Debout. Mes pieds ancré au sol, jambes légèrement écartés, bras le long du corps. Les paupières refermées. Je pris une profonde inspiration. L'odeur de ma proie semblait plus lointaine maintenant. Ha ! Un rire pervers. Froid, tout comme l'était mon aura à ce moment précis. J'étais en chasse. Et le plaisir de chasser fut démultiplié par la peur que ressentait cet homme. Mais n'était-il pas effrayé lorsqu'il s'en était pris à cette jeune fille ? Lâche.
En moins de deux secondes, je me retrouvais dans la rue adjacente à la sienne. Silence... Sa respiration haletante ne faisait qu'augmenter cette sensation de contentement que je ressentais.
Allais-je jouer l'effet de surprise ? Qui serait bien drôle, mais trop immédiat. Il valait mieux que je prenne mon temps.
Je marchais alors dans sa direction, me concentrant sur sa position.
- Oups ! M'exclamais-je suite à la chute d'une plaque métallique que j'avais volontairement provoqué.
Et puis, un second rire s'échappa cette fois involontairement de mes cordes vocales. Son palpitant battait si vite que l'on se demandait s'il allait exploser, ou plutôt s'arrêter.
Mais j'avais besoin de lui vivant. En une fraction de seconde, je me retrouvais face à lui. Et oui ! Je l'étranglais, j'avais bien besoin de ralentir son pouls !
Enfin, je m'amusais à peine.
- Nt nt nt... fis-je d'un mouvement de langue contre mon palet. Croyais tu bien t'en sortir ? Aller. Quoi ? Voudrais tu que je te laisse courir une fois de plus ? On verra qui de nous deux sera le plus rapide.
- Pi... Pité tentait-il de dire, exécrablement.
- Oh!! Pitié ?! Et qu'avez vous fait lorsque cette jeune fille vous l'a demandé ?! HEIN ! Qu'as tu fais sale vermine !
- Monstre !
D'un demi-rire, je n'attendis pas pour lui répondre:
- Oh mais je le sais bien que j'en suis un ! Maintenant voyons voir, lequel des deux monstres est apte à la survie.
Je relachai ma proie tandis je parvins à reconnaître une odeur plus ou moins familière. Etait-ce...
1742
Eva, Ma douce Eva, tu t'en es partie à ton tour. Et que croyais tu donc ? Que tout irait pour le mieux sans toi ? Ma vie s'est arrêté lorsque tu as rendu ton âme à jamais. Remplacé par la haine et ce désespoir de savoir que tu ne reviendras jamais, sans même être certain que tu ai trouvé le repos éternel. Foutaises. Ce repos n'est pas permis pour des gens comme nous. Alors, j'anesthésie cette douleur. J'en veux au monde entier. J'en veux à l'univers de m'avoir donné vie. Ma naissance, cette malédiction lancée contre mon âme, que je pensais sauvée lorsque je t'avais rencontré. Mais tout n'était que mensonge. Même ton amour, il n'était que l'illusion d'un espoir. Je t'aimais ma chère Eva, et je t'aime encore. Alors, puisses-tu reposer en paix, mon amour.
Un longue inspiration, puis je rouvris les yeux. Cet homme, venait de sortir du théâtre. L'odeur alléchante de son sang ne faisait qu'attiser ma soif. Bien que mon dernier repas ne datait que de la veille. J'imaginais alors la manière dont j'allais m'y prendre. Celui-ci semblait pourtant innocent; mais l'appel de cet affriandant liquide chaud coulant dans ses veines était bien plus fort. J'attendais. Puis j'attendais. Encore. Et encore.
Là... Monsieur passa par une petite ruelle. C'était le moment. En un instant, je me retrouvais à l'autre bout de la ruelle. Dans la noirceur de la nuit, mon visage ne lui parut guère, seul ma forme, une forme sombre lui était visible. Celle de son assassin.
- Bien le bonsoir Messires !
Sa tension retomba alors. Certainement rassuré par ce coté humain que je laissais parâitre. Mais celui ci , ne fut qu’illusoire.
Je l'vais alors emmené, et puis, lui me suppliait de le laisser partir. Qu'elles belles mélodies ses supplices sonnèrent à mes oreilles ! Je léchais ainsi une goute de ssang qui coulait le long de mon annulaire. Oh que son sang était un délice ! Ma faim était toujours plus croissante ! Et la souffrance de mes proies précédant leur dernier souffle était une réelle satisfaction. Cette souffrance me conforte à l'idée que je n'était pas le seul à souffrir. Je rends à la vie tout ces malheurs qu'elle m'eut donnée. Et s'il m'arrivait de laisser mes repas en vie, sans boire une goutte de leur sang, je m'assurais à ce que leur état mental ne soit plus. Leur rappelant, ainsi à quelques nuits que je n'étais jamais loin. La vie n'est que malheur. Le monde était une malédiction.
Me baissant pour ramasser ce corps asséché et mutilé, je crue reconnaitre une odeur différente de celle d'un humain. Un autre vampire se trouvait non loin. Mes sens en alertes, je vis enfin l'objet de mon interrogation, il semblait alors avancer dans ma direction, à son tour. Que voulait-il donc ?
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