Deux femmes dans les montagnes d'Andorre...

C'est un chemin que je connais par coeur. Celui qui part du château, qui glisse entre les arbres de la forêt environnante, et qui conduit à un petit cours d'eau. Rien de passionnant, me direz-vous. Mais quand on voit cela des yeux d'une gamine, atteignant à peine un mètre de hauteur, tout est différent. Dans la tête d'une enfant, on ne voit pas un chemin banal, mais un lieu où toutes sortes d'aventures peuvent arriver. Dans chaque buisson se cache une créature fantastique, et chaque bruissement de feuilles ou chaque craquement de branche peut renfermer des histoires extraordinaires, qui prennent vie dans les rêves qu'on fait la nuit. Le genre d'histoire qui donnent envie de croire à l'imaginaire, aux vampires et aux sorcières. À tout ce qui, en réalité, en tout à fait réel. La dernière fois que mes pieds avaient foulé ce sol, j'avais 15 ans. C'était avant que je ne parte faire mes études aux États-Unis. Avant ma transformation.

Aujourd'hui, je revenais sur ma terre natale. Rien n'avait changé, comme figé dans le temps. Sur mon chemin, que je parcourais d'un pas lent, je laissais mon regard se poser sur toutes ces choses insignifiantes qui rendaient ce lieu si majestueux. Ce nid d'oiseaux, en haut de l'arbre, qui refermait peut-être un oeuf de dragon. Et puis, ce terrier de lapin, où un des rongeurs venait de détaler comme s'il avait vu un monstre. J'avais essuyé le sang qui gouttait sur mon menton, pourtant. Je portais une de ces robes, d'un noir profond, dont les fils qui la parcouraient étaient dorés. Elle était une de mes préférées, une de celles qui me ramenaient à mon enfance, quand j'étais une petite princesse chouchoutée par ses parents. Un petit soupir s'échappa d'entre mes lèvres, pendant que je revenais à l'instant présent. Mes petites ballerines en tissu noir frôlaient à peine le sol, alors que j'allais vers le cours d'eau.

C'était tellement tranquille, et moi, j'avais l'air tellement innocente. Alors que je venais, sans aucun scrupule, de tuer 10 hommes armés, qui étaient en train de s'en prendre à des gamins dans la rue. j'avais réussi à tous les emmener en forêt, et je les avais, un à un, tués avec un grand sourire et un plaisir immense. Mes pas s'arrêtèrent quand j'entendis le coulis de l'eau sur les roches. J'arrivais près de l'eau, le seul endroit où je me sentais à ma place. Mes doigts commencèrent à bouger, lentement, et l'eau répondit à mes désirs. Je la faisais bouger, je dansais tout en utilisant mon don. Comme une princesse dans une salle de bal, j'étais reine de ce lieu. Soudain, un craquement attira mon attention. Aussitôt, l'eau rejoignit son cours, alors que mes prunelles rouges se fixèrent en direction du bruit. Un autre sanguinaire, d'après l'odeur. Sans craindre quoi que ce soit, je pris la parole :

Qui donc est ici ?

Je voulais savoir qui se permettait de troubler mon calme.

Pour la première fois depuis mon réveil, je voyageais toute seule et j’allais demander au vampire d’arrêter son massacre d’humain, car cela pourrait lui attirer des ennuis. Bien que je n’aie pas eu l’autorisation de sortir, j’avais pris la mission pour moi. Bien que je cachais sous mon capuchon, je fis attention qu’aucun rayon de soleil puisse m’atteindre et les odeurs autour de moi, j’essayais de ne pas trop y penser. Je voulais à tout prix que l’on comprenne que j’étais prête à sortir afin d’accomplir les missions et non de m’enfermer dans la demeure. Je savais parfaitement que j’allais vivre un mauvais quart d’heure quand je renterais, mais je n’en avais pas peur.

Ce voyage me faisait du bien, car le changement d’environnement me permettait de me calmer et surtout que je puisse découvrir de nouvelles choses. Quand je rentrais dans une forêt, je pouvais entendre tous les animaux me fuir comme la peste, ce qui me fit sourire. Auparavant, aucun humain ne se doutait qu’il y avait un être dangereux parmi eux et j’aurais bien voulu en faire un ou deux comme encas. Je dus vite me reprendre avant que je laisse mes pulsions prendre le dessus sur moi.

