux, je pars. Je vais loin de lui et je reviens. Et c'est la même histoire. Ça fait mal. Mais je ne ressens plus la douleur. Alors on s'y fait. Et puis je l'aime réellement. C'est pas comme si il ne m'avait pas prouver des milliers de fois qu'il m'aimait vraiment. Alors je l'aime aussi. On se conjugue au pluriel ensemble. On se complète. C'est une passion meurtrière, brutal, fiévreuse. Elle a souvent un goût de paradis. Parfois un peu de détresse aux creux de mes bras mais tout s'arrange à la fin.

Aujourd'hui je suis loin. J'ai couru en forêt. Je m'amuse avec elle. Je joue. Je fais pousser des choses, des fleurs autour de moi, je régénère ces bois. Je fais revivre l'espace autour de moi. Je redonne une vie à ce qui m'entoure. J'aime mon pouvoir. Il est tellement efficace. En toute circonstance. Je cours. Je me mouve au gré de mes envies. Je parcours l'endroit. Je saute. Aujourd'hui c'est mon jour. J'ai repéré un humain. J'ai repéré son son. J'ai repéré son odeur. Je traque. J'attaque. J'ai l'humain devant moi. Un homme de la quarantaine. Sûrement un chasseur. Il s'arrêta. Il me regarda, avec de l'incompréhension. Je m'assis sur un vieux tronc et fis pousser des plantes jusqu'à ses pieds. Il eut enfin le déclic d'avoir peur. Il était paralysé jusque là. Il se décida enfin à reculer. J'avais une mine boudeuse. Je respirai un grand cou et attrapa ses deux pieds avec des racines et les ramenait vers moi. J'étais au dessus de lui.

Je n'attendais qu'une chose. Me nourrir. J'avais sorti les crocs et je m'étais excusée. Bien sûr que je n'aimais pas boire et tuer des gens. Malheureusement pour moi, les animaux me rendait irritable et me donnait encore plus soif. Je ne pouvais m'en nourrir. Alors c'était les humains. Je ne reniai pas ma nature mais je n'aimais pas tuer. Je n'avais jamais été une tueuse dans l'âme. J'étais à quelques centimètres de son cou.

