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#1
Mer 18 Déc 2019, 08:08

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J'avais quitté ma ville pour venir ici, pour pouvoir oublier tout ce que j'avais vécu, tout ce qu'on m'avait fait subir. Pourtant, rien n'y faisait, mes cauchemars revenaient sans cesse.
J'avais gagné Phil, un autre métamorphe qui m'avait aidé lors de mes transformations. Je me sentais moins seule quand je savais qu'il était là, quand je sentais sa présence à mes cotés.
J'avais encore du mal à croire que j'étais une métamorphe, une personne capable de se transformer en animal pendant la pleine lune. J'essayais de cohabiter avec l'animal qui était en moi, il y avait des jours ou c'était plus faciles que d'autres.

Je m'étais réfugié près des cascades, le bruit de l'eau avait quelque chose d’apaisant, de relaxant. J'avais l'impression que cela atténuer la souffrance que j'avais depuis trop longtemps. Même si j'appréciais la douceur et le calme de Phil, il n'avait pas vécu la violence dont j'avais été victimes pendant longtemps.
Je me rappelais de ses hommes ignobles qui nous traitaient comme des moins que rien, nous n'étions que de la marchandise à leurs yeux. Je me souvenais de toutes les tortures que j'avais subi pour leurs plaisirs de me voir hurler.
J'avais jamais cru pouvoir survivre à tout ceci, revoir la lumière du soleil et sentir le souffle du vent sur ma peau. Mais je n'étais plus la même.

Je n'étais plus la Lesley forte et courageuse qui avait toujours pu compter sur le soutient indéfectible de son père. J'étais devenu quelqu'un de faible, de fragile et surtout, une partie de moi était détruite.
J'avais encore le souvenir du visage de mon père qui me regardait sans rien faire alors qu'on me torturait pour ma nature. Que j'ignorais encore à ce moment.
Alors que je fermais une nouvelle fois les yeux, j'entendis un bruit à quelques mètres de moi.

Je me leva précipitamment avant de voir un jeune homme juste devant moi. Je craignais les nouvelles têtes, les étrangers, je n'arrivais plus à faire confiance à qui que ce soit.

- Ça t'arrive souvent de surprendre les gens comme ça ?

Je m'éloignais un peu de l'inconnu tout en essayant de cacher mes mains tremblante derrière mon dos.

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#2
Jeu 19 Déc 2019, 01:06

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Entre deux torturés...

Sentir l'herbe sous mes pattes, uniquement ça, me donnait cette impression d'être vraiment en vie. De ne pas être juste un homme torturé, un homme qui souffre et qui se bat avec ses démons sans réussir à les vaincre. Je sentais que le loup en moi aimait ça, quand je lui laissais pleinement la place pour qu'il aille se défouler et courir dans toute la forêt. Il me faisait voir de nouveaux coins super jolis, où on aimait se reposer, et puis parfois il partageait cette course avec quelqu'un d'autre de la meute. Cela lui permettait vraiment de se sentir libre, et moi j'adorais échapper à ces cauchemars qui, comme souvent, me réveillaient en sursaut. Et je dois avouer que réveiller Capucine en pleine nuit à cause de ça devenait vraiment problématique. Alors je décidais, pour une fois, d'aller courir en pleine nuit pour m'éloigner de ces murs qui me donnaient l'impression d'étouffer. Je me sentais comme en cage, aux proies à des forces qui me surpassaient et m'empêchaient de me sauver de ces mauvais rêves.

Mon loup s'arrêta dans un petit coin calme, où une solide roche nous servirait de lit. Il se coucha, gardant le pouvoir sur moi. Et je lui laissais volontiers, je n'avais pas envie de reprendre forme humaine. On s'endormit rapidement, et je pense que le plein air et le vent qui glissait sur son pelage nous aida à dormir sans faire de cauchemars. Cela me fit un bien fou, même si aux première lueurs de l'astre du jour, je fus réveillé. Mon loup décida de me rendre ma place, et j'attrapais un petit sac en toile que j'avais pensé à amener. Je m'habillais rapidement, avant de prendre le chemin à allure humaine en direction des cascades. Pourquoi ? Parce que j'avais envie de piquer une tête, parce que j'étais heureux d'avoir pu dormir d'un sommeil réparateur. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait déjà une personne. Assise au sol, calme, elle semblait être venue chercher une échappatoire ici. Alors que je m'approchais tranquillement, sans aucune mauvaise intention, une brindille craqua sous ma chaussure. Elle bondit sur ses pieds, la peur envahissant l'air, avant de me questionner :

« Ça t'arrive souvent de surprendre les gens comme ça ? »

Je m'immobilisais en la voyant reculer un peu, tout en masquant ses mains dans son dos. Mais c'était peine perdue, j'avais eu le temps de voir ses mains se couvrir de tremblements, et c'était même trahit par les soubresauts de ses bras et ses épaules. Je m'approchais tranquillement du bord, m'asseyant au sol sans cesser de la regarder. Elle était mignonne, cette brunette, mais même si elle avait l'air de vouloir se donner l'air d'une fille forte, je devinais qu'elle était détruite. Et effrayée. J'avais connu ça, moi aussi, avant de rencontrer Nashoba. Sursauter au moindre bruit, se méfier de tout le monde, et prendre le masque d'une personne forte alors que j'étais faible. Je me contentais de répondre avec la plus grande simplicité :