Lorsque j’arrivais à destination, l’odeur du sang m’attira. Je pris la décision de suivre l’odeur qui m’emmena bien vite dans des endroits bien cacher ; sur le coup, je n’hésitais pas une seule seconde à découvrir qui faisait un carnage comme ça. Si cela était un nouveau-né, j’aurais dû venir avec d’autres vampires. Je m’étais arrêté de marcher quand je pouvais entendre un bruit d’un ruissellement d’eau qui ne devait pas être bien loin de ma position. En me remettant en route, je fis attention que l’on ne puisse pas me remarquer directement afin que je puisse observer le vampire.

Quand je fus assez proche de l’endroit, je pouvais voir que le vampire est une femme. Toutefois, je n’avais pas dû être silencieuse, car elle me demandait qui est là. Je m’approchais du vampire aux cheveux roux tandis que mon collier soit bien visible puis j’enlevai mon capuchon afin qu’elle puisse voir mon visage. Ce vampire devait sûrement avoir entendu parler de nous, sauf que je n’étais pas venue pour la détruire, mais pour la prévenir d’arrêter de tuer trop de monde.

- Je n’ai pas besoin de me présenter. Faites-vous juste discrète lors de vos chasses…

J'aimais virevolter, entre les gouttes d'eau qui ne se permettaient pas de mouiller mes si beaux vêtements. Je dansais, je me mouvais tel un chat entre les hautes herbes. Mes cheveux volaient légèrement au vent, tandis que je tournais sur moi-même entre les arches que l'eau formait. Je m'étais ensuite immobilisée, après avoir entendu un bruit. Quel erreur, surtout pour un vampire. J'avais deviné sa nature grâce à l'odeur qu'il dégageait, similaire à la mienne. Sans doute un sanguinaire. Mais je n'avais pas peur de la personne, j'étais sans doute trop téméraire. En fait, je ne craignais pas les miens. Je savais que c'était assez bête à dire, mais je comptais sur mon don pour pouvoir m'en sortir sans trop d'égratignures. J'avoue que c'était assez pratique de contrôler l'eau, parce que je pouvais enfermer mes ennemis dans des bulles et ne jamais les en sortir, si j'en avais envie. L'avantage de ne pas avoir besoin de repos.

Quand j'avais posé ma question, je discernais un mouvement. Rien de très prononcé, mais assez pour que ma vue aiguisée le voit. Quelqu'un, entre les arbres. Je restais calme, sûre de moi, si on venait à se battre, j'aurais l'avantage de la connaissance du terrain. J'avais, réellement, grandit ici, dans cette forêt. C'était un peu un retour aux sources, en quelques sortes. La personne, l'autre vampire, sortit enfin de sa cachette. J'esquissais un léger sourire, mes yeux couleur tomate l'observant avec calme. Elle était belle, comme toutes les vampires. Elle avait la peau aussi pâle que la mienne, et des yeux rouges. C'est tout ce que je pouvais discerner, car elle portait sur elle une longue cape noire, qui la masquait du soleil. À son cou pendait un collier, et je reconnus aussitôt le symbole qui y était gravé. Elle faisait donc partie des leurs. Elle enleva alors sa capuche, dévoilant une magnifique chevelure couleur corbeau :

Je n’ai pas besoin de me présenter. Faites-vous juste discrète lors de vos chasses…

J'esquissais un petit sourire, calme, avant de lever les mains à hauteur de mon visage. Pas de provocation, pas d'initiation à la violence. Non, je levais les mains comme une innocente qui effectuerait un constat de son erreur. Puis je décidais de répondre :

Tu es une Volturi ? C'est étrange, je n'ai jamais lu aucune description de toi... Et si tu parles des dix cadavres dissimulés dans la forêt, c'était une punition. Ils étaient en train de menacer des enfants avec des armes. Pas très joli, hein ?

Je ne disais que la vérité, ce que j'avais vu. Et s'il fallait que j'aille voir leur chef, Aro, pour qu'il lise dans mes pensées, alors je le ferais. Je n'avais pas peur de lui, et même si j'avais exprimé mon plaisir profond à les tuer, avec lenteur, ce n'était que parce qu'ils n'avait pas de coeur, parce que c'étaient de mauvaises personnes.