En forêt, l’endroit où vous trouverez tous les vampires végétariens du coin pour faire le plein d’énergie et satisfaire leur faim. Enfin, après les hybrides, ce sont peut-être eux les moins pourris de la race vampirique. La ville n’étant pas le meilleur endroit pour chasser les lapinous, ils sont forcés de se rabattre sur la forêt à croire qu’une série d’arbre est un générateur à nourriture. Bref, je suis en forêt, rien de plus banal, une promenade comme une autre et parfois je m’amuse à torturer les gens pour le plaisir mais je fais ça rarement même si ça me fait plaisir de m’amuser de temps en temps. J’ai longtemps été protégée et enfermée chez moi sans rien pouvoir faire à part manger et dormir. Depuis, je profite, à chaque fois que je sors c’est comme si je sortais pour la première fois alors je retiens chaque moment.
Je grimpe dans un arbre, je n’aime pas trop qu’on puisse m’apercevoir ici car après ça voudrait dire faire la discussion et je dois dire qu’à part le peu d’amis que j’ai, je déteste parler. Non pas que je sois asociale ou autiste non, il y a juste des moments où j’aimerais être seule et pouvoir profiter du moment seule. Je respire l’air de la nature, un air pur que j’adore plus que n’importe quel autre air. Soudain, j’entends des bruits lointains, des pas. Sincèrement, je m’en fous, si ça se peut c’est juste un gars qui vient dans ma direction et que je devrais sûrement éviter pour m’assurer la tranquillité mais j’entends un cœur qui bat à une vitesse folle et son souffle reste coupé. Oui ça pourrait être juste un coureur mais là ce n’est pas aussi normal que je ne le voudrais. Je m’approche de l’humain à une vitesse vampirique et j’arrive à quelques mètres de là. Je peux observer deux individus, un homme et une… femme ? Alors soit ils ont une sacrée dispute et le gars a peur de s’en prendre plein la face soit c’était mauvais signe pour lui. Malheureusement, je n’entendais qu’un seul battement de cœur, la femme devait être faite d’argile et quelque chose me dit qu’elle ne voulait pas seulement le sauter mais qu’elle voulait aussi sucer… Je parle du sang bien sûr arrêtez de vous égarer comme ça. Je déteste les sangsues à un point inimaginable même si parfois, ils tuent des personnes qui le méritent mais j’attends encore qu’ils tuent notre président car c’est le plus pourri de tous.
Elle s’approche dangereusement de son cou et je suis prête à parier qu’elle ne vaut pas juste l’embrasser. Je dois intervenir. J’utilise mon don, oui ce n’est pas juste et vous me direz sûrement que c’est dégueulasse de faire ça en plus elle est dos à moi patati patata… Bon c’est ça ou l’homme meurt alors à choisir, j’en ai rien de fiche de ce que vous allez en penser, si je devais me stopper là où l’avis des gens me mène, je serais encore bloquée sur une route qui mesure la distance entre la Terre et le Soleil. Je lui fais donc profiter de la sensation de brûlure dans tout son corps et je l’intensifie jusqu’à ce qu’elle décide de lâcher le pauvre petit humain qu’elle tenait. J’adore me jouer de ces créatures car je ne peux pas dire que je suis comme eux car j’ai une part d’humanité en moi, aussi étrange que cela puisse paraître. Je descends de cette arbre, je n’ai pas envie d’avoir une discussion entre deux branches et je me mets face à elle. Le gars est au sol et d’un mouvement de la tête je lui crie de dégager. Il part en courant, même pas de « merci de m’avoir sauvé la vie » ? Pfff les gens de nos jours, plus aucun signe de respect et si ça ne tenait qu’à moi je l’aurais aussi brûlé de l’intérieur comme le tas de pierre qui est immobilisé derrière moi. Je dois dire merci à la vie pour ce magnifique don aussi cruel qu’il soit. Je m’en sers à merveille. Après avoir regardé la fuite de l’humain, je me retourne directement vers la femme ou devrais-je dire la meurtrière, l’assassin, la sangsue, qualifiez-la comme vous voulez, je pense que je lui fais un peu mal et que je ne devrais peut-être pas être aussi méchante car personnellement, l’humain elle pouvait l’avoir clairement, ça n’aurait rien changé à ma vie mais ça me faisait plaisir de pouvoir m’amuser un peu et cette fois-ci, j’ai l’immense plaisir que ce soit autre chose qu’un être avec un cœur qui bat encore.
Bon commençons à converser un peu même si je déteste ça. Je réduis l’intensité des brûlures car ce serait bête de lui parler sans qu’elle puisse me répondre à cause de la douleur. Une femme, la vingtaine peut-être même la trentaine, les cheveux noirs, une belle face, comme quoi l’habit ne fait pas le moine. Je m’approche doucement d’elle, j’ai presque de la pitié pour elle. Je rigole, pas de pitié pour les faibles. J’attrape son menton avec mon pouce et mon index en serrant assez fort pour ne pas qu’elle ne se retire de mon emprise. Je fixe ses yeux, aussi rouges et aussi vifs que le sang qui coule dans les veines des humains. Je lâche alors plus violemment que je ne l’ai attrapé son menton, vraiment dommage qu’elle ait préféré le sang humain au sang animal, elle aurait pu être respectable. Je tousse un peu, je n’aimerais pas que ma voix soit tremblante pour lui parler. Je prends une grande respiration et pose mon regard sur elle.
- Quel beau jour pour chasser n’est-ce pas ? Oh je t’ai fait louper ton repas ? J’avoue qu’il était plutôt appétissant mais il a filé, tu retenteras ta chance plus tard. Oh j’ai failli oublier, où sont mes bonnes manières ? Je suis Kelsey mais j’espère pour toi que tu n’auras plus à faire à moi, j’aurais bien voulu te serrer la main mais tu sembles… Paralysée… Tu peux me traiter de peste si tu le souhaites.
Je lui souris, le genre de sourire sadique qu’on ne voit que dans les films d’horreur et j’attends qu’elle réagisse.

Spoiler:

