Le Lion et le Serpent.

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“Serpentard !

Le Choixpeau m'avait désigné, il y a deux jours, comme faisant parti de la maison verte. Il n'y avait pas eu de surprise, il n'avait pas eu besoin de se poser pleinement sur ma tête pour choisir. J'étais le digne fils de Lucius et Narcissa, il était logique qu'un sang pur comme moi suive la digne trace de ses parents. J'avais rejoint les rangs des verts sans hésiter, avec une grande fierté. Je savais qu'ils seraient rapidement au courant, vu qu'ils avaient des contacts dans l'enceinte de Poudlard, et qu'ils seraient fiers de leur fils. J'avais rapidement créé un lien avec deux autres garçons, Crabb et Goyle. Par pur intérêt, évidemment, il me fallait bien quelqu'un pour faire tout ce que je ne voulais pas faire. Des larbins, en somme. Et cela ne semblait pas les déranger, ils étaient trop bêtes pour se rendre compte de la réalité. C'est pour ça que je les avais choisis. Ils étaient bêtes, assez pour être d'accord avec moi sans que je n'ai à m'énerver. Après tout, c'est ce que faisait un digne Malefoy, non ?

Mais aujourd'hui, je ne les trouvait pas. Où étaient partis ces deux balourds sans cervelle ? J'avais pensé à aller aux cuisines, mais ils étaient trop bêtes pour avoir voulu s'y introduire. Ils n'auraient pas fait ça, non, parce qu'en plus d'être bêtes ils avaient peur de tout. Donc essayer d'entrer en douce dans les cuisines, c'était super effrayant pour eux. Donc impossible qu'ils y soient allés. Mais j'avais quand même un doute, vu qu'ils avaient un estomac assez important et qu'ils étaient du genre à être affamés. Je marchais dans les couloirs, tranquillement, pour me rendre en direction des cuisines. Ils auraient été capables d'y aller, puisqu'ils aimaient manger. Alors j'allais vérifier, juste pour m'assurer qu'ils n'avaient rien. Sinon, retrouver de nouveaux larbins serait compliqué. Je tournais dans un autre couloir quand je ressentis un choc. Je titubais en arrière, manquant de tomber. Mais je repris mon équilibre, avant de regarder avec dédain la personne qui m'avait percuté :

Granger, fait gaffe où tu mets les pieds.

Il s'agissait effectivement de la brunette, l'espèce d'encyclopédie sur pattes. Elle avait, autour d'elle, quelques livres qui avaient chutés en même temps qu'elle. La jeune fille m'avait un peu tapé dans l'oeil en raison de son intelligence. Même si c'était une sale Gryffondor, j'avais un intérêt à essayer de me lier d'amitié avec elle. Enfin, amitié, c'est un bien grand mot. Mais si elle pouvait me permettre de réussir mes Buses et Aspic sans trop galérer, pourquoi ne pas jouer à l'hypocrite ? Je mettais alors aussitôt mon plan en marche, tendant la main vers la gonzesse qui était encore le cul au sol. Oui, pour l'aider à se relever. Mais il fallait être gentil pour qu'elle accepte de devenir une alliée. Une fois sur ses pieds, je sortis ma baguette pour ramasser les livres et lui rendre. Puis, toujours avec un regard assez dédaigneux, je reprenais la parole :

T'a rien ?

Petit phrase qui, en soi, était surtout là pour faire bonne figure.”

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“Se douter que c'était moi ? J'étais donc tellement connu qu'on devait s'attendre à me croiser à n'importe quel détour de couloir ? Je vois que j'avais, en deux jours, fait ma réputation de jeune homme célèbre. Pas plus que ce sale Potter, mais cela viendrait un jour. Tout le monde se rendrait compte qu'il ne valait rien, avec sa stupide cicatrice sur le front. En plus, il préférait traîner avec Poil-De-Carotte qu'avec moi, franchement, quel imbécile. Mais bon, je ne me séparais pas de ce petit sourire supérieur, qui siégeait tout le temps sur mon visage. Elle avait plutôt l'air de ne pas m'apprécier, mais cela changerait. Elle n'avait aucun ami, je le savais puisque je l'avais souvent croisée. Toute seule, à chaque fois. Pas facile d'être une intello de première, capable de ressortir chaque chapitre de n'importe quel bouquin portant sur l'histoire de notre château. Elle était mise à l'écart à cause de ça, n'est-ce-pas ? Parfait.