J’avais beau regarder la femme cheveux rouges, et j’osais un sourcil lorsqu’elle leva ses mains. Bon sang, à quoi elle joue cette vampire ? Ensuite, j’écoutais ce qu’elle avait à me dire. Bien, elle savait de quel clan, j’appartenais. Puis elle me dit qu’elle n’avait lu aucune description par rapport à moi, j’eus un petit sourire, car si elle savait que j’avais fait le mur et que je suis encore qu’une nouveau-née. Je ne ferais pas long feu. En dernier lieu, elle me parla des dix cadavres qui se trouvaient dans la forêt. Son explication n’était pas acceptable même si ses humains étaient en train de menacer des enfants avec des armes, etc.

Qu’importe si des misérables humains chassent les leurs, cette femme n’avait pas à se mêler de ça. Décidément, je ne comprends pas cette femme. Pourquoi est-ce qu’elle avait défendu des petits humains ? Toutefois, il y avait une chose qui me choqua le plus ; comment pouvait-elle savoir qu’il n’y avait aucune description de moi dans les archives des Volturi. Je laissais mon visage toujours neutre avant de lui dire :

- Oui, je suis bien une Volturi. Vous les aviez peut-être punis, mais si d’autres personnes vous auraient suivi ou vu ce que vous auriez fait. Qu’importe qu’ils s’en prennent à des enfants, nous ne devons pas nous mêler de leurs affaires.

Bien que je ne lui aie pas répondu à ce qu’elle m’avait dit par rapport à ma description. Est-ce que je devais vraiment l’emmener avec moi voir les trois dirigeants ? Je ne sais pas trop, je devrais peut-être juste lui donner un avertissement, car après tout, je suis venue sans aucune autorisation. Ensuite, je ne voulais pas voir les visages des rois, je finis par de lui dire :

- Baisser vos mains. Je suis venue ici juste pour vous demander de faire plus attention et de moins tuer. Sinon, d’autres personnes vont intervenir et seront moins cléments que moi. Tuer juste pour vous nourrir, pas pour amuser.

Honnêtement, je n’aimais pas faire ce que j’étais en train de faire. Tout cela n’était pas moi, mais je devais me montrer froide. La réputation des Volturi était en rigueur et je ne pouvais pas me montrer mon dégoût envers les humains qui sont morts. S’ils chassaient des enfants qui n’ont rien fait, je pense qu’elle avait totalement raison de l’avoir fait. Ça, je devais le garder pour moi et de ne rien faire paraître à ce vampire.

Oui, je suis bien une Volturi. Vous les aviez peut-être punis, mais si d’autres personnes vous auraient suivi ou vu ce que vous auriez fait. Qu’importe qu’ils s’en prennent à des enfants, nous ne devons pas nous mêler de leurs affaires.

J'esquissais un sourire, légèrement provocateur. Mes bras se croisèrent sur ma poitrine, écoutant sans rien dire la femme. En fait, je ne faisais pas vraiment attention à ce qu'elle disait, parce que je ne comptais pas écouter ses mises en gardes. Je faisais toujours comme je l'entendais, selon mes envies, et ce n'est pas une femme comme elle qui me ferait changer d'avis. J'étais indépendante, la seule personne à pouvoir me faire changer d'avis serait mon amant. Sauf que, manque de pot pour elle, il était d'accord avec moi. Je ne pourrais jamais être mère, rêve de toute gamine que de l'être, alors si je pouvais sauver la vie d'enfants, je le faisais. Finalement, je gardais quand même mon regard posé sur elle, la laissant reprendre la parole sans me permettre de l'interrompre :

Baisser vos mains. Je suis venue ici juste pour vous demander de faire plus attention et de moins tuer. Sinon, d’autres personnes vont intervenir et seront moins cléments que moi. Tuer juste pour vous nourrir, pas pour amuser.

Je soupirais un coup, simplement pour montrer qu'elle était clairement ennuyante. Puis, bras toujours croisés au niveau de ma paire de nichons, je finis par répondre :

Donc, en clair, laissons les humains se massacrer entre eux, comme ça bientôt les vampires sanguinaires ne se nourriront plus de sang humain ! Non mais sérieusement, tu aurais laissé des hommes tuer des gosses ? Des gosses, bordel, tu as vraiment aucun instinct maternel toi !

