Let's dance the night away [Leïla]

La lune avait déjà totalement prit la place du soleil quand Leïla, derrière le zinc, attendait que les derniers clients se décident à partir. Elle s'ennuyait profondément, ce boulot elle ne le faisait pas par plaisir, mais en presque soixante-années de vie elle n'avait jamais vraiment réussie à se faire une richesse et était alors forcée à travailler. Elle c'était toujours contentée de petits boulots par-ci par-là, mais surtout d'une longue période sans emploi. Ne ressentant ni froid, ni faim, ni fatigue, se trouver un endroit où vivre n'était pas primordial pour elle. Elle passa alors une grande partie de sa vie à errer entre divers endroits, se trouvant toujours un amant qui, séduit par son charme, la laissait vivre chez lui pour une période indéterminée, jusqu'à ce que la rousse disparaisse d'elle-même sans laisser un mot. De toute façon, il n'y avait jamais vraiment d'amour, les relations de la vampire se résumant à un besoin de compagnie et d'échapper à l'ennui. Et cette vie de vagabonde sans attache ne lui permit jamais de remplir un compte en banque et ce jusqu'à à ce qu'elle se décide à faire un petit effort, lassée de la vie qu'elle menait. Lorsqu'elle s'installa à Seattle elle prit alors le choix de se présenter là où une offre d'emploi était affichée comme elle l'avait fait dans deux autres villes précédemment, elle tenta sa chance à plusieurs endroits mais c'est un bar qui la rappela le plus rapidement. Leïla était belle et gentille, nul doute que les clients apprécieraient. Mais au bout de quelques semaines la jeune femme commençait déjà à se lasser, le seul avantage et qu'il lui permettait de payer son loyer. Le seul détail excitant dans sa vie était sa double vie qui venait juste de débuter, alors qu'au détour d'une rencontre sur son lieu de travail, on l'engagea secrètement en tant que dealeuse. Elle n'avait encore rien vendu, mais la perspective l'intriguait tout autant qu'elle l'effrayait. Ce n'était pas un mode de vie très sécurisé, mais elle était une vampire et pouvait donc se défendre plus facilement qu'une fille lambda et elle avait un grand besoin de piquant dans sa routine monotone.

Enfin les poivrots quittaient le bar, elle pouvait alors fermer et s'occuper du ménage restant. Une fois ceci fait, elle quitta les lieux afin de se rendre à son studio. Quelques minutes après elle se retrouvait devant son grand miroir à s'observer, habillée telle que sa grande sœur aurait pu l'être. Elle prenait plaisir parfois à essayer de lui ressembler, à défaut de pouvoir la revoir. En voyant ses courbes joliment moulées dans sa robe elle eu un sourire, à l'époque, elle n'aurait jamais osé se vêtir ainsi, mais à force de fréquentations diverses, on fini toujours par évoluer sur certains points, en bien ou en mal et cette nuit elle était décidée à ne pas la passer seule. Elle avait un constant besoin de s'amuser, de se vider la tête, de décompresser. C'était sa façon à elle de tenir face à ses malheurs depuis qu'elle avait tout perdu. Une fois maquillée et affublée de quelques bijoux elle sortie de chez elle pour se rendre à la boîte la plus proche et bien évidemment, elle n’eus aucun mal à être acceptée. Ainsi apprêtée elle était aussi resplendissante que Shanon.

Passant d'abord un regard sur le bar, puis sur la piste de danse elle observait les visages comme si elle vérifiait la marchandise, quitte à se perdre à nouveau dans les bras d'un inconnu, autant que ce dernier soit à son goût. Puis elle se joignit aux danseurs, commençant à se déhancher et à attirer quelques regards. Elle s'y prenait presque comme une professionnelle. Il fallait dire que cela faisait à présent des années qu'elle répétait sa manière de faire, mais le modernisme avait du bon dans le sens où l'évolution offrait de nouvelles découvertes et de nouveaux langages. Les hommes d'aujourd'hui étaient très différents de ceux d'il y a cinquante ans et si les nouveaux look lui plaisaient, les costards de l'époque lui manquaient quelques fois. Ils offraient un sacré charme à ceux qui savaient les porter. Bien vite un beau brun vint se placer plus près d'elle, la collant presque. Leïla tenta de distinguer ses traits malgré les lumières et accepta de danser avec lui pendant quelques temps jusqu'à ce qu'elle remarque une jeune asiatique qui la fixait comme si elle venait de voir un monstre, ou un fantôme. Est-ce qu'elles se connaissaient ? La rouquine était persuadée que non, alors pourquoi l'observait-elle ainsi ? Avait-elle entendu parler d'elle de la part de Shanon ? Est-ce que cette dernière la recherchait toujours ? Intriguée elle s'empressa de quitter la boîte peu après que l'inconnue en ai fait de même, la voir courir surprenant la cadette Boswell qui ressenti aussitôt l'envie de la suivre, dans le désir de pouvoir comprendre ce qu'il venait de se passer. Mais elle n’eus pas à chercher bien loin, la belle jeune femme se trouvant assise non loin de l'entrée.

Une fois dehors on ne rentre plus mesdemoiselles.

Leur annonçait le videur tandis que la sanguinaire s'approchait de la louve, elle l'avait remarqué de part cette odeur si particulière qu'avaient les modificateurs. Cela ne l'empêcha pas de se poser tout prêt pour lui adresser la parole, tout en espérant qu'elle ne partirait pas à toute jambe à nouveau. Hé, ça va ? Je t'ai vue me fixer tout à l'heure, est-ce qu'on se connais ?