« Désolé de t'avoir fait peur. Je venais ici pour piquer une tête dans l'eau, je ne m'attendais pas à trouver quelqu'un ici. Et inutile de les cacher, je vois que tu tremble comme une feuille. »

Mais avant qu'elle ne puisse rajouter quoi que ce soit, je repris :

« Je suis comme toi. Sursauter à chaque bruit, fuir la présence des inconnus, toujours éviter la foule, donner l'illusion que j'ai confiance en moi... Ça fait partie de ma routine. »

Eques, Never-Utopia.

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#3
Jeu 19 Déc 2019, 08:23

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J’avais toujours perçu les autres comme une menace, j’avais déjà accordé ma confiance à des personnes qui n’en valait pas le coup, cela faisait trop mal de se sentir abandonné et trahie. Pourtant la personne qui se tenait devant moi avait l’air d’être différent des autres, son attitude et les mots qu’il employait suggérait qu’il devait faire partie de cette poignée de personne qui avait vécu l’enfer.
Je savais que je n’étais pas seule dans mon cas, il y avait des dizaines de milliers de personnes qui souffrait, la plupart préférait rester seul d’autres se réfugié auprès d’amis compréhensifs. Hélas, je n’avais ni l’un ni l’autre. Je voulais cacher ma frayeur face à l’inconnu, la faiblesse était souvent une mauvaise chose en cas de danger mais il avait été plus rapide que je ne l’aurais cru. Il parlait en connaissance de cause, ce qui m’enleva un poids de la poitrine. Il contempla la cascade d’en air pensif, il voulait juste piquer une tête quand il m’avait vu. J’avais agi par pur instinct et mon côté animal en était pour quelque chose.

Sentant qu’il ne représenterait pas de danger à mon égard, je m’approchai de quelques pas et m’installa à ses côtés. Je n’allais pas dire que nous étions les meilleurs amis du monde mais, les mots qu’il avait dits avait été si familier que je me sentais un peu plus en sécurité.

- Tu as l’air d’en avoir bien bavé toi aussi

Peut-être que la meilleure chose à faire était de parler de ce qui m’était arrivé ? J’en avais parlé à personne excepté à Eamon, un flic qui était en mission ce jour-là, le jour où j’avais cru mourir. Je savais que je ne serais pas là si je ne l’avais pas vu être si courageux. J’aurais pu, tout aussi bien revenir vers lui, même il avait d’autre soucis à gérer avec sa famille. Je ne tenais pas à être un poids ou une cause perdue.

Maintenant qu’il était là, c’est là que je sentis qu’il était différent dans un autre sens. L’odeur qu’il dégageait n’était pas humaine, elle ressemblait à celle d’un animal avec une autre odeur tout aussi distincte. Tout ceci formait un mélange pour le moins atypique. C’était toujours bien de sortit du lot. S’il était différent, il y avait des chances pour qu’il est sentit que mon odeur n’était pas humaine non plus.

- Est-ce que ça passe avec le temps ? Les cauchemars et la douleur ?

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#4
Jeu 19 Déc 2019, 17:02

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Thorgal Smith a écrit:
Entre deux torturés...
J'avais parlé avec une grande honnêteté. Puisque j'avais été élevé par deux incompétents, qui ne savaient rien faire d'autre que manipuler et mentir, j'avais décidé de ne jamais être comme eux. Voilà pourquoi j'étais aussi transparent avec la demoiselle. Aussi parce qu'elle était comme moi, une pauvre victime de la vie. Je me perdais dans l'étendue d'eau sous mes pieds, l'observant avec un grand calme. Elle dût le sentir, car elle finit par s'approcher un peu plus de moi. Mes yeux se reposèrent sur elle, un doux sourire aux lèvres, alors qu'elle finit par s'asseoir à ma droite. J'étais toujours très tranquille, je savais ce qu'elle pouvait ressentir et je ne voulais pas qu'elle ressente ça en ma présence. Méfiance, peur, ce genre de sentiments étaient néfastes dans une relation amicale, et vu comment elle était, elle ne méritait pas de se faire des ennemis. Nous étions pareils, alors autant nous serrer les coudes pour se battre ensemble contre nos démons, non ? Elle finit par ouvrir la bouche, me tirant hors de mes pensées :

« Tu as l’air d’en avoir bien bavé toi aussi. »

Elle avait donc bien compris que je ne lui voulais aucun mal. Je replongeais mes yeux dans les vagues, contemplant l'écume, tout en finissant par murmurer :

« Mes parents ne m'aimaient pas, ils se servaient de moi pour... De vilaines choses. »
« Est-ce que ça passe avec le temps ? Les cauchemars et la douleur ? »

Je tournais la tête vers elle, reniflant pour la première fois son parfum. Elle sentait très bon, je dois avouer. Déjà, elle avait cette odeur d'humaine, si douce et sucrée, mais aussi l'odeur des bois. Elle sentait comme une branche qu'on vient de briser, une odeur indescriptible. Et, comme un savoureux mélange, elle avait aussi une odeur de félin, plus précisément de puma. Je posais doucement ma main sur son épaule, répondant tranquillement :

« Je ne sais pas si ça part, mais j'essaye de les combattre. Je n'y arrive pas toujours, mais parfois je les fait fuir. »
Eques, Never-Utopia.