Je la regardais de haut en bas, avant de demander :

Et puis, t'es vraiment des leurs ? Parce que bon, y a rien qui parle de toi, ni dans les dictionnaires, ni même dans ce qu'ils disent. T'es qui ? Une pauvre femme qui s'est laissée soumettre ?

Je restais calme. Pas de provocation, juste de la curiosité.

Cette vampire aux cheveux rouges commençait à m’expliquer tout un truc par rapport aux humains, mais mon visage reste tout aussi neutre, même si j’étais complètement d’accord avec elle. Ses humains méritaient de mourir et je pense que j’aurais fait comme elle. Toutefois de laisser pourrir les corps d’humains dans la forêt, un autre humain pourrait un jour les retrouver à cause de son odeur en décomposition. Elle les avait cachées, d’accord, mais ce n’était pas la bonne solution à faire. En dernier lieu, elle me demandait si je n’avais aucun instinct maternel. Ma réponse était facile pour moi et je ne manquais pas de lui dire le fonds de mes pensées.

- Je ne veux pas me mêler des affaires des humains, mais si ses stupides gamins n’auront rien fait. Je pense que j’aurais réagi comme toi à quelques points de différent. Les corps qui sont cachés vont pourrir et vont alerter un humain avec l’odeur de pourriture. Je les aurais brûlées et les laisser tomber en cendres. Ensuite, je ne vois pas pourquoi je devrais avoir un instinct maternel envers des gamins humains.

Je pouvais également la voir me dévisager de la tête aux pieds avant de prendre la parole. En me demandant si je fais vraiment partie des Volturi, car on ne parlait pas de moi et je ne figurais pas dans les dictionnaires. Cette vampire me demandait qui je suis réellement et allai jusqu’à même me demander si j’étais une pauvre femme qui me suis laissée soumettre.

Je ne pouvais pas m’empêcher de lui rire au nez, car jamais, je ne me soumettrais à l’un des rois. Je tenais beaucoup trop à ma fierté. Je repris rapidement mon calme afin de lui dire :

- Oui, je fais bien partie des Volturi. Je m’en fous que l’on parle de moi ou pas et puis comment tu peux le savoir, vu que je n’ai pas encore dit comment je me nomme. Ensuite, il y a peut-être une raison bien précise que ma tête ne puisse rien te dire… Réfléchis un peu ! Je suis sûr que tu vas le trouver toute seule.

Je ne lui dis guère comment, je m’appelle et si elle ne voulait pas me croire tempis pour elle. En plus, si elle ne voulait pas écouter mes mises en garde la prochaine fois, je ne pourrais rien y faire pour elle. Je lui répondis en dernier lieu :

- Je suis soumis à personne et je ne me soumettrais jamais. Je préfère encore tenir tête à mes aînées que de m’abaisser à un niveau aussi bas.

Je ne veux pas me mêler des affaires des humains, mais si ses stupides gamins n’auront rien fait. Je pense que j’aurais réagi comme toi à quelques points de différent. Les corps qui sont cachés vont pourrir et vont alerter un humain avec l’odeur de pourriture. Je les aurais brûlées et les laisser tomber en cendres. Ensuite, je ne vois pas pourquoi je devrais avoir un instinct maternel envers des gamins humains.

Elle était vraiment trop conne en fait. Même humains, des enfants restaient des enfants. Je ne voyais pas pourquoi elle les considérait comme étant différents de nous. En fait, n'avait-elle pas été humaine avant d'être une tueuse sans pitié ? Et puis, elle aussi elle tuait des humains, et je me doutais qu'elle ne gardait pas les cadavres dans son placard à chaussures. Elle me paraissait vraiment loin de sa vie humaine. Peut-être qu'elle était amnésique, au final, ce qui expliquerait qu'elle soit aussi distante avec nos proies. Même si cela n'excusait pas, à mes yeux, son comportement. Elle n'avait aucun instinct maternel, et en plus je pouvais avoir un argument en béton armé. En effet, si les gosses pourraient aujourd'hui, cela faisait des proies en moins pour dans dix ans. Donc, forcément, on devait quand même protéger les petits humains, rien que pour nous assurer des futures proies.

Oui, je fais bien partie des Volturi. Je m’en fous que l’on parle de moi ou pas et puis comment tu peux le savoir, vu que je n’ai pas encore dit comment je me nomme. Ensuite, il y a peut-être une raison bien précise que ma tête ne puisse rien te dire… Réfléchis un peu ! Je suis sûr que tu vas le trouver toute seule.