Je me montrais gentil avec cette gosse, cette brunette qui semblait assez suspicieuse quant à mon comportement. J'avais décidé de jouer au gentil jeune homme, qui voulait aider une demoiselle en détresse à ramasser ses livres. J'avais vraiment envie de me la mettre dans la poche, et je comptais bien arriver à mes fins. Pour ça, j'avais utilisé un sort assez simple pour lui rendre ses livres, avec une gentillesse qui m’écœurait. Franchement, vivement qu'elle soit dans mes filets, que je puisse arrêter d'être aussi doux et gentil. Un vrai Gryffondor, c'était à vomir. Elle semblait assez surprise de ma façon d'agir. Elle me remercia, sans doute de m'inquiéter pour son état, avant de me questionner sur la raison pour laquelle j'étais gentil avec elle. Je me mis aussitôt à réfléchir aussitôt à une réponse probable, sans griller ma couverture. L'argument de son sang me fit frémir. C'est vrai que j'aidais une Sang-De-Bourbe, faut vraiment savoir se sacrifier pour ses buts. Je finis par répondre :

Eh bien, même les Sang-De-Bourbe ont droit à de l'aide, visiblement. Et puis, on va dire que je t'ai bousculée, tu voyais peut-être pas où t'allais.

Je haussais les épaules, regardant autour de moi. Personne, aucune trace de Crabb et Goyle. Ces deux imbéciles devaient être partis chercher de la bouffe, mais où ? Je m'en foutais un peu, pour le moment. Je repris alors mon petit rictus, qui n'avait pourtant rien de méchant, avant de demander :

Tu veux que je t'aide à emmener tout ça à la bibliothèque ? On pourrait aller boire quelque chose, après, si ça te dit.

Ouh là, j'étais peut-être trop gentil non ? Je rajoutais, pour confirmer que c'était juste par pitié :

Sauf si tu veux rester toute seule, comme d'habitude.

Et toc !”

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“Tu ne m'as pas totalement convaincue.

Bon, j'étais pas forcément le meilleur menteur du monde, du moins pas encore, mais je comptais bien changer cela. Quoi qu'il en soit, je me devais de jouer au gentil tant qu'elle ne serait pas prise dans mes filets, et c'est exactement ce que je comptais faire. Elle serait à moi, quoi qu'il arrive, et elle n'aurait pas d'autres choix que de faire comme je voulais. Elle était une Sang-De-Bourbe, rien de plus qu'une sale humaine choisie par la vie pour déshonorer le statut de sorcier. Ah, le monde n'allait pas bien, franchement. Je ne dis cependant rien, elle ne semblait pas comprendre l'insulte que je venais d'employer. C'était parfait, au moins, elle ne se vexerait pas pour si peu. Ses grands yeux marrons, dotés d'une intelligence qui les faisait briller, me regardaient avec un semblant de surprise quand je lui fis ma proposition. Après tout, c'est vrai que je n'avais pas une très bonne réputation, mais cela ne faisait que deux jours que j'étais là. Je rajoutais alors ma pique, pour faire bonne figure.

Vaux mieux être seule que mal accompagner, toutefois ... J'accepte ta proposition Malefoy.

Alors je souris. Un vrai sourire, même si j'avais toujours cet air condescendant. J'avais assez de fierté d'avoir réussi à la convaincre de m'accompagner. Et puis, dans le fond, même si c'était une sale petite intello de Gryffondor, elle n'était pas moche. Je dis pas qu'elle était belle, hein, mais elle était plus belle que certaines autres gonzesses. Bref, je prenais quelques livres sous mes bras, avant de grimper en direction de la bibliothèque. Je savais où elle était, on avait eu une découverte de Poudlard deux jours auparavant. Même si ce lieu ne me plaisait pas, et que j'en avais rien à foutre des bouquins qu'il y avait, je voulais je voulais avant tout me mettre cette intello dans la poche. Donc je poussais la porte du monde des livres, avant de suivre la gryffondor pendant qu'elle faisait ce qu'elle avait à faire. Et, finalement, elle finit par sortir de cet endroit pourri. J'avais, en bon gentlemen, pris ses livres. Elle était trop faible pour les porter, de toute façon.