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#5
Mar 24 Déc 2019, 10:08

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Je sentais aucune menace chez le jeune homme, juste une âme en peine. Je me sentais instinctivement proche de lui mais amoureusement. Juste comme quelqu'un qui savait ce qu'était la vrai souffrance. Celle pour qui on donnerait tout ce qu'on a pour que ça s'arrête. Parfois les gens pensent savoir ce que c'est de souffrir mais tant qu'on ne l'avait pas vécu, personne ne pouvait comprendre. Avoir constamment peur, vérifié sans cesse derrière soi, ce n'était pas une vie.
Le jeune homme me parla alors de sa douleur, celle que ses parents lui avaient causés quand ils s'étaient servi de lui. C'était des blessures qui marquaient à vie, comme une cicatrice ou une blessure ouverte.

Je me demandais encore pourquoi c'était des personnes bonnes et sans mauvais fond qui finissaient par souffrir, le monde était injuste et cruel avec ces personnes. C'était dans ses épreuves que l'on voyait deux types de personnes, ceux qui arrivaient à surmonter l'épreuve comme lui, et d'autres qui arrivaient pas à passer le cap comme je l'étais. C'était encore trop douloureux, trop récent pour que je l'oublie d'un seul coup. Comme si c'était hier.

- Je suis désolé

Ce n'était pas la même souffrance, souffrir de la main de notre famille, ceux à qui on fait confiance quand on arrive en ce monde, alors que souffrir de parfait inconnu à cause de nôtre famille. Ceux qui prétend nous aimaient.

- J'ai été enlevée et torturée à cause...de ce que j'étais pendant des années par une sorte d'organisation. Pour payé la dette que mon cher papa .

J'avais dit le mot papa avec beaucoup de colère et de haine, cet homme que j'avais maintes et maintes fois défendu et aimé de tout mon être, il m'avait trahi et laissé en pâture à ses hommes. Je souffrais à cause de lui, et du fait qu'il ne sache pas se que c'est, être un père.
Je ne parlais à personne de ce qui m'étais arrivé, jamais, mais il s'est confié sur ce qui le faisait mal. Il était logique que j'en fasse de même. Ce n'était pas le sorte de mec à tout raconter ensuite. Une confiance mutuelle commencer à s'installé entre nous.

Il disait qu'il n'arrivait pas toujours à les combattre, ces peurs et ses cauchemars qui revenaient sans cesse le hanter, mais qu'il avait su les faire fuir. Cela avait dû lui prendre du temps et beaucoup de courage. Je savais juste qu'avec mes transformation laborieuses, je me devais d’éradiquer ces cauchemars le plus vite possible avant de faire du mal à quelqu'un ou à moi même.

- J'espère en être capable un jour

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#6
Lun 20 Juin 2022, 17:46

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Entre deux torturés...

Elle s'excusait, mais je ne comprenais pas bien pourquoi. Elle n'avait rien fait de mal, j'avais toujours eu ce passé et j'apprenais à vivre avec. C'était difficile de s'y faire, même si au fond on ne s'y faisait jamais, mais on pouvait toujours apprendre à vivre comme on le souhaitait. Ce n'est pas parce que j'étais un enfant-objet que j'allais grandir comme ça. Au contraire, j'allais affirmer de plus en plus qui j'étais, qui j'allais devenir, ne leur en déplaise. Et la présence de la demoiselle était, mine de rien, assez apaisante. Peut-être que c'est le fait qu'on avait un passé difficile tous les deux, mais quoi qu'il en soit, j'avais cette sensation que nos chemins venaient de se lier malgré nous. Elle reprit alors la parole, me confiant alors un petit bout de son fameux passé :

« J'ai été enlevée et torturée à cause...de ce que j'étais pendant des années par une sorte d'organisation. Pour payé la dette que mon cher papa. »

Je me pris alors une vague de colère, de haine, de sentiments tous plus néfastes les uns que les autres. J'arrivais à ressentir ses sensations comme s'il s'agissait des miennes, simplement parce qu'elle avait mis cette intention dans ses mots. Mamain se crispa légèrement sur son épaule, avant de glisser doucement autour de son dos pour simplement la serrer contre moi. Je n'avais aucune intention déplacée, bien au contraire. J'étais compatissant, je savais ce que ça faisait quand on accordait sa confiance et son amour aux mauvaises personnes. J'espérais apaiser un peu sa douleur, même si malheureusement je n'étais pas en mesure de la lui prendre.

« Tu en seras capable, tu es plus forte que ce que tu crois. »

Eques, Never-Utopia.

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