Elle se croyait maligne, drôle, mais se rendait-elle seulement compte qu'elle ne faisait que confirmer mon idée première ? Elle n'était pas dans les bouquins parce que, justement, elle n'avait aucune importance. Elle était inutile, sans doute une de leurs petites soubrettes qui faisait exactement ce qu'ils voulaient. Mes yeux pétillaient de malice, elle ne se rendait compte de rien. Finalement, elle reprit la parole pour m'affirmer qu'elle n'était soumise à personne, et qu'elle ne se soumettrait jamais à quiconque. Elle était aussi en train d'affirmer qu'elle préférait tenir tête que s'abaisser à se soumettre. Pourtant, au fond de moi, quelque chose me disait qu'elle n'était pas qu'une petite vampirette rebelle. Je posais mes yeux autour de moi, avant de simplement prendre une grande respiration. Elle était assez ennuyante, en fait... Finalement, ce fut à mon tour de prendre la parole :

Dit donc, Machine, puisque tu fais soit-disant partie des leurs, tu es pas sensée... Me tuer, me punir, enfin un truc comme ça ? J'avais entendu dire que les Volturis étaient un Clan impitoyable, qui faisait régner la loi...

Puis, penchant légèrement la tête, je me permis de poser à la vampire une question, pensant avoir mis le doigt sur une chose vraie :

Ou alors tu ne le fais pas parce que tu n'as pas le droit de quitter leur manoir ? Tu es... Prisonnière ?

Je laissais un fin sourire s'afficher sur mon visage.

Elle me nommait Machine pour qui elle se prenait la vampire rousse !! Ensuite, elle soulevait de ce que les Volturi étaient censés lui faire… Je savais qu’elle avait vu juste et que pour cela. J’avais fait le mur, car je ne pouvais plus rester enfermée, mais là, je lui répondre le plus sincèrement possible :

- Je me nomme Freya et pas machine. Tu as raison, si je ne te fais rien, s’est parce que j’ai fait le mur et on ne sait pas que je suis ici d’où le fait que je t’ai juste donné un avertissement.

Je l’observais un petit moment afin de voir la réaction qu’elle va avoir puis je repris ce que j’allais dire :

- Je ne suis pas une prisonnière, juste une nouveau-née qui n’a pas l’autorisation de sortir du manoir…

Je pouvais voir un petit sourire sur son visage, ce qui m’énervait le plus, car je ne savais pas si c'était pour une bonne chose ou pas. Je commençais à sentir la colère montée en moi, mais j’essayais de faire comme si rien n’étaient. Je continuais à l’observer, mais je ne parlais point du passé qui m’est encore inaccessible. Je voulais que cette vampire fasse attention à la prochaine fois qu’elle se nourrissait, car je ne voulais pas qu’il ait une perte. Ensuite, je ne voulais pas faire des ennemis à l’extérieur du château même si je fais partie des Volturi. Et puis, je n’avais pas intérêt à faire quelque chose qui pourrait me retomber dessus en plus du fait que je sois sorti sans aucune autorisation.

- Je te conseille de suivre mon conseil afin de ne pas t’attirer des ennuis. Enfin, non, tu sais quoi. Fais en ce que tu veux…

Voilà, que je recommençais. Est-ce que je possédais deux caractères différents en moi ? Pourquoi est-ce que l’un veut à tout prix protéger tout le monde et l’autre faire du « je m’en foutisme » ? Pour le coup, je me sentais complètement perdue. Je m’éloignais un peu de la vampire rousse afin qu’elle ne puisse rien voir.

Je me nomme Freya et pas machine. Tu as raison, si je ne te fais rien, s’est parce que j’ai fait le mur et on ne sait pas que je suis ici d’où le fait que je t’ai juste donné un avertissement. Je ne suis pas une prisonnière, juste une nouveau-née qui n’a pas l’autorisation de sortir du manoir…