Elle semble énervée et ça se comprend, je vais dire que je n’ai pas été très sympa avec elle mais si j’étais réputée pour être gentille ça se saurait. Elle m’insulte, que c’est mignon. J’ai presque pitié d’elle car elle semble perdue, perdue dans sa vie actuelle mais je préfère garder cette pitié pour une autre occasion. Elle me rétorque aussi de faire attention derrière moi et je suis sûre que c’est du sarcasme. Evidemment. Je ne sais quoi sort de la terre et m’aveugle momentanément tandis que je peux entendre ses pas se rapprocher de moi et je peux également sentir que quelque chose m’agrippe et me compresse. Ce n’est plus mon tour mais le sien. J’avoue que je l’ai mérité mais le plaisir de voir souffrir une sangsue en valait la peine. Elle compresse ma cage thoracique mais me laisse respirer, étrange vampire. Là, elle me sort son petit discours, une réponse à ma provocation, elle tente de se justifier sur son régime de sanguinaire et pousse un coup de gueule. Si je pouvais rire je le ferais car quand on veut vraiment être végétarien on le devient qu’importe les épreuves à endurer mais si elle n’a aucun problème pour tuer des humains pourquoi changerait-elle ? C’est comme les animaux même si je ne veux pas les insulter, quand ils goutent au sang ils ne peuvent plus s’en passer. J’ai moi-même essayé le sang humain et animal sans en tuer un seul, je me suis juste introduite dans un hôpital pour pomper un peu de sang et je dois avouer que j’envie les sangsues d’avoir la chance d’en boire régulièrement. Le sang animal est moins bon mais après chacun ses avis. J’en buvais parfois quand j’étais en forêt et que je ne voulais pas rentrer chez moi, ça m’aidait à faire la route dira-t-on.
Quoiqu’il en soit, elle se joue de moi et me serre la main en précisant bien que pour l’instant je suis impuissante. Sincèrement, dans un autre contexte on aurait pu être amie car son petit côté mesquin me plait et si ça n’avait pas été une sanguinaire j’aurais peut-être tenté de la draguer même si j’avais dû prendre le risque qu’elle me vide de mon sang à tout moment. J’aime bien cette fille au final mais sa nature m’empêche de la voir comme quelqu’un de normal. C’est débile de mettre les gens dans des cases mais que voulez-vous. Elle me relâche, cette fille est étrange mais alors là, vraiment. Je reprends peu à peu un rythme normal, je ré-ouvre les yeux, ah enfin des couleurs ! Du coup, qu’est-ce que je dois faire moi ? Me prosterner devant elle en la remerciant d’épargner un être si faible que moi ? Ce ne serait pas digne de moi-même si ça peut être marrant de voir sa réaction. Alors je préfère poser des questions.
- Alors tu es entrain de me dire que tu me laisses partir alors que je t’ai faite souffrir et que j’ai du sang chaud qui coule dans mes veines ? Eh ben, à cause de toi je vais réellement croire que les sanguinaires ne sont pas tous des pourris.
Je fis un autre de mes sourires mais celui-là n’était pas sadique mais un sourire déçu. Déçue de ce qu’il se passait c’est-à-dire rien. Elle n’a même pas essayé de me manger ou de me tuer, elle est clean cette meuf. C’est étrange qu’une sangsue soit aussi clean et aussi… gentille ? Gentille est un bien grand mot mais je ne vois pas qu’est-ce que je pourrais dire d’autre. En temps normal, j’aurais réattaqué pour tenter le coup mais je dois reprendre mon souffle petit à petit et j’attends qu’elle me réponde.

Madame n’est pas cruelle et me laisse en vie uniquement pour les Volturi que c’est sympathique de sa part. Bizarrement tous les sanguinaires que je croise ces temps-ci ne sont pas des pourris, est-ce de la chance ? Il faudrait peut-être que je sois plus sympa avec eux car ils ne sont pas tous comme ça mais ce serait baisser ma garde trop vite, c’est le même avec les humains. Il y a beau y avoir des gens plein de bonté, il y aura toujours des enfoirés.
- Ah les Volturi, je les avais presque oubliés ceux-là.
Je juge tous les sanguinaires à cause de ma propre expérience de vie, je sais que ce n’est pas bien car il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac mais je le faisais inconsciemment. J’avais eu une sangsue en guise de père qui avait détruit la vie de ma mère et je ne peux pas m’empêcher de maudire ce pauvre type. Je sais que ça ne justifie pas tout mais c’est comme ça, j’ai eu un géniteur qui a été tellement lâche qu’il n’a pas osé avouer à ma mère que c’était un vampire et qui s’est retrouvé avec une enfant sur les bras et une femme qu’il devait transformer. Ensuite, il nous a abandonnés, ma mère et moi, il voyait bien qu’il lui faisait du mal et il a préféré partir et je pense que dans toute sa vie, ça a été la meilleure décision qu’il ait prise. J’ai vécu plus de 15 ans sans mon père et je ne saurais pas imaginer qu’est-ce que ça aurait été si nous étions restés une famille. Je serais sûrement une sanguinaire, ma mère serait peut-être déjà morte et lui, il serait la seule chose qui me reste. Ce qui m’énerve rien que d’y penser.
Elle sourit, oh mon dieu pourquoi est-ce qu’elle me sourit cette femme ? Je ne la connais pas, elle ne me connait pas, on aurait pu s’entre-tuer mais non elle reste gentille. Les gens parfois… Bientôt, je planterai un couteau dans un humain et il me remerciera pour lui avoir retiré le sang qu’il avait de trop. Les humains tout comme les vampires sont presque impossible à comprendre comme quoi peu importe ta nature tu restes compliqué. Je suis entre ces deux races, je vois les défauts des deux et je peux ensuite comparer. Je suis à deux doigts de m’excuser et d’expliquer ma vie à une inconnue. Non Kelsey contrôle-toi !
- Je me fais peut être trop de préjugés sur les sanguinaires inconsciemment… Le seul que j’ai connu n’était pas aussi amical que toi.
Je la regarde dans les yeux, ses yeux n’ont aucune haine, elle est si… innocente pour une sangsue. Elle suppose bien, je ne vais pas la laisser tuer un être humain ici, pas ici. Même si je m’en fous un peu après tout, 7 milliards de gens, un de plus un de moins, qu’est-ce que ça peut faire au final ? J’avais envie d’être sympa mais je détestais ça et j’ai pensé à un jeu. Enfin un deal comme on l’appelle.
- Tu supposes bien Katy si je me souviens bien ? Mais je veux bien te laisser chasser.
Je fis une pause histoire de lui laisser croire qu’il n’y a rien de plus et que je vais juste me barrer.
- Mais à une seule condition, je veux bien te paralyser l’humain en le brûlant de l’intérieur mais alors toi aussi, tu brûleras de l’intérieur à la même intensité que lui. Ca ne devrait pas être trop dur pour toi je pense.