Granger, on va poser ça dans ton dortoir, et on y va.

Mon ton autoritaire était revenu, et je marmonnais un semblant d'excuse. Puis je la suivis jusqu'à sa salle, attendant devant qu'elle revienne.”

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“Et Malefoy, je ne suis pas ton chien comme tes acolytes de Crabbe et Goyle ... Alors calme

Elle ne devait sûrement pas avoir entendu mes excuses. Ou elle ne les avait pas comprises, vu que j'avais plutôt marmonné qu'autre chose. Bon, je laissais couler, elle avait sans doute raison de réagir comme ça. Oui, je savais admettre quand j'avais tort, ou plutôt quand les autres avaient raison. M'enfin, elle obéit quand même en passant derrière la Grosse Dame, qui gardait l'entrée de leur salle commune. Elle n'avait pas l'air de vraiment m'avoir à la bonne, mais je m'en foutais éperdument. J'attendais patiemment, espérant qu'elle ne soit pas du genre à se refaire une beauté avant de sortir. Imaginez la plaie sinon. Cela me rassura de la voir ressortir peu de temps après être entrée, toujours pareil qu'avant. Super, on allait pouvoir quitter cet endroit et aller picoler un jus de citrouille dans un coin tranquille. Enfin, ça c'était dans les faits, parce que j'allais la balader d'un bout à l'autre. Je vais me la mettre dans la poche, vite fait bien fait, et elle ne verrait rien.

Elle me demanda alors où on allait pouvoir aller. Je souris, avant de répliquer :

On pourrait aller au Chaudron Baveur ?

Après tout, on y serait tranquilles, et c'était une atmosphère plutôt intimiste. Pas que je veuille vraiment qu'on devienne intimes, c'était uniquement pour les cours, mais plus je pousserais dans les détails, plus elle y croirait.

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“Drago, comment veux-tu qu'on aille là-bas ? On est à Poudlard, je te rappelle.

Oh, mais c'était une bonne question. La petite Gryffondor était une petite maline, c'était sûrement pour ça qu'elle était chez les lions. Mais en vrai, elle soulevait une question vraiment pas bête, je n'avais aucune idée de comment y aller. Je veux dire, aucune idée de comment y aller avec autorisation, parce que s'il fallait contourner la sécurité du château et me sauver en douce, c'était pas un problème. Mais la jolie brunette voulait sûrement rester dans les clous, parce que le règlement c'était très important. Enfin, c'était comme ça qu'elle était depuis deux jours, à nous rabattre les oreilles avec ses références au règlement. J'aurais eu envie de la rendre muette si elle n'avait pas démontré son incroyable intelligence. Et justement, cette intelligence allait m'être favorable puisque j'avais prévu de me servir d'elle pour réussir tous mes examens. Avant que ce foutu Potter ne mette sa main sur cette Sang-De-Bourbe. Elle évoqua alors quelque chose qui me fit doucement sourire. Surtout venant de "Miss-Parfaite", qui respectait le règlement à la lettre.

À moins que tu connais un passage secret pour y aller ?

Oh, alors mademoiselle avait envie d'une aventure trépidante ? Mais prendre un passage secret, c'était contraire au règlement, non ? J'avais tellement envie de la taquiner, vu qu'elle mettait toute sa motivation à être une gentille petite Lionne parfaite. Mais je n'en fis rien, préférant avoir un sourire satisfait. Elle aurait pu avoir sa place chez les Serpents, si elle avait été moins coincée. Bref, je souris et haussais les épaules :

Bien sûr, je connais des passages secrets. Viens.

J'attrapais son bras doucement, en veillant à ne pas lui faire mal, la guidais au travers des couloirs jusqu'à un passage secret. Il était reculé, connu de très peu de personnes. C'était utile d'avoir un mangemort pour père, hein ? J'ouvris le passage avant de faire un geste solennel en prenant un ton grandiose :

Après vous, Madame !

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