Mon sourire était toujours présent. Si elle croyait que son "avertissement" allait changer quelque chose, elle se trompait lourdement. Je m'en foutais totalement qu'elle m'avertisse de quoi que ce soit, elle était ici en position de perdante. Si un Volturi débarquait, il risquait de ne pas apprécier qu'elle soit là, et en plus comme elle était une nouveau-née, je pourrais prétendre que c'était elle qui avait tué tous ces gars. J'étais assez malhonnête sur ce coup-là, je dois l'admettre. Mais au fond, je m'en tapais totalement de ce qu'elle encourrait. En fait, si elle pouvait prendre la punition à ma place, cela m'aiderait beaucoup. Elle reprit la parole pour me conseiller de l'écouter et de ne pas m'attirer d'ennuis. Puis, dans la foulée, elle me dit le contraire, en disant qu'elle s'en fichait. J'avoue que je ne savais pas sur quel pied danser, elle était assez perturbante. Mes yeux trahirent alors cette surprise, avant que je ne prenne la parole calmement :

Les Volturis te séquestrent parce que tu es un nouveau-née ?

Moi qui les croyais sans peur, voilà que j'étais surprise. Finalement, sans même attendre sa réponse, je m'approchais d'elle en la dévisageant. Puis je demandais, l'observant avec une attention très forte :

Ça te dirait de ne pas rentrer chez eux ?

Après tout, si c'était sa première sortie, fallait en profiter.

Je pouvais parfaitement voir que ma dernière phrase l’avait surprise, mais je ne disais rien. Je me demandais bien ce qu’elle avait en tête pour reprendre la parole calmement.

Les Volturis te séquestrent parce que tu es un nouveau-née ?

Là, ce fut moi qui fus surprise, car je ne m’attendais pas à ce qu’elle me dise ça. Est-ce que les Volturi me séquestrent ? Non, je ne pense pas, ils sont justes, prudents avec moi. Je suis quand même un danger pour eux, car quoique je sois ici sans faire de mal à personne. Il m’a fallu un effort monstrueux pour ne pas sauter sur le premier humain que je vois.

Je n’eus pas le temps de lui répondre, car elle s’approcha de moi en me dévisageant. Son regard sur moi ne me plaisait pas trop et j’attendais qu’elle fasse quelque chose enfin, je l’espérais. Là, je voulais un peu me défouler et malheureusement pour elle, elle est toute seule avec moi. Ce que cette vampire finissait par me dire me faisait rester sans voix :

Ça te dirait de ne pas rentrer chez eux ?

Comment ça ? Elle voulait que je reste avec elle. Son invitation est intéressante, mais je ne voulais pas que les Volturi remarquent mon absence… Quoique… je suis toujours toute seule dans mon coin. Si je me fais attraper, je serai sévèrement puni. Toutefois, ils pourront remarquer que je n’ai plus besoin d’être enfermé entre 4 murs. Je voulais leur montrer que je faisais preuve d'une grande retenue malgré mon rang. Avant de lui dire ma réponse, je décidais de lui répondre à sa première question.

- Ils me semblent justes qu’ils soient très prudents en gardant leurs nouveau-nés. Je pense surtout qu’ils ne veuillent pas que les autres clans apprennent que des vampires comme moi soient hors de contrôle. Ensuite, ton offre me semble intéressante, car j’ai toujours voulu voir comment était le monde et le mode de vie des humains… Pas que je sois attaché à eux…

Ils me semblent justes qu’ils soient très prudents en gardant leurs nouveau-nés. Je pense surtout qu’ils ne veuillent pas que les autres clans apprennent que des vampires comme moi soient hors de contrôle. Ensuite, ton offre me semble intéressante, car j’ai toujours voulu voir comment était le monde et le mode de vie des humains… Pas que je sois attaché à eux…

Je comprenais alors les raisons qui poussaient ce clan de Rois à garder une jeune vampire enfermée. Ils avaient PEUR ! Eux qu'on croyait invincibles, qui semblaient ne rien craindre, je voyais une faiblesse. Eh bah, j'en étais scotchée de surprise. Mais je n'allais pas le crier sur les toits, au contraire, je garderais ça pour moi. Pour ne pas tacher leur superbe réputation de grands rois forts et souverains des vampires. Mais au moins, désormais, je pourrais me moquer d'eux. et, croyez-moi, c'était vraiment une chose que j'aurais jamais imaginée avant, me moquer des Volturis. M'enfin, là n'était pas le sujet, elle voulait bien qu'on ne rentre pas tout de suite à Volterra. Parfait, alors on allait pouvoir aller se mêler à la foule de proies sans qu'ils ne se doutent de rien ! Je souriais doucement, avant de repenser à ce qu'elle avait dit. Elle était une nouvelle-née, donc elle était dangereuse pour les humains, et si je l'emmenais dans un endroit peuplé, elle pourrait perdre le contrôle...