Elle négocie, j’avoue que son pouvoir de Martine la jardinière est plutôt menaçant et malheureusement, je ne suis pas aussi solide que cette sangsue. J’ai les avantages d’un vampire mais je possède également les désavantages des êtres humains et ça pouvait être handicapant car bien que je puisse soulever un rocher de je ne sais combien de kilos, une simple entaille dans le cou pourrait m’être fatal. Drôle de vie ? Savoir qu’on pour ôter la vie de n’importe qui mais qu’un simple être vivant peut nous tuer également, le style talon d’Achille, invincible mais pas si tu me frappes dans le pied, je décède. Elle voulait faire du troc, je devais la ‘laisser tranquille’ et en échange, elle ferait mon ‘garde du corps’ et allait venir chez moi, dans un jardin que je ne possède pas, pour arroser mes plantes et/ou les faire sortir du sol miraculeusement grâce à son don. Je ne vois pas ce que j’y gagnais vraiment, à part une protection contre son mari qui a l’air d’être un taré, rien n’était vraiment intéressant dans ce deal, on dirait un échange de primaire, en mode, si je te donne ma barre en chocolat je te fais ton devoir de mathématiques. J’ai bien failli rire mais j’avais peur qu’une fougère ne pousse du sol et ne m’agrippe les membres ou encore que je me fasse piéger dans un buisson jusqu’à ce qu’elle se lasse. Je ne comprenais même pas pourquoi elle n’a pas essayé de me vider de mon sang, je ne savais pas quel goût il avait mais je suis sûre que le sang d’un hybride doit être spécial. Quoiqu’il en soit, son offre était presque inacceptable, si j’étais une femme d’affaire, je lui aurais ri au nez mais je vais rester sérieuse pour une fois avec elle, ce serait bête qu’elle pense que je sois folle même si mon côté sadique pourrait faire penser le contraire.
- Tu sais comment négocier toi… Je n’ai aucun amour pour les fleurs et ta protection ne me sert à rien. Je ne comprends même pas pourquoi tu ne me tues pas.
Le fait que je veuille faire souffrir aussi bien, vampires qu’humains, était très spécial, je faisais souffrir mes deux natures pour l’amusement, l’humain est débile et le vampire qui les tue également. Les humains n’ont rien fait de bon depuis qu’ils sont sur Terre et les vampires existent à cause d’eux également alors, autant faire d’une pierre deux coups. J’étais une peste quand je le voulais, c’est-à-dire presque tout le temps sauf avec mon entourage, j’étais un gentil petit mouton. Avec mes proches, j’étais douce comme de la soie mais en dehors d’eux, j’étais aussi sadique qu’un psychopathe. Il fallait bien compenser.
- Tu penses vraiment que je vais te laisser chasser sans rien en tirer ? Mais j’ai une question pour toi. Pourquoi te nourrir du sang des humains ? C’est vrai, ils sont un peu cons sur les bords.

Toujours d'actualité ?

Coucou,

Vlad a supprimé Kelsey il y a peu donc non, tu peux le mettre aux archives donc

Merci d'avance !