Eh bien, si tu n'y vois pas d'inconvénient, on ira pas dans des endroits trop peuplés. Pas que je n'ai pas confiance en toi, mais je ne veux pas te mettre son le nez des proies potentielles et risquer que tu leur saute dessus.

Cela risquerait d'être problématique, et les Volturis la tueraient certainement. Pas une bonne chose, selon moi, donc on allait se contenter d'un petit bar peu fréquenté, ou bien du parc municipal. Je lui fis signe de me suivre, alors que je prenais la direction de la ville, à allure humaine. Me tournant à demi vers elle, je lui posais alors une question fatidique :

Cela fait combien de temps que tu es comme ça ? Vampire, je veux dire...

Eh bien, si tu n'y vois pas d'inconvénient, on ira pas dans des endroits trop peuplés. Pas que je n'ai pas confiance en toi, mais je ne veux pas te mettre son le nez des proies potentielles et risquer que tu leur saute dessus.

Je lâchais un soupir même si je n’en avais pas besoin, que l’on me faisait confiance ou pas. Je m’en foutais complètement, je voulais juste voir le monde et d’essayer de ne pas trop penser à mon retour dans le manoir où ma punition m’attend sûrement. Il était vrai que c’était mieux pour nous enfin pour moi de ne pas aller dans un lieu où il y a trop de monde. Est-ce qu’elle avait peur que je saute sur le premier humain ?

On dirait bien que personne ne voyait le sang-froid que j’avais fait en venant jusqu’ici sans faire de victime. Je ne lui réponds pas directement, car à force, je me demandais si elle ne m'emmenait pas dans un piège ou autres. Tout en restant silencieuse, elle me fit signe de la suivre ce que je fis. Cependant, je faisais bien attention de remettre ma capuche sur ma tête. Je n’eus pas le temps de lui répondre à sa question d’avant qu’elle m’en posa une autre.

Cela fait combien de temps que tu es comme ça ? Vampire, je veux dire...

C’était une bonne question. Je devais sûrement n'avoir quelques mois pas plus… Pour le coup, je lui dis honnêtement.

-Quelques mois, je crois… Je ne fais pas tellement attention… J’avais autre chose dans ma tête pour compter les jours.

Oups… J’avais été un peu trop honnête avec elle, puis, ce n’était pas la Volturi qui parlait, mais tout simplement moi.

-Puis-je savoir comment vous vous appelez. Je n’ai pas envie de vous appeler machin.

Quand mon odorat me dit que l'on s'approcha d'une ville, je fermais quelques instants mes yeux par réflexe et coupai ma respiration inutile. Ensuite, j'allais cacher mon collier. Je n'étais pas en mission officielle donc personne n'avait besoin de savoir que je suis.

J'entrainais la demoiselle assez tranquillement vers une rue assez peu fréquentée. C'était un bon début pour voir si elle avait autant de cran qu'il n'y paraissait. Car si elle était arrivée ici sans mordre qui que ce soit, soit elle avait un grand self-control, soit ça n'allait pas tarder à vriller. Et je ne voulais surtout pas prendre de risques. Alors elle devrait passer en premier lieu par un lieu peu fréquenté, et ensuite si tout se passait bien, on irait dans un lieu public. J'avais été d'une grande curiosité en lui demandant son âge, il faut l'admettre. Mais, je ne pensais pas à mal ! Après tout, si elle n'avait que quelques jours, je serais au moins au courant et prête à réagir. Mais non, elle m'apprit qu'elle avait plusieurs mois, du moins ce qu'elle pensait. Je soupçonnais alors un genre d'amnésie, mais elle précisa qu'elle avait d'autres choses en tête. La chose à ne pas me dire pour ne pas se faire bombarder de questions, n'est-ce-pas ? Je faisais taire la petite voix dans ma tête, notant néanmoins cette information dans un coin de ma tête.

Puis-je savoir comment vous vous appelez. Je n’ai pas envie de vous appeler machin.

J'aurais presque pu croire que c'était une petite provocation, mais non. Elle semblait vouloir tellement sortir de son enfer que sa réponse était juste naturelle. Je souriais, avant de répondre :

Elena, je m'appelle Elena.